Une demi-dizaine de joueurs enregistrés dans le système des licences de la Confédération africaine de football (CAF) en Ligue des champions cette saison a fait défection. Après le cas de Georges Bokwe parti à l’étranger, le club vient de perdre son dernier gardien qualifié pour cette compétition continentale : Omossola. A Garoua, les yeux sont rivés vers la Fécafoot où l’on espère obtenir de nouvelles licences avant le kick-off.
Coton Sport de Garoua à une équation compliquée à résoudre, à une semaine de son premier match du groupe D de la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF) qui l’oppose le 13 mai prochain au Wydad Athletic club de Casablanca au Maroc. Une demi-dizaine des joueurs du club camerounais, enregistrés dans le système des licences de la CAF ont fait défection. Tous les compartiments de jeu (ou presque) sont touchés. Le dernier en date et non des moins préoccupants, est celui du gardien de but numéro un des Cotonniers, Simon Omossola Medjo, appelé à défendre les couleurs du Cameroun avec l’équipe nationale U23 à Baku, où elle va disputer les quatrièmes Jeux de la solidarité islamique qui débutent le 08 mai prochain en Azerbaïdjan.
Comme Patrick Abouna Ndzana, Richard Bassama, Georges Bokwe ou encore Moïse Kasava, le portier de 19 ans est d’emblée indisponible pour disputer avec son club, ce match de la Ligue des champions. Son enrôlement chez les Lions espoirs inquiète davantage les dirigeants du club nordiste. Lui qui acquis le statut de numéro un et a réinstauré la confiance au sein des Vert et Blanc, après le départ de Georges Bokwe pour la Norvège où il évolue désormais au IF Mjondalen. Sa défection conjuguée au forfait provisoire d’Omossola, ne laisse guère d’autres possibilités à l’entraineur Minkreo Birwe que d’opter pour Ibrahima Daouda Baleri au match contre le Wydad, le seul gardien (encore) disponible et régulièrement inscrit dans les données de l’instance africaine.
Dilemme du drapeau
Le technicien cotonnier a par ailleurs tenté en vain de retenir son gardien dans la perspective du démarrage des matchs de groupe, et a buté sur l’obstruction catégorique des autorités administratives, arguant entre autre que le joueur Omossola est appelé pour défendre le drapeau national. Comme il l’aurait fait de même avec son club en Ligue des champions car, les textes de la Fédération indiquent qu’un club engagé dans une compétition de clubs organisée par la CAF ou la Fifa, acquiert de facto le statut de sélection. « Coton a laissé le gardien aller en stage pendant un mois. Au moment où l’équipe s’apprêtait à partir, c’est alors que Coton signale qu’il n’a plus que ce gardien dans son effectif. Les responsables auraient dû signaler longtemps à l’avance. On a même essayé de régler le problème à la Fécafoot, mais au niveau du ministère, ils ont été intransigeants », se défend un responsable de la Fédération camerounaise de football sous le couvert de l’anonymat.
La Fécafoot appelée au secours
De guerre lasse, les Cotonniers se sont résignés, et ont entrepris de nouvelles démarches pour obtenir de nouvelles licences pour de nouveaux joueurs à la Fécafoot, afin de les inscrire in fine dans le système de la CAF. « Ils ont répondu au coach que les délais étaient déjà passés pour enregistrer les joueurs, alors qu’avant le début des matchs de poules, la CAF autorise les clubs à ajouter les joueurs dans leurs listes », vitupère un administratif au club de Garoua. En effet, le règlement en vigueur pour la CAF Champions League cette saison rappelle au chapitre 5 relatif à l’enregistrement et qualification des joueurs en son alinéa 8 que : « une Fédération qui aura enregistré moins de 30 joueurs en janvier, pourra après la phase des 1/16es de finales, soit deux semaines avant la date de la première journée des matchs de groupe jusqu’au 5 août de l’année de compétition, compléter la liste jusqu’à 30 joueurs au maximum, pour autant que la liste complémentaire ne dépasse pas sept nouveaux joueurs ».
Coton sport dispose encore d’une marge de manœuvre pour résoudre autant que faire se peut ces forfaits et anticiper sur d’éventuelles défections à l’avenir, si sa tutelle se montre coopérative. D’ailleurs, à la Fécafoot, l’on garantit qu’un « agent a déjà été désigné pour gérer le problème Coton. Ils ont encore trois places à inscrire à la Caf », souffle notre source. Au demeurant, la seule équipe camerounaise encore engagée en compétitions africaines interclubs, devra également trouver des solutions pour pallier les défections successives de Richard Bassama, Moïse Kasava ou encore Patrick Abouna Ndzana préalablement inscrits à la CAF, afin de garantir une participation honorable au club. Ceux-ci ont tous déserté le club dans le dos de l’administration.