Les récentes déclarations de Céline Eko, vice-présidente de la FECAFOOT, concernant la gestion de Samuel Eto'o ont déclenché une vague d'indignation dans le milieu du football camerounais. Alors qu'elle pensait faire l'éloge du président de la fédération en le présentant comme le "plus gros sponsor des Lions indomptables" et le "meilleur gestionnaire de tous les temps", ses propos révèlent en réalité les dysfonctionnements profonds d'une institution qui semble avoir substitué le culte de la personnalité à une gestion transparente et professionnelle. Analyse d'une communication qui se retourne contre son auteure.
Céline Eko: Quand l'éloge devient outrage !
Céline Eko, vice-présidente de la FECAFOOT, a récemment fait des déclarations qui, plutôt que de rassurer, ont suscité colère et indignation. Ces propos, teintés d’une admiration exagérée pour Samuel Eto’o, traduisent une vision préoccupante de la gestion d’une institution publique.
"Le plus gros sponsor des Lions indomptables du Cameroun n'est autre que le président Samuel Eto'o."
Cette phrase est non seulement choquante mais aussi profondément alarmante. Une fédération de football ne devrait jamais dépendre des fonds personnels de son président. Cela reflète un échec total à mobiliser des sponsors crédibles et à gérer les finances de manière institutionnelle. Faire passer une telle situation pour un exploit, c’est glorifier l’amateurisme et encourager une gestion basée sur la personnalisation et non sur la durabilité.
"Ceux qui réclament le bus ont déjà vu les Lions dans les taxis ?"
L’argument est d’un sarcasme indigne d’une responsable. Ce n’est pas parce que les Lions n’ont jamais pris de taxis qu’il faut minimiser l’absence d’un bus dédié. C’est un standard minimum attendu dans toute fédération sérieuse. Répondre avec une telle désinvolture, c’est mépriser les préoccupations légitimes des supporters et des contribuables, qui ont le droit de demander des comptes sur la gestion des ressources de la FECAFOOT.
"Ceux qui réclament un équipementier ont déjà vu les Lions jouer torse nu ?"
Une autre phrase qui frôle le ridicule. Non, les Lions n’ont jamais joué torse nu, mais cela n’excuse en rien le fiasco autour des équipementiers. La rupture du contrat avec One All Sports a laissé un vide embarrassant, et la FECAFOOT peine à offrir des équipements à la hauteur du prestige de l’équipe nationale. Transformer un tel échec en sujet de moquerie témoigne d’un mépris total pour l’exigence de professionnalisme.
"Les matches se tiennent normalement à l'extérieur et à l'intérieur, peu importe le prix que cela lui coûte, il paie en souriant."
Cette glorification des dépenses personnelles d’Eto’o est symptomatique d’une gestion opaque. Pourquoi le président paie-t-il "en souriant" ? Où est la transparence financière ? Ces dépenses sont-elles justifiées ou relèvent-elles d’un populisme visant à masquer des carences dans la recherche de financements pérennes ? Une fédération sérieuse ne fonctionne pas sur la générosité d’un individu, mais sur des partenariats solides et des plans financiers bien établis.
"Le meilleur gestionnaire de tous les temps de la FECAFOOT reste et sera toujours le président Samuel Eto'o."
Cette déclaration est une insulte à l’histoire du football camerounais. Si Samuel Eto’o a certainement marqué l’histoire en tant que joueur, sa gestion de la FECAFOOT est loin d’être exemplaire. Entre les scandales, les conflits internes, et l’état déplorable du championnat local, rien ne justifie un tel titre. Le "meilleur gestionnaire" ne devrait pas être celui qui concentre tout le pouvoir, mais celui qui construit une institution forte et crédible.
"Les présidents des clubs savent ce qui les ronge mais nous ne changeons pas de cri : 'la rigueur dans la gestion, la transparence'."
Ce cri de "rigueur et transparence" résonne comme une plaisanterie cruelle. La réalité, c’est que les clubs souffrent d’un manque criant de soutien et d’organisation. Les dirigeants de la FECAFOOT semblent davantage préoccupés par leur image que par la revitalisation du football local. La rigueur et la transparence ne sont pas des slogans ; ce sont des pratiques que les dirigeants doivent incarner par leurs actes, et non par des discours creux.
Conclusion : des propos indignes d’une responsable
En faisant de Samuel Eto’o un héros infaillible, Céline Eko détourne l’attention des problèmes réels. Le Cameroun mérite une FECAFOOT où les décisions sont prises dans l’intérêt collectif, et non pour flatter un ego ou entretenir un culte de la personnalité. Les supporters ne demandent pas des sourires ou des sarcasmes, mais des résultats concrets et une gestion transparente. Il est temps de redescendre sur terre.
CFOOT