En s’ouvrant à Cameroon-tribune (Ct) pour faire ce qui apparaît désormais comme une « danse bafia », John Begheni Ndeh a surtout choisi de suivre la voie tracée par l’Etat du Cameroun tant sur la forme que dans le fond. Après avoir, dans un premier temps, remis en cause le communiqué du ministre des Sports Bidoung Mkpatt de mercredi dernier constatant la « validité » de la dernière élection à la Fecafoot, cinq jours après que celle-ci a été annulée par la Chambre de conciliation et d’arbitrage (Cca) suite à une plainte d’Abdouraman Hamadou, John Begheni Ndeh est revenu sur sa position.
Dans son interview à Ct parue hier, l’ancien premier vice-président de la Fédération camerounaise de football se dédit, et marque sans ambages son soutien au Minsep : « après concertation avec certaines personnalités, le communiqué du ministre Bidoung Mkpatt est légal et conforme à la loi », affirme celui qui est censé, selon les statuts de la fédération, prendre les rênes de l’instance faîtière du football camerounais en cas de « non-disponibilité » de son président. En l’occurrence, Iya Mohamed, en prison depuis août 2013 pour des « fautes de gestion » à la Sodécoton.
Aussi, ce revirement John Begheni Ndeh laisse-t-il songeur plus d’un. Surtout quand on sait qu’il y a pratiquement une semaine, l’ex-président de la Ligue régionale de football du Nord-Ouest qui avait refusé de participer aux dernières élections pour non « non respect de la loi », ne cachait pas son envie de retourner aux affaires en affirmant, après la sentence de la Cca, que « Les actes pris par M. Tombi sont nuls et de nul effet ». Là également, l’actuel directeur général de la Mission de développement de la région du Nord-ouest (Mideno) émet un bémol.
« J’ai dit que le communiqué du ministre des Sports et de l’Education physique est conforme à la loi. Par conséquent, les actes posés par le président de la Fecafoot et les membres de son bureau sont des actes légaux », insiste John Begheni Ndeh dans Ct. Plus surprenant encore, le sage de 70 ans, reconnaît finalement qu’« on ne peut plus contester les actes posés par le président de la Fecafoot qui, à [s]on avis, devront désormais être considérés comme des actes légaux au sens de la loi ».
Capitaine
En clair, l’ancien ministre des Transports soutient par cette autre sortie qu’il est temps de tourner la page, peut-être même sans l’avoir lue. Une méthode qu’il recommande par ailleurs à ses lieutenants encore embusqués. «Avec les éclairages apportés par le communiqué du ministre des Sports et de l’Education physique, il est nécessaire pour tous les acteurs du football de revoir leur position pour l’intérêt général du football et l’intérêt de notre pays», conseille John Begheni Ndeh. Il convient cependant de noter que le « chief » du Nord-ouest est un féru du double langage.
L’on se souvient qu’après sa sortie mardi dernier dans les colonnes de Mutations et dans laquelle John Begheni Ndeh analysant la décision d’annulation de « l’ensemble du processus électoral » achevée le 28 octobre dernier avec l’élection de Tombi à Roko à la tête de la Fecafoot, avait laissé entendre que ce sujet ne l’intéressait « pas pour le moment ». Puis, patatras le lendemain. Approché par nos confrères de Le Jour, « Sieur » Ndeh avait subrepticement corrigé le tir en affirmant que ses propos avaient été… « mal interprétés ».
Au final, avec ce changement de cap de Begheni Ndeh, c’est l’ensemble de la flotte navale des frondeurs qui risque de se retrouver, pour ainsi dire, sans son capitaine.