Coton Sport de Garoua dispute ce mardi 23 mai 2017 à Garoua, un match décisif face à Al Ahly du Caire, rencontre comptant pour la deuxième journée de la phase de poule de la Ligue des champions de la CAF. Battus lors de leur première sortie sur le terrain du Wydad Casablanca, le technicien des Galactiques du Nord se dit confiant. Même s’il se dit confronté à un sérieux problème d’effectif, de nature à limiter leurs chances dans ce tournoi et même en championnat.
Quelles sont les premières leçons qu’on peut tirer de la défaite de Coton Sport lors de votre sa première sortie en phase de poules de la Ligue des Champions face au Wydad de Casablanca ?
Déjà, je vais dire que nous avons joué un match de haut niveau et nous en avons tiré beaucoup de leçons. La première déjà, c’est qu’au haut niveau, c’est les détails et le premier détail, c’est la concentration. Il faut rester concentré du début jusqu’à la fin. Il suffit d’une petite seconde d’inattention pour que le pire arrive. La deuxième, c’est sur le plan purement athlétique, là-bas ça joue vite. Ce problème n’est pas seulement spécifique à Coton Sport, mais au football camerounais en général. Donc, on a des joueurs lents et on se fait souvent dépassé sur nos propres ballons et quand l’adversaire l’a, on n’arrive pas à jouer sur un même rythme que lui. On a appris cela à nos dépens. Et maintenant, sur le plan tactique, il faut quand même dire que les autres ont un pas d’avance sur nous et logiquement, c’est l’une des conséquences des deux premières leçons que je venais d’évoquer. Si techniquement on n’est pas bien outillés, physiquement on n’est pas prêts, forcément, ça va se ressentir sur le dispositif, sur le bloc, sur la tactique.
Comment avez-vous trouvé cette équipe du Wydad (qui vient tout juste d’être sacrée champion de la Botola 1, championnat marocain de première division) ?
Elle a juste confirmé ce que nous pensions d’elle, parce qu’au lendemain du tirage, nous avons fait des recherches et nous étions impressionnés par ce que cette équipe a eu à réaliser au niveau du championnat. Et à ce moment-là, elle était à son 28 ème match de championnat et en avait déjà remporté 17 et perdu une seule fois. Et les vidéos que nous avons regardées aussi nous ont montré qu’il s’agissait d’une très bonne équipe. Sur le terrain, c’était encore plus marquant. Je crois qu’il faudra compter avec cette équipe dans cette poule. Et ça ne nous surprend pas aussi parce qu’elle est pratiquement à la fin du championnat et les automatismes sont déjà là, la cohésion aussi, pendant que nous, on se cherche encore, si on peut dire. Nous on tâtonne encore puisqu’après 14 journées, on cherche toujours l’équipe type.
Quel sera selon vous le secret face à Al Ahly qui, on peut le dire est considéré comme la bête noire de Coton Sport en compétition africaine ?
La première des choses, c’est qu’il faudra que notre public, les supporters de Garoua nous poussent comme ce que nous avons vécu à Casablanca. On a vécu là-bas quelque chose d’impressionnant. Je peux vous assurer que lorsque nous faisions deux passes, tous les 35 000 spectateurs sifflaient. Mais quand l’équipe adverse avait le ballon, ils applaudissaient et encourageaient. Donc, on voudrait avoir aussi ce soutien là du public de Garoua. Cela va nous amener à faire davantage des efforts sur le terrain, à être motivés, à être confiants et à nous surpasser pour arracher cette victoire.
Est-ce que le staff technique que vous chapeauté a suffisamment d’informations sur Al Ahly avant cette rencontre de mardi ?
Nous y sommes encore. Il faut que je l’avoue, j’ai commencé à faire des recherches ce matin (jeudi 18 mai 2017, ndlr), j’ai quelqu’un qui s’occupe de ce volet là mais nous avons des rapports techniques quand même du match contre le Zanaco (club zambien, troisième adversaire de poule de Coton, Ndlr). Il s’agit d’un rapport technique de 29 pages que nous avons commencé à exploiter. Il faut maintenant continuer avec les séances vidéos mais nous savons globalement que des équipes maghrébines, ce sont des équipes qui sont bien. Face à Al Ahly, avec des matches que nous avons vus l’année dernière, nous savons que ça ne va pas être facile.
Est-ce que le coach Birwe pense avoir l’effectif qu’il faut pour aller chercher la victoire devant Al Ahly ?
C’est un match ! Oui, je pense que j’ai l’effectif pour aller chercher la victoire parce qu’un match de foot, c’est 11 joueurs sur le terrain et trois ou quatre remplaçants. C’est vrai qu’on a l’habitude de dire qu’une équipe, c’est le banc de touche pour gagner un tournoi ou un championnat. Mais pour gagner un match, je pense que le talent individuel devrait nous faire gagner ce match. Je crois qu’après le match de cet après-midi (victoire 1-0 sur Union de Douala jeudi, Ndlr) nous allons récupérer pour avoir la fraicheur physique qu’il nous a manquée pour faire cet effort face à Al Ahli.
Votre calendrier est très chargé. Vous êtes partagés entre la Ligue des Champions et le championnat de Ligue 1, après il y aura la Coupe du Cameroun. Pensez-vous avoir un groupe pour aller loin sur tous ces tableaux ?
Non ! Honnêtement, non ! En toute sincérité, on ne peut pas faire un championnat comme le nôtre et faire une champions League que nous sommes en train de découvrir avec un effectif de 20 ou de 21 joueurs, ce n’est pas possible. Surtout qu’on a un effectif vraiment moyen, ça il faut le reconnaître. Pour nous, il est question de renforcer déjà l’effectif le plus rapidement possible. Nous attendions impatiemment le mercato, Dieu merci, il est déjà là, maintenant, il faut qu’on puisse trouver ces éléments qui peuvent venir nous donner un coup de main. Le tout, ce n’est pas d’avoir un effectif pléthorique mais il faut avoir un effectif de qualité. C’est ce à quoi nous nous attelons. Heureusement que nous avons des amis qui essayent de nous accompagner, Il y en a un qui nous a fait venir deux ghanéens hier (mercredi 17 mai, Ndlr), on espère qu’ils pourront nous donner satisfaction.
Quel mot à l’endroit des supporters par rapport à ce match face à Al Ahly ?
Nous leur demandons de nous soutenir surtout dans des moments difficiles, pas seulement dans les temps forts de notre équipe. C’est dans nos moments de difficulté qu’on voudrait voir nos supporters avec nous. Et qu’ils soient un peu patients et indulgents aussi par rapport à la qualité de jeu. Parce qu’ils ont encore les clichés de Coton, il y a dix ans, douze ans. Non, l’équipe est en reconstruction, l’équipe est nouvelle, partant du poste de gardien de but jusqu’à l’attaque. Et même les anciens qui sont là sont déjà vieillissants. Donc, ils ne peuvent plus fournir les efforts comme ils le faisaient, il y a dix ans. Il n’y a que leur soutien, cette confiance là en nous qui peuvent nous amener à transcender nos faiblesses en ce moment et obtenir les résultats qu’ils souhaitent qu’on ait.