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Guerre ouverte contre Samuel Eto'o: une autre lecture des faits

Etoo Visite France Samuel Eto’o

Wed, 7 May 2025 Source: Kamerfoot

Depuis sa prise de fonction à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) le 21 décembre 2021, Samuel Eto’o, figure emblématique du football mondial et ancien attaquant du FC Barcelone, s’est engagé dans une lutte sans merci contre les pratiques opaques qui gangrenaient l'institution.

En héritant d’une fédération rongée par la corruption, la manipulation médiatique et le détournement des ressources, l’ancien Lion indomptable a opté pour une approche radicalement différente de celle de ses prédécesseurs : rompre avec le système de compromission généralisée.

Avant lui, nombre de dirigeants avaient choisi la voie de la tranquillité : "acheter la paix" en distribuant des enveloppes à certains journalistes influents et à des acteurs clés du football camerounais. Chaque vendredi, ces journalistes, dont les noms restent tus par respect pour la confraternité, se rendaient au siège de la Fecafoot à Tsinga pour percevoir des sommes allant de 100 000 à 150 000 FCFA. En échange, ils servaient de boucliers médiatiques, étouffant toute tentative de critique ou de remise en question de la gestion fédérale. Pire encore, ces mêmes journalistes étaient systématiquement intégrés dans les délégations officielles lors des grandes compétitions internationales, telles que les Coupes d’Afrique des Nations ou les Coupes du Monde, aux frais de la fédération.

Cette logique de clientélisme ne s’arrêtait pas aux médias. Certains présidents de clubs, coupables de ne pas rémunérer leurs joueurs, étaient eux aussi couverts en échange de leur silence. Par ailleurs, des membres influents du gouvernement, notamment au ministère des Sports, profitaient de leur position pour détourner des fonds destinés au développement du football. On se souvient d’un ministre encore en fonction aujourd’hui, qui n’hésitait pas à solliciter le président de l’époque, Iya Mohamed en ces termes « Président, nos amis de Puma n’ont rien envoyé, tu sais que je dois aller au village pour le meeting, et j’ai besoin d’argent.»

La Fecafoot servait également de couverture pour faire passer des marchandises sans payer les droits de douane, et certaines délégations des Lions indomptables comprenaient même des proches, épouses ou maîtresses de hauts fonctionnaires, toutes prises en charge par la fédération.

C’est dans ce contexte délétère que Samuel Eto’o a pris les rênes de la Fecafoot avec une détermination sans faille à mettre fin à ces dérives. Refusant de s’inscrire dans la logique du compromis corrompu, il a fermé les vannes de la corruption et instauré une nouvelle gouvernance fondée sur l’intégrité et la rigueur. Cette rupture brutale avec les pratiques établies n’a pas été sans conséquences.

Pendant près de quatre ans, il a fait face à une opposition féroce, à des attaques incessantes venant de tous horizons — y compris de ceux qui avaient jadis bénéficié du système.

Malgré cette adversité, Eto’o est resté fidèle à ses engagements. Droit dans ses bottes, il a poursuivi son programme avec conviction, réussissant à mettre en œuvre plus une bonne partie de ses promesses de campagne. Son mandat, bien que constamment perturbé, marque une tentative audacieuse de redonner au football camerounais ses lettres de noblesse — un pari risqué, mais profondément nécessaire.

Source: Kamerfoot