Pour couvrir les matches des championnats professionnels du Cameroun (Ligue 1 et 2), le reporter doit non seulement avoir des couilles d’éléphants, mais également un moral d’acier. En plus d’une forme physique d’athlète de haut niveau. Se mouvoir dans les stades, et spécifiquement dans ceux de la région de l’Ouest, est loin d’être une partie de plaisir, mais davantage assimilable à une corvée.
Du fait que dans chacun de ces stades, aucune disposition n’est prise pour permettre à ces autres acteurs de jouer leur partition à fond. Lors d’un match de Ligue 2, au stade municipal de Bafoussam Bamendzi, William Djakam, correspondant local d’une chaine de radio privée basée à Douala avait échappé de justesse à la furie des supporters du Racing Fc de Bafoussam.
Un an plus tôt, ce même reporter était molesté par des supporters de Unisport du Haut-Nkam au stade municipal de Bafang. Son péché est d’avoir lors de sa retransmission relaté des faits jugés compromettants pour ces deux équipes par leurs supporters respectifs. Le cas de William Djakam n’est pas isolé. Comme lui, à chaque journée de championnat, au moins un reporter est menacé ou intimidé par des supporters.
Absence de cabine de presse
Cette désagréable situation est en effet, la conséquence de l’inexistence dans ces stades d’une cabine de presse. Encore moins d’un espace (même de fortune) aménagé pour permettre aux reporters d’être à l’abri du public. Malgré ces conditions exécrables, les reporters n’abdiquent pas. Assis sur des pierres, à même le sol, ou bien débout, chacun se débrouille comme il peut. Au nez et à la barbe des responsables des stades et des dirigeants de clubs indifférents.