L’opposant à la Fécafoot est un des concepteurs du système qu’il combat.
Héros, sauveur, champion, etc. La toile n’a pas tari d’éloges à l’endroit d’Abdouraman Hamadou à l’annonce par la Fifa de l’installation d’un comité de normalisation à la tête de la Fédération camerounais de football (Fécafoot). Le contestataire en chef de l’exécutif de Tsinga tire ainsi bénéfice de la mise à l’écart de Tombi à Roko.
Pourtant, la décision est issue de la réunion du 11 juillet à Conakry, boycottée par lui-même. Toujours est-il que celui dont l’objectif principal est le retour de l’assemblée générale de 2009, doit accepter contre son gré cette décision qui met à la touche les «imposteurs» qu’il voit à Tsinga, depuis l’annulation en 2015 du processus électoral piloté par le Comité de normalisation, version Joseph Owona. Dans la foulée de ses victoires contre les successeurs d’Iya.
Mais des sources proches du Zorro du football camerounais lui prêtent l’intention de contester à nouveau devant le Tribunal arbitral du sport (Tas), la décision du bureau du conseil de la Fifa. Déjà, un appel dans le même sens est pendant devant le tribunal fédéral suisse depuis que le Tas a rejeté le recours visant cet objet, pour saisine tardive.
Le 27 février 2017, le Tas avait jugé le recours irrecevable sur la forme, mais avait tout de même renvoyé Abdouraman au verdict de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc). C’est une épée de Damoclès qui pèse sur la tête du Cameroun.
Trahison, vengeance
Une des conséquences serait le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2019 au Cameroun, si la saga judiciaire handicapait tout progrès. Le natif de Garoua ne s’en préoccupe pas. «C’est quelqu’un qui ne recule devant rien ; un homme habité par l’esprit de justice et qui croit à ses convictions. C’est pour cela qu’il va généralement jusqu’au bout quand il est sûr d’être sur le droit chemin», témoigne Steve Djouguela, journaliste, proche de l’homme.
Le président d’Etoile filante de Garoua combat en le clan de Tsinga un monstre qu’il a contribué à fabriquer. Même s’il met au défi quiconque de lui trouver des poux sur la tête. Le Pr Joseph Owona, expert en droit, qui annonçait une plainte contre l’épine qu’il avait dans sa chaussure, a tôt capitulé.
Il aura sacrifié des affinités sein du football camerounais pour la cause. En commençant par Iya Mohammed qui lui ouvrit les portes de la Fécafoot, avant de lui donner les pleins pouvoirs au point de le faire cumuler les fonctions de secrétaire général, chef du département communication et directeur de son cabinet. La fin de l’idylle survient lorsqu’Iya Mohammed place son directeur de cabinet sous la direction de Tombi à Roko, nouveau secrétaire général, en 2011.
L’homme qui ne gardait plus que ce poste, démissionna le même jour. «Garoua n’a jamais pardonné cette trahison», selon un confrère à Garoua. «Lorsque je démissionne, je n’ai reçu aucune pression, et je ne nourris aucune rancune contre le président Iya. Mais ce qui m’a choqué c’est que le président Blatter (de la Fifa) voulait me confier un poste à la Fifa, et le président Iya qu’il a consulté, le lui a déconseillé», rumine encore le filleul aujourd’hui.