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Humiliation de Blida : nouvelles révélations sur l’opération commando des Lions en Algérie

Rigobert Song et les Lions ont fait un grand coup en Algérie

Wed, 18 May 2022 Source: www.camerounweb.com

La Fédération camerounaise de football dans son NEWSLETTER FECAFOOT CORNER AVRIL 2022 N° 0005 revient sur l’aventure des Lions Indomptables en Algérie.

Mais à l’aéroport international de Douala ce 27 mars, les poulains de Rigo apparaissent très décontractés. Même la longue attente au salon VIP de l’aéroport n’arrive pas à saper leur moral. Ce d’autant plus que l’avion affrété par la Fédération Camerounaise de Football est brandé aux couleurs de l’instance faîtière du football camerounais. Un bol d’air de patriotisme, une véritable drogue qui est venue revigorer mentalement nos Lions Indomptables. Dans l’avion c‘est la convivialité, ça discute sur le match aller, joueurs, encadreurs et même les journalistes sont concernés. Un seul credo ; LA QUALIFICATION. Après près de 4 heures de vol, l’avion atterrit à l’aéroport d’Alger aux encablures de 21 heures ce dimanche. Samuel ETO’O, arrivé quelques heures plus tôt, accueille en personne la délégation au bas de la passerelle. Contre toute attente, l’accueil semble sympathique. Les Lions Indomptables prennent leur quartier au hyatt Regency, tandis que la suite de la délégation est logée au Marriott.

L’épreuve de nerfs !

La journée de lundi est ponctuée notamment par une descente de quelques responsables de la fédération à l’ambassade du Cameroun, l’objectif étant d’organiser le transport et la logistique des compatriotes vivant en Algérie. On apprendra à l’ambassade que le gouvernement algérien exige deux doses de vaccin à chaque supporter. Outre cette condition, seules 200 places sont accordées au Cameroun. Grâce à l’entregent du président de la fédération, on obtient 500 places, mais également la réciprocité des mesures barrières. Côté terrain, ce lundi a été marqué par une seule séance d’entraînement des Lions Indomptables. Nous avalons donc près de 45 minutes de route pour atteindre le stade Mustapha Tchaker de Blida. Nous sommes abasourdis par les installations vétustes. Les toilettes ne sont pas terribles, les chaises sur les gradins sont tantôt détruites, tantôt inexistantes. Mais la pelouse est en très bon état.

Aux alentours du stade, plus de 10 000 drapeaux en format A4 ont été placés à chaque entrée comme un nuage. La séance d’entraînement est relativement courte. Seul fait marquant, le président de la fédération prend part avec les joueurs à cette séance d’avant match. Exercices de Taureau., tirs aux buts, tout y passe. On le verra discuter longuement avec les gardiens et les attaquants. Comme dans l’avion, on perçoit la sérénité dans les gestes, les sourires et les dires des uns et des autres. Ce soir-là, l’ambiance est bon enfant. Ça rigole entre les membres du staff et Patrick MBOMA. L’entraînement s’achève peu avant 21 heures. Sur le chemin retour, les algériens affichent un optimisme déconcertant, quand ce ne sont pas les doigts en forme de V (victoire), ce sont les drapeaux ou les signes de 3 à 0 qui sont montrés à notre passage. Ce soir-là, les camerounais sont venus nombreux encourager les Lions Indomptables, malheureusement ils ont été bloqués à l’entrée de l’hôtel. Tous les joueurs sont sortis pour saluer ces compatriotes et leur dire merci. L’hymne national du Cameroun est entonné, chanté et repris en chœur par les joueurs et les supporters. L’ambassadeur du Cameroun komidor NJIMOLUh rendra une visite en soirée à l’équipe pour passer le message du président de la République. Un seul mot : LA REMONTADA.

Le mardi, jour du match, nous sommes prévenus que la circulation ne sera pas fluide. C’est la raison pour laquelle, la délégation camerounaise quitte l’hôtel plus tôt. A l’arrivée, nous découvrons un stade en ébullition. Ça crie, ça gronde, ça chante. A la descente du bus, le public proche des vestiaires lance des cris de singe à notre direction. Dans cette ambiance bouillonnante et électrique, pas de temps pour les réflexions philosophiques sur le racisme. Nous essayons de regagner la tribune de presse en présentant nos badges, mais c’est peine perdue. Après près de 20 minutes de discussions avec les forces de l’ordre, nous décidons de retrouver les compatriotes à la tribune qui nous a été réservée. Nous suivrons donc toute la rencontre, soit 120 minutes debout. L’hymne du Cameroun est sifflé et hué. Mais la réponse à ces frustrations viendra de l’aire de jeu, avec le but d’Eric Maxim ChOUPO-MOTING. La tribune des supporters camerounais est en liesse, drapeaux en mains, chacun célèbre à sa manière. Les supporters camerounais ont répondu présents comme nous l’attendions jusqu’au but algérien. Le stade Mustapha Tchaker qui était climatisé, s’est réchauffé en une seconde. La plupart des camerounais à la tribune étaient abattus, certains avaient les mains sur la tête. D’autres se sont mis à prier. Au point où quand le but salvateur de TOkO EkAMBI arrive, c’est la libération. Le stade est plongé dans un silence de cathédrale, seuls les camerounais font entendre leur voix jusqu’au coup de sifflet final. En deux minutes, nous sommes passés par toutes les émotions. Sur l’aire de jeu, BELMADI est couché sur la pelouse, MAhREz en pleurs, le public tétanisé, certains n’en reviennent pas. La fête s’est poursuivie dans les vestiaires. Journalistes, joueurs, encadreurs se congratulaient. Il a fallu attendre près de deux heures pour sortir du stade, car la police craignait que dans la furie et la déception, les algériens s’en prennent aux supporters camerounais. C’est donc dans cet enfer de Blida que la Cameroun a arraché son ticket pour le PARADIS QATAR 2022.

Source: www.camerounweb.com