Si l’élection du président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) avait eu lieu comme initialement programmée le 29 novembre 2014, Tombi à Roko, seul candidat en lice à cette époque, aurait été élu sans faute. Mais le scrutin avait été annulé, puis reprogrammé.
Cette fois, il est prévu pour le 25 septembre prochain. Et Tombi à Roko n’a plus la même garantie d’être élu aussi facilement. Ses chances ont considérablement diminué depuis le 14 août dernier, quand il a accepté au cours d’une réunion dans les Services du Premier ministre, de se «réconcilier» avec Alioum Alhadji, John Begheni Ndeh, David Mayébi, Antoine Essomba Eyenga, Luc Assamba et Francis Mveng. Ces ennemis du clan de l’ex-président, Iya Mohammed, que le secrétaire général de la Fécafoot entend intégrer dans sa liste, pour sa candidature.
Un autre candidat en vue?
Du coup, s’il est élu, ce sera avec ces insatiables contestataires, qu’il constituera le prochain exécutif de la Fécafoot. Or, c’est à ce niveau que se trouve le nœud du problème. Et Tombi n’a pas consulté son équipe avant d’accepter cette nouvelle alliance. «Tombi à Roko ne doit pas se comporter comme s’il avait déjà été élu.
Pour que sa candidature passe, il lui faut des parrainages. Et pour qu’il soit élu, il faut que nous le votions. Son avenir à la Fécafoot dépend de nous et non du gouvernement», remarque un pro-Iya Mohammed.
Selon ce dernier comme d’autres sources, des lieutenants de l’équipe laissée par l’ex-directeur général de la Sodecoton notamment des régions du Nord, de l’Extrême-Nord, du Sud-ouest et de l’Ouest sont prêts à faire front contre Tombi à Roko, si ce dernier persiste dans sa lancée.
«Tout le monde sera surpris. Nous aurons un autre candidat. C’est lui que nous allons soutenir si Tombi ne se rétracte rapidement. On ne va jamais s’assoir autour de la même table avec Alioum Alhadji et compagnie», indique un pro-Tombi.
Trois possibilités
Tombi à Roko se trouve dans une situation délicate. Trois possibilités s’offrent à lui : suivre la voie du gouvernement et accepter la colère de son équipe ; rejeter le consensus du gouvernement et défendre l’héritage laissé par Iya Mohammed ; ou se retirer de la course. Mais peu importe le choix qu’il opérera, il est pris au piège.
Selon des informations de La Nouvelle Expression, Tombi pourrait rejoindre Iya Mohammed en prison, qu’il soit élu ou pas. Lors de sa dernière audition en effet, le procureur du Tcs a déclaré en effet que «Mohammed Iya a fait envoyer 1100 cartons d’huiles au Secrétaire général de la Fécafoot (Tombi à Roko, Ndlr) sans aucune facture», en plus des marchés qu’ils ont passés de gré à gré.
«L’Etat pourrait se servir de ces deux éléments pour le (Tombi, Ndlr.) faire incarcérer au moins pour besoin d’enquête, le temps de justifier s’il est coupable ou non, de complicité de détournement de deniers publics reprochés à son mentor, Iya Mohammed», décrypte un juriste.
«C’est une certitude que Tombi n’ira pas au bout de son mandat si jamais il est élu. Et il le sait. Peut-être qu’il a plusieurs tours dans son sac», dit-on dans l’entourage du secrétaire général de la Fécafoot. Difficile d’être à sa place.