Le public sportif camerounais reste marqué par le décès du footballeur Ngon Oben Leopold, joueur de la Dynamo de Douala, survenu le 22 août 2015 lors du match de la 31ème journée de Ligue 2 qui opposait sa formation à Colombe du Dja et Lobo (1-0).
Le joueur qui avait été à l’origine de l’unique but de la rencontre s’est écroulé sur le gazon synthétique du Stade de la Réunification de Bépanda, quelques minutes après avoir reçu les soins suite à un choc encaissé lors d’un duel. Transporté d’urgence à l’hôpital Général de Douala, le footballeur est décédé avant son admission aux urgences de cet établissement hospitalier.
Le décès de ce jeune joueur de 26 ans survenait 11 jours après celui de son coéquipier et gardien de buts Ferdinand Mbog, dit Porato. L’on croyait pourtant ce dernier rétabli après une opération chirurgicale qu’il venait de subir. Avant ce double malheur qui a frappé l’équipe de Dinali, c’est Njalla Quan Sport Academy de Limbe qui était la première équipe à porter le deuil suite à la mort subite de son joueur David Njock Njock qui regardait pourtant la rencontre de la 27ème journée de ligue 1 opposant son équipe à Apejes (1-0) depuis les gradins.
L’on n’oublie pas la disparition d’Alexis Dankam, défenseur de l’Union des Mouvements sportifs de Loum, à la suite d’un accident de la circulation, survenu le 11 août sur l’axe Yaoundé-Douala.
Ces différents décès de footballeurs en activité sont venus remettre au gout du jour, la question de la prise en charge sanitaire des joueurs de nos championnats professionnels et amateurs. Plusieurs experts en médecine et observateurs accusent l’absence de suivi médical des joueurs dans les clubs où les visites médicales demeurent un luxe.
« Certains présidents considèrent ces visites comme un obstacle, et non comme un élément fondamental de recrutement et de suivi des joueurs », déplore le docteur Ferdinang Ngoh, médecin de sport, dans une interview accordée au Quotidien La Nouvelle Expression. Il regrette également l’absence de médecins et de kinésithérapeutes compétents dans le staff médical des équipes camerounaises. Entraineur de football et préparateur physique, Vassillios Esseme attribue une autre part de responsabilité à la Ligue de Football professionnel, organisatrice des championnats professionnels du Cameroun.
« Comment peut-on organiser un match sans ambulance médicalisée ? C’est un dispositif médical haut de gamme qui permet au médecin d’intervenir de façon efficace pour des cas de réanimations et des urgences… Curieusement, dans nos stades, on ne trouve rien. Même pas de défibrillateur automatique », s’indigne le technicien de football.
Ce dernier questionne pareillement l’hygiène de vie des footballeurs locaux, qui, à cause de leur situation financière précaire, se trouvent parfois obligés d’aller offrir leurs services dans des championnats de quartier pour arrondir leurs revenus. Un autre souci se poserait au niveau de la surveillance de leur alimentation. Les responsables de clubs, de leur côté évoquent les tensions de trésorerie pour justifier la faible prise en charge médicale des joueurs.