Coupe du Monde: le Cameroun finalement qualifié et invité

Pour faire pression sur la FIFA, Moscou envisage d'organiser sa propre Coupe du Monde à l'été 2026. Les Lions Indomptables, non qualifiés, figurent sur une liste de sélections ciblées pour donner de la crédibilité à ce projet hautement politique.

Alors que son football reste banni des compétitions internationales depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022, la Russie prépare une réponse audacieuse. Selon des informations relayées par des médias chiliens et polonais, le pays de Vladimir Poutine envisagerait d'organiser sa propre « Coupe du Monde » à l'été 2026, destinée aux nations non qualifiées pour le Mondial officiel en Amérique du Nord. Et le Cameroun est au cœur de cette stratégie.

Un « Mondial des non-qualifiés » pour briser l'isolement

Le projet, rapporté par la radio chilienne ADN Deportes et le portail polonais Onet, vise explicitement à créer un événement parallèle qui ferait de l'ombre à la FIFA. L'objectif déclaré est de faire pression sur l'instance dirigeante du football mondial pour qu'elle lève les suspensions qui frappent les sélections russes.

La liste des nations invitées, bien que préliminaire, est révélatrice. La Russie souhaiterait y attirer des sélections au palmarès et à la visibilité certaine, dont le Cameroun, quintuple champion d'Afrique. Aux côtés des Lions Indomptables, figureraient des sélections comme le Chili, le Nigeria, la Serbie, la Chine, le Pérou, la Grèce et le Venezuela. La présence du Cameroun, sélection africaine emblématique et régulièrement présente en Coupe du Monde, serait un atout majeur pour la crédibilité sportive de l'opération.

Le Cameroun, pièce maîtresse d'un jeu géopolitique

Pour le Cameroun, qui n'a pas réussi à se qualifier pour le Mondial 2026, cette invitation placerait la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) dans une position délicate.

Avantage sportif ? L'argument serait de proposer aux Lions Indomptables un plateau de haut niveau et une compétition intense pendant l'été 2026, évitant une longue période sans match officiel.

Risque politique et diplomatique. Accepter cette invitation reviendrait à s'associer à un projet explicitement conçu pour défier la FIFA et soutenir un pays sous le coup de sanctions internationales. Une telle décision pourrait exposer le Cameroun à des représailles de la part de la FIFA, qui interdit normalement à ses membres de participer à des compétitions non autorisées.

Cette situation place le Cameroun, et les autres nations invitées, devant un choix cornélien : saisir une opportunité sportive ou respecter l'ordre établi du football mondial, au risque de s'aliéner la communauté internationale.

Un projet aux contours flous et provocateurs

Le projet russe soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Le plus surprenant est l'idée, également évoquée, d'organiser ce tournoi non pas en Russie, mais à Washington D.C., aux États-Unis mêmes, où se jouera la finale du Mondial officiel. Une telle provocation semble irréaliste sur le plan logistique et diplomatique, mais elle illustre la nature principalement politique de l'annonce.

La FIFA, de son côté, n'a pas encore réagi officiellement. Mais il est certain que l'instance surveillerait de très près les éventuels participants et pourrait brandir la menace de sanctions supplémentaires pour toute fédération qui s'aventurerait dans cette aventure.

Pour l'heure, cette « Coupe du Monde alternative » ressemble davantage à un coup de communication destiné à faire du bruit et à tester les lignes de fracture au sein du football mondial. La réponse du Cameroun et des autres nations ciblées sera scrutée comme le premier indicateur du succès – ou de l'échec – de cette ambitieuse manœuvre russe.