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Carlos Baleba : du prodige au naufrage, l'inquiétante descente aux enfers Par la rédaction

Lions Indomptables Angola Carlos Baleba X Andre Frank Zambo Anguissa.jpeg Image illustrative

Fri, 14 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

Il y a un an, Carlos Baleba incarnait l'espoir. Aujourd'hui, il symbolise le gâchis. Entre ces deux réalités, une chute vertigineuse qui interroge autant qu'elle inquiète. Comment un joueur aussi prometteur a-t-il pu sombrer aussi rapidement ?

Le Cameroun traverse une crise institutionnelle majeure entre le MINSEP et la FECAFOOT. Dans ce chaos, une lueur d'espoir : Carlos Baleba. Tout droit sorti de l'Élite de Football des Boissons du Cameroun, le jeune milieu de terrain illumine les premiers pas de l'ère Marc Brys. Face au Cap-Vert, il est éblouissant. Le Cameroun s'impose 4-1, et son numéro 17 réveille des souvenirs glorieux.

L'énergie de Stéphane Mbia, l'impact de Marc-Vivien Foé, cette puissance rare des milieux qui changent le destin d'un match. Les supporters l'adoubent. Les observateurs s'enthousiasment. Quelques jours plus tard en Angola, il confirme, initiant pratiquement le seul but camerounais. Deux matches riches, solides, prometteurs. Le Cameroun pensait tenir un cadre pour la décennie à venir.

Mais le football ne vit pas d'illusions prolongées. Il exige continuité, discipline, travail. Et c'est précisément là que le rêve a commencé à se fissurer.

Peu après ses débuts tonitruants, les performances de Carlos Baleba se sont dégradées. D'abord discrètement : quelques pertes de balle, des décisions tardives, des relâchements. Rien d'alarmant en apparence. Les adversaires étaient faibles, les résultats corrects, et ses lacunes passaient inaperçues. Mais le ver était déjà dans le fruit.

Le tournant survient en septembre, lors des matchs cruciaux. Face au Cap-Vert, Baleba est directement impliqué dans le but concédé. Marquage approximatif, lecture de jeu inefficace. Soudain, les certitudes s'évaporent.

En octobre, la situation empire. Contre l'île Maurice et l'Angola, il semble perdu, sans repères, sans impact. À des années-lumière du niveau Premier League qu'il est censé incarner. Les observateurs n'en croient pas leurs yeux : on dirait davantage un joueur de district que le prodige annoncé quelques mois plus tôt.

Ce jeudi 13 novembre à Rabat, c'est l'effondrement total. Face à la RD Congo, Carlos Baleba livre une prestation catastrophique. Ballons perdus en série, incapacité flagrante à résister au pressing, lenteur inexplicable dans l'exécution. Au point que Marc Brys le sort dès la mi-temps.

Un remplacement symbolique, terrible, presque humiliant pour un joueur censé être l'un des piliers du futur des Lions Indomptables. Le constat est accablant : en six mois, Baleba est passé du statut de joyau à celui de problème.

La question brûle toutes les lèvres. Comment une régression aussi brutale est-elle possible ? Les échos qui remontent du vestiaire et de son environnement ne sont guère rassurants : sorties nocturnes, manque de rigueur, vie extrasportive compliquée, signes visibles de relâchement.

L'impression générale est celle d'un talent qui se laisse glisser, qui se croit arrivé trop tôt, qui oublie que le haut niveau n'est pas un statut acquis, mais une exigence permanente. Un jeune homme qui, peut-être, n'a pas encore compris que le don ne suffit pas sans le travail.

Dans le football, personne n'est indestructible. Samuel Eto'o le disait à Eden Hazard : "Tout va très vite. Tu peux être un phénomène un jour, et un souvenir le lendemain." Le monde n'attendra pas. Les Lions Indomptables n'attendront pas.

Carlos Baleba doit se ressaisir. Immédiatement. Il doit retrouver la discipline, la concentration, le professionnalisme qui ont bâti son début de carrière. Le talent seul ne fait pas les grands joueurs. C'est le travail quotidien, la rigueur, le sacrifice qui transforment les promesses en réussites.

Le cas Baleba dépasse sa seule personne. Il est un avertissement pour toute une génération de jeunes footballeurs camerounais. Le talent ne garantit rien. L'argent ne protège de rien. Les paillettes peuvent aveugler. Seule la discipline forge les carrières durables.

Le football ne pardonne pas les dérives. Si Carlos Baleba ne corrige pas immédiatement le tir, il risque de devenir ce que le Cameroun a trop souvent connu : un talent gâché, un joueur "prometteur" qui n'aura promis que cela.

Il a tout pour réussir : la technique, la puissance, l'intelligence de jeu. Mais aujourd'hui, il est l'ombre de lui-même. Et dans le haut niveau, les ombres ne jouent pas. Elles disparaissent.

À 21 ans, Carlos Baleba se trouve à la croisée des chemins. D'un côté, la possibilité de rebondir, de tirer les leçons de cette descente aux enfers, de revenir plus fort et plus mature. De l'autre, le risque de sombrer définitivement dans la médiocrité, de rejoindre la longue liste des talents camerounais qui n'ont pas su honorer leur potentiel.

Le choix lui appartient. Mais le temps presse. Car dans le football moderne, impitoyable et sans mémoire, les secondes chances sont rares. Et les troisièmes, presque inexistantes.

Le Cameroun espère encore. Mais l'espoir, sans travail, n'est qu'une illusion. Carlos Baleba a un an pour prouver que juin 2024 n'était pas un mirage, mais bel et bien le début d'une grande carrière. L'horloge tourne.

Source: www.camerounweb.com