Le conflit qui oppose la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) au Ministère des Sports et de l'Éducation Physique (MINSEP) prend une nouvelle dimension avec les déclarations fracassantes de Banda Kani. Le président du Nouveau Mouvement Populaire (NMP) a jeté un pavé dans la mare lors de son passage à l'émission Canal Presse sur Canal 2 International ce dimanche 8 septembre 2024.
"Cette bataille de l'argent pèse sur le football", a affirmé sans ambages l'homme politique camerounais, pointant du doigt les véritables enjeux qui se cachent derrière cette querelle institutionnelle. Selon lui, le football camerounais aurait généré pas moins de 55 milliards de francs CFA en seulement trois ans, une manne financière qui attise les convoitises.
Banda Kani n'a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu'il considère comme un détournement organisé des ressources du football national : "Les clans qui se partagent l'argent sont autour du président et dans les ministères." Une accusation grave qui remet en question la gestion des fonds générés par le sport le plus populaire du pays.
Le leader du NMP a également mis en lumière le rôle central de l'État dans cette problématique. "Le problème de fond, c'est que, comme l'État est au cœur du football et du sport en général au Cameroun, et que c'est un instrument de la diplomatie camerounaise ainsi que du pouvoir du président, chaque fois que les Lions doivent jouer, cela génère énormément d'argent", a-t-il expliqué.
Cette sortie médiatique intervient dans un contexte tendu, marqué par le discours du président de la République le 11 février dernier, qui semble avoir exacerbé les tensions entre la FECAFOOT et le MINSEP. Le ministère, fort de ce soutien présidentiel, ne semble pas prêt à lâcher du lest dans ce bras de fer financier.
Les révélations de Banda Kani soulèvent des questions cruciales sur la gouvernance du football camerounais et l'utilisation des fonds générés par ce sport. Elles mettent également en lumière les défis auxquels fait face le pays pour assainir la gestion de son sport roi, pris en otage par des intérêts financiers qui dépassent le cadre strictement sportif.