FECAFOOT : ‘… je n’alignerais pas Andre Onana contre le Burundi’

Andre Onana a rejoint l'équipe nationale du Cameroun et se prépare à affronter le 12 septembre 2023, les Hirondelles du Burundi dans l'espoir de décrocher un billet pour la prochaine Coupe d'Afrique des Nations qui aura lieu en Côte d'Ivoire. Pour l'analyste sportif Siméon Roland Ekodo Mveng, Onana ne devrait pas être aligné pour cette rencontre décisive.

« Pour autant que nous autres avons été outrés par la gestion de son cas en coupe du monde au Qatar 2022, sur le coup André Onana a très mal communiqué dans sa lettre de retour en sélection. Il faut être humble et convaincu dans la vie. Et puis il faut respecter la figure de l’autorité au sein du groupe. À la place de Rigobert Song je ne l’alignerais pas contre le Burundi.

Si tu es convaincu que le staff est truffé de manipulateurs et de menteurs selon ta connaissance empirique que les observateurs externes ne sauraient remettre en cause, encore que tu les connais mieux que quiconque, tu ne défères pas à une convocation tant que ce groupe dirigeant est en place même si la plaidoirie de la tutelle ministérielle et la volonté d’une partie de l’opinion rencontrent ta loyauté au drapeau.

Au moins parce que ce ne sont pas les politiques qui font le classement et qui essuieront les critiques à ta place en cas de mauvaise tactique ou de résultat médiocre même s’ils ont pesé de tout leur poids pour que tu reviennes.

Cette posture morale s’assimile davantage à de l’insolence et à la poursuite de la querelle avec un manager qui lui, du haut de la sagesse Bantou et dans une posture de réconciliation a reconnu ton mérite en club et fait la fine bouche sur ton cas pour ne pas remuer la plaie en disant qu’il n’y a pas de problème; et que tu as fait ce qu’il y avait à faire pour ne pas tirer de long en large et entretenir la polémique.

Je crois que dans l’école des relations humaines et de la civilisation des mœurs,quel que soit ce qui est arrivé entre vous et du du bilan insatisfaisant du sélectionneur actuel,il faut respecter la carrière de Song Bahanag le capitaine courage et emblématique.

Surtout qu’en Afrique, le droit d’ainesse est de mise malgré tout. Même si vous êtes milliardaire en club ou quoi il faut respecter minimalement les anciens. Je ne veux pas dire surtout envers des gens à qui on reste grandement redevable de notre essor.

Une telle effronterie n’est pas moralement correcte surtout dans un contexte où on attend la sérénité du vestiaire et l’union sacrée des acteurs dans un match couperet. Il ne faut pas se comporter comme des enfants (gâtés) des riches qui méprisaient souvent les blâmes des pauvres enseignants au lycée parce qu’ils comptaient sur le réseau et l’argent de leurs parents haut placés.

La gestion des crises en sociologie des organisations passe d’abord par un discours doux,apaisant et conciliant. On ne le souhaite pas mais si Song Bahanag vous met au stade,et que ça se passe mal partant sur une erreur personnelle, il sera dégagé de toute responsabilité et tu auras difficilement des excuses du public parce que tu as bombé le torse en arrivant.

Or, un retour humble et conciliant te mettrait à l’abri de tout acharnement en considérant que la faute est humaine et que tu as eu la volonté.

Donc pour ma part, ta décision de revenir était bonne et patriotique mais ta communication à charges et offensive n’était pas opportune et nécessaire. C’est vrai que votre jeune génération se nourrit essentiellement du buzz. »