La mission conduite par David Mayebi suggère la double question de sa justification et sa pertinence.
Ils sont cinq. Et pour les Lions indomptables du Cameroun, il en faut un seul. Mais la Fédération Camerounaise de Football a mis en mission David Mayebi, Oumarou Tado, Manga Zambo, Manga Onguene, André Nguidjol et un représentant du Minfi.
Ils sont chargés d’aller auditionner les cinq candidats retenus dans la short list du groupe de travail qui a examiné les 268 candidatures pour l’encadrement des Lions indomptables.
On en est alors tenté de s’interroger sur les raison d’une telle initiative. Dans une situation où l’une des plus importantes conditions pour être le coach des Lions Indomptables semble être qu’il faut résider au Cameroun il est alors permis de s’étonner que les autorités du football qui ont formulé une telle exigence trouvent qu’il faut aller auditionner les cinq candidats retenus en France.
C’est se demander avec un supporter des Lions indomptables, « est-ce que c’est le travail qui cherche les travailleurs. Je pense que c’est à celui qui veut trouver du travail de se déplacer pour aller là où il veut travailler », a commenté ce lecteur des unes de journaux qui davantage, se « demande ce qui va se passer si au bout de cette mission dont ils parlent, on élimine les deux derniers par exemple. Donc, ils allaient organiser une autre mission pour encore en éliminer deux, avant de trouver l’entraineur ».
D’autre part, le Cameroun qui s’apprête à recevoir la Coupe d’Afrique des Nations, a d’ailleurs déjà reçu des chefs d’État et des Papes. On peut donc en conclure que le pays dispose de structures capables d’accueillir aussi les éminences qui constituent la liste des cinq potentiels entraineurs des Lions Indomptables du Cameroun.
Aussi pouvons-nous espérer que le déplacement des membres de cette mission aurait pu être évité. Les moyens financiers qui sont mis à disposition pour cette mission pouvaient donc largement servir à envoyer, s’il le fallait, des billets d’avion à ceux qui ne sont encore que des candidats, et les loger dans un hôtel de Yaoundé, le temps qu’ils soient auditionnés.
Du reste, il ne semble pas vraiment aisé d’arriver à faire comprendre aux Camerounais que des candidats à un emploi peuvent rester chez eux, et voir ledit emploi arriver à eux. Car alors, ils risquent de se demander pourquoi il n’y a pas eu une mission pour aller collecter les CV des 268 candidatures reçues dans le cadre de cette opération.