Une nouvelle qui vous coupe l’appétit. C’était pendant le dîner offert par le ministre Joseph Le aux équipes participantes au tournoi amical d’Abong Mbang, dans la soirée du dimanche 13 octobre 2024, au Complexe sportif Bagofit Sun City d’Abong Mbang que l’entraîneur principal, Jules Abah Onana, apprend son limogeage.
C’est d’abord, le chargé de mission du club qui chuchote à l’oreille de Kisito Eloundou, le directeur technique adjoint, qu’il venait de découvrir sur les réseaux sociaux une décision du PCA qui limogeage Jules Abah Onana au profit d’Oliver Nankam.
Très surpris et ému, Kisito Eloundou alerta Jules Abah. Ce dernier surpris, décide de quitter immédiatement la salle de réception.
Pour quelle destination ? « Quand vous recevez ce genre de coup, tout peut arriver. Je l’ai suivi, il est allé faire ses valises dans sa chambre pour retourner à Yaoundé. Je l’ai dissuadé de prendre la route la nuit. Il a rejoint sa famille le matin » explique Kisito Eloundou dans un entretien avec Équinoxe Radio.
Ce dernier, par solidarité avec le coach, a également pris la route de Yaoundé, tout en dénonçant la façon dont le club est géré.
« Le Canon sportif est une institution. Il y a un petit groupe de personnes qui, tapis dans l’ombre, veulent absolument contrôler l’équipe. Lorsque l’entraîneur n’est pas d’accord avec leurs exigences, ils le font tomber », dénonce Kisito.
« Depuis le lancement du projet ‘Kpa-Kum IS back’ il y a trois saisons, le Canon a déjà eu six entraîneurs. C’est un amateurisme qui ne dit pas son nom. »
Pendant qu’il avait déjà saisi son conseil lundi pour signifier à la direction du club sa démission, Kisito découvre ce mardi 15 octobre sur les réseaux sociaux une décision du nouveau manager général, Serge Noah, le suspendant de son poste de directeur technique adjoint.
« Il a défoncé une porte ouverte », réagit Kisito Eloundou. « Je n’étais plus là, je n’avais aucun contrat, je ne discutais pas de salaire avec le Canon de Yaoundé, qui est mon club de cœur. J’ai toujours servi ce club avec dévouement. Je vais retrouver ma place de simple supporter »
Aux origines de ces différents coups de canon, une histoire de rémunération. Nommé entraîneur principal par intérim en fin de saison dernière, Jules Abah a servi sans rémunération jusqu’à son limogeage. La direction du club historique de Nkolndongo lui avait pourtant promis 300 000 FCFA chaque mois lorsqu’il avait pris ses fonctions en avril 2024, selon les informations recueillies par Équinoxe Radio.
« Alors qu’il espérait une régularisation, un administrateur l’a appelé dimanche au téléphone pendant qu’il préparait le match contre Bamboutos FC, pour lui proposer 900 000 FCFA ou au plus 1 million de FCFA comme prime de signature, maintenant qu’il avait été confirmé entraîneur principal. Le coach a marqué son désaccord et demandé que ses sept mois d’arriérés de salaire soient payés d’abord. L’échange s’est terminé en queue de poisson », explique Kisito Eloundou.
Une source interne jointe par Équinoxe Radio ajoute : « Le coach Abah Onana est victime d’un complot sur fond de désaccord sur la liste définitive des joueurs retenus pour la saison. Jules Abah Onana a refusé certains joueurs proposés par des caciques du club, et ce lobby a décidé de le lui faire payer. »
Les responsables du club contactés ont refusé de commenter, nous demandant de nous en tenir aux décisions rendues publiques.
Nana Paul Sabin