Approuvés par la Fifa, les textes qui seront soumis pour adoption à l’Assemblée générale de l'instance nationale de football le 23 juin prochain, connaissent quelques modifications majeures qui risquent de ne pas faire l'unanimité.
La première nouveauté du projet de Statuts rédigé par Dieudonné Happi et son équipe concerne l’article 21, relatif aux organes de la Fécafoot. En effet, les textes écrits par le Comité de normalisation de Joseph Owona en 2014 ont prévu la création d’un Tribunal arbitral du football (TAF), devenu « effectif » le 24 août de la même année. A l’époque, l’ancien normalisateur en chef expliquait que le fondement juridique du TAF ou le texte qui a autorisé sa création est la loi du 15 juillet 2011 qui organise les activités physiques et sportives au Cameroun, notamment son article 45 qui dispose que : « chaque fédération sportive civile détermine librement ses statuts, et règles de fonctionnement en tenant compte des lois et des règlements en vigueur, des règles de l’olympisme, ainsi que des règlements des organismes sportifs internationaux auxquels il est affilié ».
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Seul hic ? Le TAF a tout de suite été contesté par certains acteurs qui, visiblement, ont été écoutés par le nouveau Comité de normalisation qui a décidé de supprimer cette instance juridictionnelle interne. Exit le Tribunal arbitral du football donc !
Candidature uninominale
L’équipe de Dieudonné Happi ne s’est pas limitée à sortir le TAF des textes de la Fécafoot. Le Comité que dirige l’avocat a également apporté des modifications dans l’article 23 relatif aux délégués et aux votes, article à l’origine de l’annulation du dernier processus électoral. Si avant, l’Assemblée générale était constituée de 92 délégués, Me Happi et son équipe proposent cette fois-ci, une Assemblée de 78 délégués avec la participation des corps de métier (2 délégués pour 1 vote chacun) à l’élection fédérale uniquement et non aux élections départementales et régionales comme cela avait fait problème lors du précédent processus électoral. La Ligue de football professionnel, autrefois représentée par douze (12) délégués de clubs de première division et huit (08) délégués de clubs de deuxième division se voit attribuer 6 délégués pour les clubs de D1 et 4 pour les clubs de D2. Autre changement notable : le traditionnel scrutin de liste a été zappé pour être remplacé par un scrutin uninominal.
Le Comité Happi et la Fifa souhaitent à travers l’article 30 modifié, que chaque candidat défende seul sa candidature. D’ailleurs, pour être candidat à un poste, prévoient les textes modifiés, il faudra véritablement être un acteur du football. C’est-à-dire : « avoir joué un rôle actif dans le football en qualité de promoteur d’une équipe ou d’une école de football, joueur et ancien joueur, entraineur, arbitre, médecin sportif, officiel d’un club de football, journaliste sportif, membre d’une association de corps de métier du football », énonce l’alinéa 1 de l’article 36 sur les conditions d’éligibilité. Alors que l’alinéa 2 poursuit : « tout candidat doit être parrainé par cinq (05) délégués à l’Assemblée générale de la Fécafoot. Un délégué ne peut parrainer plus d’un candidat pour chacune des Ligues régionales représentées au Comité exécutif et pour le représentant des corps de métier ».
Équilibre régional
Le Comité Happi a également modifié l’article 35 lié à la composition du Comité exécutif de l’instance du football national qui garde ses 19 membres. Sauf que, si les anciens textes donnaient la latitude au président élu de nommer au sein de l’équipe dirigeante fédérale « trois (03) personnalités dont un représentant des corps de métier », les nouveaux textes eux, annulent cette disposition et proposent à la place, l’entrée du président de la ligue spécialisée de football des jeunes, d’un (01) représentant des corps de métier et du président de la ligue spécialisée de football féminin. Dieudonné Happi et son équipe souhaitent enfin un plus grand respect de l’équilibre régional au sein de l’Exécutif de la Fécafoot. Tenez, indique le point 3 de l’article 25 : « si le président de la Fécafoot est francophone, le premier vice-président est anglophone et vice versa ».
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Le point suivant des nouveaux statuts lui, dispose que : « aucun des vices présidents ne doit appartenir à la même région que le président de la Fécafoot ». Plus encore, « si plus d’un postulant appartenant à la même aire sont candidats au poste de vice-président, il est préalablement organisé une primaire entre lesdits candidats ». Autant de changements qui n’avaient pas été pensés par l’ancien Comité de normalisation. C’est en effet le 1er octobre 2015 que la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) a pris la résolution de déclarer « illégaux », les statuts de la Fécafoot, proposés par l’équipe Joseph Owona et adoptés par l’ancienne Assemblée générale.
Avant de déclarer « nul l’ensemble du processus électoral organisé par la Fécafoot, au sein de ses ligues départementales et régionales, ainsi que celui poursuivi au niveau fédéral » le 12 octobre de la même année.