Les Camerounais, il faut le dire, qu'ils soient de ce pays-ci ou de celui-là chimérique dont on parle tant ces jours-ci, seront toujours gênés aux entournures chaque fois qu’il faut porter un jugement sur Hugo Broos, l'homme qui venait de nous offrir notre cinquième couronne continentale en football. En Afrique, ça porte malheur. Dieu nous en garde, mais, le Broos nous donne-t-il vraiment le choix ?
Mais, il est des moments où c’est plutôt un délice de voir nos Lions indomptables malmenés comme Ngoulkeka Football Club du Nyong et Mfoumou - oui, ça joue aussi au foot là-bas - que d’écouter ce type ! Nous avons oublié le jour où il dit que le Cameroun ne devrait pas jouer pour la qualification à la Coupe du monde, mais plutôt « pour améliorer son classement Fifa » !
En clair, courir bien pour Hugo Broos, c’est courir lentement. Le classement Fifa ? Mon œil ! Quelle auréole apporte-t-il au Renouveau national ? En septembre dernier, après le nul (1-1) concédé contre le Nigéria à Yaoundé, le coach fit porter le fardeau à Christian Bassogog : « (…) il doit changer sa manière de jouer. Il est prévisible. J’aurais 40 ans de moins que jamais, il ne me passerait. Tous les entraineurs savent comment il joue. Il ne crée pas...».
C’est vrai que s’il ne l’avait dit, le Mutant l’aurait fait. Il est unijambiste ce Bassogog… ça fait qu’il est toujours attendu comme Noël en décembre et ça commence vraiment à nous foutre les jetons ! Mais, ce qu’il varie comme une girouette, Hugo Broos ! 48 heures plus tôt, après la déculottée du Stadium Uyo au Nigéria (4-0), il reconnait que « c’est un désastre et le grand responsable, c’est moi. »
Et la débâcle de la Coupe des confédérations alors ? : « Nos performances n’ont pas été à notre niveau. Je commence par moi. Je n’ai pas été assez exigeant avec les joueurs, j’ai été trop tolérant dans certaines situations. C’est la preuve que ce groupe a besoin d’un coach sévère. Maintenant, je suis prêt à aborder cette période difficile. Les joueurs vont de nouveau retrouver un coach comme ils l’ont connu à la Can en janvier 2017 ».
La suite, on la connait… Un jour qu’on a perdu en amicale à Bruxelles contre la Guinée, il courut comme un dératé dire aux journalistes que « c’est parce que ses joueurs n’avaient pas mangé ! » C’était la totale.
C’est connu, Broos se réserve toujours le beau rôle et la peste, c’est les autres. Avant la Can 2017, pour se prémunir contre une éventuelle contre-performance, il déclare que le Cameroun n’a que des footballeurs de seconde zone et qu’il lui est impossible de former une équipe capable de gagner. Après la compétition, c’était lui le héros ! Franchement, les Camerounais s’endorment aujourd’hui avec l’espoir qu’Hugo Broos va démissionner le lendemain. « C’est typiquement camerounais : quand il y a un problème, on essaie encore de faire plus de problème. C’est dommage », réagit-il.
Quel « culotté ! ». A peine quelques nuits passées chez nous, il prétend déjà nous connaître ! Nous touchons le fond, nous le creusons même déjà. A défaut d’une démission, il faudrait absolument que les gens de la normalisation lui collent un ou deux trucs à Hugo Broos pour faute lourde. Ce n’est pas nouveau d’ailleurs. Et puis, c’est le destin d’un grand entraîneur d’être viré à la suite d’un grand trophée remporté. Sinon, nous ne sortirons pas des poules en 2019.