Dans une interview publiée mardi dernier par nos confrères de l’Equipe, le deuxième vice-président de la Confédération africaine de football (Caf) a abordé plusieurs points sensibles des réformes engagées par l’instance avec en toile de fond, la volonté du congolais de redéfinir le contexte des propos de son président sur le Cameroun, hôte de la compétition dans 22 mois.
Constant Omari ne dort presque plus. C’est à croire qu’il est en pleine campagne électorale. L’homme est devenu si omniprésent dans les médias qu’il risque de ravir la vedette à bon nombre de politiciens congolais. Tout ceci parce qu’il tente bon an mal an, de désamorcer la bombe que son malgache de président a envoyée en direction du Cameroun lorsqu’il déclarait de manière péremptoire que même avec une Can à quatre équipes le pays de Samuel Eto’o n’est pas prêt. Après avoir essayé de remettre la balle au centre sur les ondes du poste national de la Crtv, sur Radio France international (Rfi) et dans une dizaine de chaînes de radios nationales et internationales, le 2e Vice-président de la Caf s’est prêté au jeu des questions-réponses chez nos confrères du magazine sportif l’Equipe paru mardi dernier.
Cri d’alarme
Dans les colonnes du célèbre tabloïd, le patron de la Fédération congolaise de football maintient que les propos d’Ahmad Ahmad étaient basés sur des informations émanant du Cameroun faisant état des inquiétudes liées aux travaux préparatoires de la Can 2019 et qu’il est peut-être temps de tourner la page des polémiques pour aider le pays hôte, à bien préparer la compétition. D’ailleurs, argue-t-il, « il n’y a pas de remise en cause du Cameroun comme pays organisateur.
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La culture africaine veut qu’on réagisse à la dernière seconde. Mais là, il était temps de s’émouvoir. Et ce qui vaut pour le Cameroun vaut également, déjà, pour la Guinée-Conakry (organisatrice de la Can 2023)… Alors, le président de la Caf a effectué cet électrochoc. Nous avons juste repris un cri d’alarme, issu du symposium de la Caf organisé au Maroc le mois dernier, qui réunissait toutes les composantes du foot africain ». Pour lui, ces propos ont permis de faire bouger les préparatifs du côté du Cameroun. « Il [Ahmad] a émis des réserves sur cette organisation et, depuis, les gens ont repris sérieusement les travaux. Il y a eu un sursaut ».
Faire émerger les (petites) nations
Constant Omari a également réagit sur les réformes entreprises pour la Can dont le format, la formule et la périodicité ont subit des profondes modifications. Loin de croire que cette mutation soudaine est calquée sur le modèle européen, le dirigeant estime que les joueurs seront davantage mis en vitrine et contribuera à une certaine émulation du tournoi. « Il n’y a pas eu de pression (des Européens, ndlr) mais il fallait résoudre un problème majeur. Le joueur est payé par son club, il veut se rendre disponible sans affecter son contrat et nous devions mettre le joueur justement au centre de nos préoccupations. Le Cameroun a remporté la dernière Can mais en étant amputé de plusieurs membres. La commercialisation de cette compétition implique la présence de toutes les grandes vedettes du foot africain. » Ce chamboulement (24 équipes) ne va-t-il pas avoir pour incidence la baisse de niveau avec la Can ? « Il fallait ouvrir la base et permettre au maximum de pays africains de participer à la Can. (…) Cela va pousser les grandes nations qui commençaient à stagner. Le Nigeria ne s’est pas qualifié lors des deux dernières Can : ce fut une alerte. Et regardez le Zimbabwe, le Botswana ou le Malawi, qui progressent », justifie-t-il.