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Construction stades: Le FEICOM éventre la supercherie

DG Du FEICOM, Philippe Camille Akoa Le Directeur Général du FEICOM, Philippe Camille Akoa

Sat, 4 Jun 2016 Source: 237online.com

Dans une correspondance adressée à Basile Atangana Kouna, PCA de Renaissance de Ngoumou, ville où est supposé être construit un des fameux stades de la Fécafoot, le DG du Feicom dit clairement que l’entreprise qu’il dirige ne peut pas accompagner ce projet.

Répondant à une correspondance de Basile Atangana Kouna qui est Ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Président de l’Association des Elites de Ngoumou et surtout Président du Conseil d’Administration de Renaissance football club de Ngoumou, au sujet « l’octroi à la commune de Ngoumou d’une lettre de garantie lui permettant de lancer les travaux de construction de son stade municipal », le DG du Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunale (Feicom), Philippe Camille Akoa, a été au, au vu de plusieurs arguments développés, au regret de porter à la haute connaissance du Minee « qu’il est difficile pour le Feicom de financer la contrepartie exigée à la commune de Ngoumou, ni de délivrer une garantie bancaire à cette institution dans le cadre de la réalisation de ce projet ».

Une réponse sans équivoque qui pourrait en étonner certains, mais qui, à la vue du raisonnement et des arguments développés par le Dg Feicom, tombe sous le sens et met à nue la supercherie mise en place par la Fédération camerounaise de football dans son projet de construction de stades à travers la République.

Le DG Feicom dit avoir constaté que « la quote-part dévolue aux communes est égale ou supérieure à celle de la Fécafoot pourtant porteuse du projet. Cette contrepartie devrait considérablement être revue à la baisse. De même, l’effectivité de la quote-part de la Fécafoot ou de ses partenaires devrait être clairement démontrée ».

C’est dire que la Fécafoot n’a pas elle non plus, porteuse du projet, pu apporter les garanties bancaires nécessaires et suffisantes, ses principaux comptes bancaires (UBA et ECOBANK) étant bloqués depuis plusieurs mois. Par ailleurs, comment la Fécafoot qui prétend porter le projet de construction des stades et qui a fait un ramdam médiatique sans pareille à l’occasion des poses de premières pierres, peut elle simplement payer la moitié ou moins de la moitié du montant total dévolu à chaque stade ?

Monsieur Philippe Camille Akoa continue : « S’agissant de la maturation du projet, afin de s’assurer de la rentabilité de l’investissement qui conditionnerait sa durabilité, j’avais demandé à la Fécafoot d’élaborer un business plan qui montrerait que le mode de gestion et les recettes générées par l’exploitation des infrastructures à réaliser permettront le remboursement du crédit sollicité ».

Et d’ajouter que « Dans le cas où le Feicom apporterait la quote-part des communes ou leur délivrerait des lettres de garantie, les remboursements se feraient sous forme d’avances de trésoreries entièrement remboursables. Pour le cas spécifique de la commune de Ngoumou qui a d’autres engagements financiers vis-à-vis du Feicom dans le cadre d’autres projets tout aussi importants, cette quote-part est très élevée ».

L’on se demande bien comment la Fécafoot qui n’a pas de business plan propre à sa propre gestion, pourrait en avoir pour chacun des stades qu’elle prétendait vouloir construite. Les hésitations et le manque de professionnalisme de la Fécafoot ont conforté le DG Féicom dans sa réticence à accompagner une telle lubie.

Dans sa correspondance à Basile Atangana Kouna, Philippe Camille Akoa démontre qu’au-delà du simple financement du projet par le Feicom, il a également obtenu des renseignements en ce qui concerne la bonne marche du football mondial. « Sur le plan du contenu technique des infrastructures techniques à réaliser, un débat est actuellement en cours au niveau mondial au sujet de la pratique du football sur des stades à gazon synthétique.

En effet, il m’est revenu que la Fédération internationale de Football Association (FIFA) pourrait, dans un avenir poche, interdire ce type de gazon ». Une inquiétude de plus quant à la l’utilisable durable et la rentabilité future des infrastructures à réaliser car de nombreux spécialistes disent depuis des années que le type de surface de jeu est néfaste pour les articulations des pratiquants de ce sport.

Pour finir, Philippe Camille Akoa émet une suggestion des plus sensées. « Considérant que le transfert des compétences aux communes en matière de sport ne concerne pas uniquement le football et que l’objectif du Feicom est de financer la construction des infrastructures pour la promotion de toutes les disciplines sportives, il me semble judicieux d’adopter une approche intégrée dans la réalisation de ce projet.

C’est dans ce contexte que j’ai suggéré que ce projet soit intégré dans les activités à inscrire dans le plan d’action de la plate-forme de collaboration mise sur pied par le Ministre des Sports et de l’Education physique et le Feicom ». Du coup, l’on s’étonne que Bidoung Mkpatt qui a signé une telle convention avec le Feicom consente à aller participer aux poses de premières pierres de ces stades.

Surtout, à la lecture de la correspondance du DG du Feicom, l’on se rend compte que la Fécafoot et son Président, aidés en cela par le ministre des Sports, se sont rendus coupables d’une tentative de passage en force. Car à l’évidence, Philippe Camille Akoa avait échangé avec les responsables de la Fécafoot et leur avait fait part de toutes ses remarques et réticences. Il leur avait parlé de cette histoire de quote-parts des communes qui sont égale ou supérieure à celles de la Fécafoot.

Il les avait prévenus sur l’utilisation du gazon synthétique qui pourrait dans un futur proche être proscrite. Il avait attiré leur attention sur la difficile faisabilité et la réalisation d’un tel projet. Il leur avait exigé un business plan qu’il n’a jamais reçu. Toutes choses qui l’ont amené à ne pas accompagner ces projets à travers le pays.

Mais alors, étant au courant de tout cela (le DG Feicom dit en avoir préalablement longuement discuté avec la Fécafoot), pourquoi le président de la Fécafoot s’est entêté à effectuer ses fameuses cérémonies de poses de premières pierres à travers le pays, drainant avec lui un nombre incommensurable d’administrateurs du football, de fonctionnaires de différents ministères et aussi de journalistes.

Les avait-il au moins informés des remarques et réticences du Feicom concernant ces projets ? Bidoung Mkpatt savait-il que ces poses de premières pierres s’apparentaient plus à de l’esbroufe qu’à autre autre chose ? A moins que ce ne soit cette volonté maladive de ses mettre en avant, l’on comprend mal pourquoi se précipiter à poser des premières pierres partout malgré les remarques du principal pourvoyeur de fonds.

Sans doute que dans sa quête de légitimité, Tombi A Roko qui se sait illégitime et même illégal à la Fécafoot, a voulu gagner un peu de temps en embarquant tout le pays dans sa lubie. Mais on doit bien se rendre à l’évidence aujourd’hui, avec la lettre du DG Feicom, qu’il faudra bien plus de 6 mois pour que les stades soient livrés. D’ailleurs, il faudrait déjà que les travaux de construction démarrent. Ce qui n’est manifestement pas encore le cas.

Source: 237online.com