Conflit entre le Minsep et la Fécafoot : ça chauffe sur Mouelle Kombi

Le deuxième acte du conflit opposant le ministère des Sports et de l'Éducation physique (Minsep) à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) vient de s’achever, et l'espoir d'une résolution rapide s’éloigne. En dépit des appels à l’apaisement, les deux camps continuent de se défier.

il est clair que cette situation se complique et pèse lourdement sur le travail au sein de la sélection, à un moment critique où les Lions Indomptables sont engagés dans deux compétitions majeures : les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et la Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue au Maroc en 2025.

Les appels à la médiation pour rétablir un dialogue entre le Minsep et la Fécafoot ont, pour l’heure, été ignorés. La crise a pris une tournure encore plus conflictuelle lors du dernier regroupement de l’équipe nationale, une période particulièrement difficile pour les acteurs concernés.

L’exclusion de Joachim Mununga par la Fécafoot lors des rencontres contre la Namibie et le Zimbabwe a marqué un tournant. Ce choix controversé a ravivé les tensions, amenant certains observateurs à dénoncer une ingérence du ministère des Sports dans la gestion du football camerounais.

Le grand Roger Milla, figure du football camerounais qui n'est plus à présenter, n’a pas tardé à prendre position dans ce débat. Sur les ondes de RSI, il a apporté un soutien sans équivoque à la Fécafoot et à son président Samuel Eto’o, critiquant l’intervention du ministre des Sports dans les affaires de la fédération.

"Je n’ai rien à dire sur le ministre. Il fait ce qu’il veut. C’est lui le patron de tous les sports du Cameroun. Mais malheureusement, on voit qu’il est très attaché au football. C’est dommage. Il n’apporte pas ce que les autres ministres ont apporté à ce football. Les autres ministres ont laissé la fédération gérer le football camerounais. Je ne peux pas comprendre qu’un ministre en 2024 aille chercher un entraîneur… Je pense qu’il doit rester à sa place et laisser la fédération gérer le football camerounais. Le chef de l’État n’a pas demandé qu’il aille chercher un entraîneur… mais de suivre ce que la fédération fait, sans entacher son travail", a déclaré Roger Milla.

Marc Brys, principal source du conflit ?

Roger Milla, a une fois de plus fait entendre sa voix, cette fois pour dénoncer la situation au sein de l’équipe nationale du Cameroun. Ses critiques visent principalement Marc Brys, l’entraîneur de l’équipe, ainsi que certains joueurs. Milla n’a pas mâché ses mots en exprimant son indignation face à ce qu’il considère comme une gestion chaotique du football camerounais.

« Marc Brys n’est même pas qualifié pour entraîner le Cameroun », a déclaré Milla lors d’une récente interview. « La Fédération n’a pas signé son contrat. Il n’est pas reconnu par la FIFA, ni par la CAF. Il est hors la loi au Cameroun. Je ne sais pas si les gens s’en rendent compte, mais il n’a aucune légitimité. Il n’a pas le droit d’entraîner. »

Pour Milla, le comportement de Brys, ainsi que l'attitude de certains joueurs, est un véritable affront à l’histoire et à la réputation du football camerounais. « C’est inadmissible qu’un entraîneur confisque les passeports des joueurs ou prenne les clés du vestiaire. C’est minable ! Le Cameroun n’est pas un petit pays », a-t-il martelé.

Milla est également revenu sur l'attitude de certains joueurs qui soutiennent Marc Brys, en déclarant : « Des joueurs qui racontent n’importe quoi, qui disent que Marc Brys est leur patron. Où ça ? Dans quel pays un entraîneur est le patron des joueurs ? Mais c’est la rigolade ou quoi ? On devient un pays de football de 1800 ? Et même en 1800, c’était mieux dirigé. »

L’ancien international camerounais a également pris la défense de Rigobert Song et Samuel Eto’o, deux figures emblématiques du football camerounais, qui, selon lui, sont régulièrement insultées par Brys. « Il insulte Rigobert Song, il insulte Samuel Eto’o, et demain ce sera moi. S’il ne peut pas respecter nos légendes, qu’il dégage ! »

Roger Milla humilié à son tour ?

Un internaute n'a pas tardé à réagir, critiquant Roger Milla pour ses propos incendiaires. Selon cet internaute, au lieu de jouer le rôle d'un pacificateur, comme son statut d'ambassadeur du Cameroun le suggère, Milla attiserait inutilement les tensions.

« Un vieillard devrait plutôt jouer la carte de l'apaisement, au lieu d'allumer le feu », a-t-il écrit, ajoutant que « c'est bien pour cela que le Président t'a nommé ambassadeur. Un diplomate a un grand rôle à jouer, surtout lorsque les enfants se perdent ».

L'internaute souligne également que les tensions actuelles ne devraient pas se transformer en querelles personnelles, estimant que « tous ces acteurs passeront, mais le Cameroun restera ». Il exhorte Milla à ne pas choisir de camp et à encourager le dialogue pour résoudre les problèmes au sein de la sélection nationale, car « cela frise le ridicule à la fin ».

Samuel Eto'o, prochain président de la CAF ?

Selon les informations de notre confrère Actu Cameroun, Samuel Eto’o, l’actuel président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), aurait exprimé à son entourage sa volonté de se lancer dans la course pour succéder à Patrice Motsepe lors des élections prévues en 2025.

Depuis son arrivée à la tête de la CAF en mars 2021, Patrice Motsepe n’a pas encore officiellement annoncé s’il briguera un second mandat. Cependant, s’il choisit de se représenter, il pourrait bien avoir face à lui un adversaire redoutable en la personne de Samuel Eto’o.

L’ancien international camerounais, reconnu pour sa stature emblématique sur le continent, est déjà en train de poser les jalons de cette candidature. D’après des sources proches de la FECAFOOT et relayées par Kick442, Eto’o a commencé à entamer des discussions avec plusieurs chefs d’État africains pour obtenir leur soutien. Il espère ainsi bénéficier d’un large appui politique et institutionnel dans sa quête de la présidence de la CAF.

De plus, en interne, Eto’o aurait également l’intention de placer l’un de ses proches collaborateurs, Mongue Nyamsi, à la tête de la FECAFOOT. Nyamsi, membre influent du comité exécutif de la fédération camerounaise et soutien financier important, serait pressenti pour prendre le relais au cas où Eto’o réussirait à accéder à la plus haute instance du football africain.