Le football camerounais traverse une période d'incertitude sans précédent, marquée par une absence prolongée de championnat, désormais de près de huit mois. La Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), sous la direction de la figure emblématique à sa tête, semble avoir détourné l'attention des véritables enjeux du sport. Ce qui devait être un mandat centré sur la promotion du football est aujourd'hui davantage reconnu pour avoir popularisé des débats houleux et polémiques autour de la gestion du sport roi.
Il est frappant de constater que l'actuelle FECAFOOT n'apparaît dans le paysage public que lors des compétitions des sélections nationales. Ce décalage pose une question fondamentale : que fait la Fédération lorsqu'aucun match des Lions Indomptables n'est à l'horizon ? Cette absence de transparence et d'activités structurées contraste avec les attentes des supporters et des acteurs locaux. Plus inquiétant encore, la réussite la plus palpable de ces trois dernières années n'est pas tant le développement du football en lui-même, mais bien la prolifération des débats controversés qui l'entourent.
Aujourd'hui, toute intervention ou critique concernant le football camerounais entraîne inévitablement des réactions passionnées, voire agressives, de la part de fans devenus hyper-politisés. Paradoxalement, alors que les discussions autour du football s'intensifient, les stades, eux, restent désespérément vides. Cette dissonance illustre bien la triste réalité : le football, dans sa pratique, est devenu impopulaire, remplacé par des controverses stériles et des discussions enflammées sur des sujets extra-sportifs.
Ce climat divise profondément les Camerounais. Ce qui fut autrefois un sport fédérateur semble désormais divisé en factions, rappelant davantage une secte où toute critique de l'actuel dirigeant de la FECAFOOT est perçue comme une trahison. Ceux qui osent ne pas suivre cette ligne sont immédiatement marginalisés, excluant toute possibilité de débat constructif.
Des plateformes bien financées et des acteurs, souvent éloignés du monde du football, sont mobilisés pour brouiller les pistes, masquant ainsi les vraies problématiques. Pendant ce temps, le football camerounais, qu'il soit professionnel, amateur, féminin ou même en salle, s'enfonce dans l'immobilisme. Les responsables actuels semblent incapables de fournir des explications claires aux Camerounais, notamment sur la stagnation du championnat et les difficultés à renouveler des contrats de sponsoring essentiels à la survie du sport.
Le constat est amer : la gestion chaotique du football camerounais par l'exécutif actuel a mis à mal le développement global du sport, allant du football de jeunes à des disciplines comme le beach soccer et le futsal. Les dirigeants doivent impérativement prendre conscience de cet échec. Admettre ces erreurs est peut-être le premier pas pour envisager une relance de l'enthousiasme et de l'engagement autour du football au Cameroun.
L'heure est à la remise en question, pour le bien d'un sport qui doit à nouveau unir, et non diviser.