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FECAFOOT: André Nguidjol Nlend, c'est lui qui gère l'argent

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Sat, 1 Apr 2017 Source: camer.be

Le récent succès des Lions à la Can 2017 ne fait pas illusion. Minée par des scandales à répétition, l’équipe nationale du Cameroun reste un laboratoire de mauvaise gestion. Le Jour vous promène dans le back office des champions d’Afrique. Qui fait quoi et pour quel résultat ?

Epinglé dans plusieurs affaires de détournements, l’ancien directeur administratif des équipes nationales a la confiance de l’actuel ministre des Sports. Il a en charge la coordination des sélections nationales de football.

Vendredi 16 Octobre 2015 André Nguidjol Nlend a été nommé coordonnateur des sélections nationales de football du Cameroun. A ce poste, Nguidjol a remplacé Claver Oyono suspendu dès la prise de pouvoir de Tombi à Roko qui avait même annoncé qu’il allait entamer des poursuites en justice contre ce proche de Joseph Owona, l’ancien président du Comité de Normalisation de la Fécafoot.

Depuis sa nomination, André Nguidjol Nlend est le gestionnaire des fonds que l’Etat accorde à la Fécafoot pour le compte des équipes nationales de football. D’après un autre texte signé le jour de sa nomination par le président de la Fécafoot, il agit en qualité d’ordonnateur délégué. Et à ce titre, André Nguidjol Nlend est le «seul à manipuler les fonds destinées aux primes» des sélections en compétitions internationales. Il a aussi la responsabilité «d’opérer les retenues fiscales» prévues par la réglementation en vigueur, précise le texte de Tombi à Roko. Il s’agit là de l’implémentation d’un décret du président de la République daté du 296 septembre 2014 qui porte organisation et fonctionnement des sélections nationales de football.

La décision n°z45/fcf/pcn/2014 fixant les modalités de fonctionnement des organes de gestion des sélections nationales de football signée par Joseph Owona alors président du Comité de Normalisation apporte d’autres précision concernant les missions du coordonnateur. Au terme de l’article 3, « il supervise le travail des organes de gestion des sélections nationales et veille à l'exécution efficace des cahiers de charges et des programmes d'activités ». En tant que gestionnaire du compte, Il lui est donné un délai maximal de quinze jours après la compétition, pour boucler le compte d’emploi des fonds décaissés par l’Etat du Cameroun, après validation par le Premier ministre.

Le coordonnateur dépose un exemplaire dudit compte d’emploi aussi bien à la Fécafoot qu’au ministère des sports, aux Services du Premier ministre et à la Présidence de la Fécafoot. La responsabilité du coordonnateur est donc directement engagée dans le nouveau scandale qui secoue la tanière suite aux graves disfonctionnements constatés dans l’hébergement et la restauration des Lions lors de leur match face à la Guinée mardi dernier. C’est Nguidjol qui est censé payer et s’assurer que les Lions sont à l’abri des désagréments lors des regroupements.

Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Les explications boiteuses d’un reliquat de 5.000 euros sur 38.000 évoquées par la Fécafoot et qui auraient entrainé cette boude ne peuvent convaincre. Dans un environnement autre, Nguidjol aurait déjà dû rendre son tablier. Mais l’homme s’accroche à son poste fort du soutien du ministre des Sports Bidoung kpwatt dont il est le protégé.

Au coeur d’un scandale

Après avoir fait ses classes sur les bancs de touche du Tonnerre et de Prévoyance de Yaoundé, André Nguidjol connait la consécration entant qu’entraineur quand il seconde Jules Nyongha à la tête de l’encadrement des Lions en 1994. Et là se referme la parenthèse du banc de touche de ce technicien qui entame alors une longue carrière dans l’administration du football Camerounais.

Pendant plus de 15 ans André  Ngudjol a trôné à la tête de la direction administrative des équipes nationales de football (Daef) alors rattachée au ministère des Sports. Dès les premières années de son règne à la direction administrative, les maillots des Lions Indomptables se vendaient dans les quartiers au profit du « boss ». Après un match qualificatif pour la CAN 2012 face au Sénégal, Samuel Eto’o, avait déclaré qu'il ne touchait pas ses primes. Mieux encore, qu’il prenait lui-même en charge ses titres de transport lorsqu'il était convoqué en sélection.

Indexé, André Nguidjol avait tenté d’acheter le silence  de la presse mais c’est le premier ministre qui mit un terme à cette duperie à le sanctionnant pour une durée de 3 mois en Octobre 2011. Juste le temps de reculer pour mieux sauter.

Source: camer.be