Élection à la Fécafoot: vers l'annulation de la candidature de Séidou Mbombo Njoya

Justin Tagouh, Maboang Kessack et Henry Njalla Quan Junior demandent la disqualification de la candidature du président intérimaire pour non-respect de la réglementation.

Le contentieux préélectoral à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) s’est ouvert par des tirs groupés contre Séidou Mbombo Njoya. Deux candidats à la présidence et un délégué à l’Assemblée générale ont attaqué la candidature du président intérimaire. Le motif commun aux trois recours déposés auprès de la Commission de recours de la Fécafoot, est le maintien en poste de Séidou Mbombo Njoya en poste à Tsinga, et bien plus.

Par les soins de Me Esther Sandrine Ngom son avocate, Emmanuel Maboang Kessack a pris soin d’abord de demander «la modification partielle de la décision… de la Commission électorale de la Fécafoot portant publication des listes ‘ des candidatures aux postes de président et membres du Comité exécutif de la Fécafoot du 25 novembre 2021».

Décision qui avait invalidé la candidature de l’ancien Lion indomptable au motif qu’il est redevable à la Fécafoot de la somme de quatre millions 462 mille 750FCfa. «Ceci alors que sieur Maboang Kessack n’a jamais occupé aucune fonction à la Fécafoot pour recevoir une quelconque somme d’argent», rejette Me Esther Sandrine Ngom. Le candidat recalé est d’autant plus surpris que « le même motif fallacieux à 30FCfa près avait été utilisé lors des précédentes élections en décembre 2018 pour tenter de I empêcher de concourir pour le poste de président…», écrit son conseil.

Ce que le candidat avait conteste avec gain de cause. Le candidat est d’autant plus curieux que le 18 novembre, délai de réception des dossiers, la candidature de Maboang Kessack «a bien été retenue sous réserve de ce qu’il devait produire dix (10) lettres de parrainage des délégués de l’Assemblée générale de la Fécafoot», relève-t-elle. Pire, «il n’a jamais été convoqué ni entendu par la Commission d’éthique de la Fécafoot», conteste-t-elle.

Avant de rejoindre les deux autres contestataires sur la cause commune, la disqualification de la candidature de Séidou Mbombo Njoya. «M. Séidou Mbombo Njoya n’est pas éligible pour concourir au poste de président de la Fécafoot, pour avoir failli au respect de certaines dispositions procédurales», écrit Henry Njalla Quan, président de la Ligue régionale du Sud-ouest et délégué à l’Assemblée générale. Ne s’accordant pas sur les articles qu’ils convoquent, le statut de salarié de Séidou Mbombo Njoya les préoccupe tout de même.

Alors que Justin Tagouh et Henry Njalla Quan citent l’article 36 des Statuts, Maboang Kessack convoque l’article 51, al.4 des Statuts de la Fécafoot, pour le même exposé: «tout salarié ou employé de la Fécafoot candidat à un poste électif doit préalablement démissionner de ses fonctions au plus tard trois mois avant le jour final du dépôt des candidatures» pour soutenir cela. Pour le conseil de Maboang Kessack, «sieur Séidou Mbombo Njoya percevant un salaire de la Fécafoot pour ses fonctions, il est donc salarié au sens de ce texte».

Gilbert Schlick en sauveur

Et Njalla Quan d’agrémenter: «selon le calendrier électoral publié par la Commission électorale, M. Séidou Mbombo était supposé démissionner au plus tard le 11 septembre 2021 s’il entendait se présenter à la présidence de la Fécafoot», fait observer l’homme qui a clairement pris position pour Samuel Eto’o Fils. «Il a continué à exercer ses missions de président intérimaire de la Fécafoot en signant des correspondances et en représentant la Fécafoot à ‘diverses occasions», dénonce-t-il.

Alors, «en ne démissionnant pas de son poste à ce deadline, M. Séidou Mbombo Njoya visiblement n’avait aucun intérêt pour l’élection du président de la Fécafoot», analyse le délégué à l’Ag élective du 11 décembre 2021.

Justin Tagouh ne manque pas de revenir sur la sentence du Tribunal arbitral du sport (Tas) du 15 janvier 2021 qui annule le processus électoral ayant porté Séidou Mbombo à la tête de la Fécafoot. Alors que les affidés du concerné brandissent la décision de la Fifa de maintenir l’équipe en place pour assurer l’intérim, l’ex président de Bamboutos Fc de Mbouda rétorque que «le mandat dont se prévaut monsieur Séidou Mbombo Njoya est en totale contradiction avec les statuts de la Fifa». Citant l’article 19, alinéa 3 qui prévoit que «la Fifa ne reconnaît pas.les organes d’une association n’ayant pas été élus ou nommés conformément aux dispositions de l’alinéa 2. Cela vaut également pour les organes élus ou nommés uniquement à titre intérimaire».

En clair, «la candidature de Séidou Mbombo Njoya n’aurait dû jamais être validée», conclut Henry Njalla Quan à Gilbert Schlick. Pour Henry Njalla Quan, «il n’est pas un secret que c’est ce genre d’attitudes contraires aux valeurs de la Fifa qui ont été la cause principale de la crise qui se prolonge à la Fécafoot». Convoquant la conscience de Gilbert Schlick: «vous avez la responsabilité de mettre un terme à la crise qui se prolonge à la Fécafoot», sensibilise le fils de l’ex dignitaire de la Fécafoot. « La souveraineté et l’avenir du football camerounais reposent entièrement entre-les mains de votre commission», insiste-t-il.