Joseph Antoine Bell refait parler de lui. Celui qui avait déjà annoncé sa candidature à l’élection de 2014, revient à la charge. Il annonce être candidat « aujourd’hui plus que jamais » à la tête de la Fecafoot.
Ses raisons : « je vais vous expliquer. Il suffit de réfléchir pour constater que toutes les fois où je n’avais pas été candidat, les élections à la Fécafoot s’étaient déroulées dans le calme. Personne n’a rien contesté, ni les textes, ni les candidats et, surtout, elles se sont déroulées à candidature unique partout sans que personne ne soit gêné. Et donc, sachant cela et sachant ce que pensent les Camerounais, je suis plus que jamais candidat, car plus ils feront du désordre, plus je serai candidat et vous savez, sans révélateur, on ne voit rien et c’est la nuit qui permet d’apprécier le jour, alors je pense qu’il faut que tout le monde sache que je suis plus que jamais candidat », indique-t-il.
En gagé à apporter sa contribution dans le développement du « sport roi » au Cameroun, le champion d’Afrique 1984 et 1988 annonce que la première des choses à faire en tant que président de la Fecafoot sera le changement radical du football camerounais.
« Le jour même où je serai élu, le monde aura changé d’avis sur le football camerounais et peut-être vis-à-vis du pays. C’est déjà ça. Je serai proche de tout le monde, intègre. Certains laissent croire que je suis imbu de moi-même, alors que si je l’étais, vous n’auriez pas mon numéro. Je sais que certains sont effrayés par l’assurance, mais, je dois leur dire que c’est la qualité des compétiteurs. En plus, je parle des choses que je connais avec aisance. On ne m’a jamais rencontré dans un colloque de médecine comme intervenant parce que je ne suis pas médecin », confie-t-il.
Lors de sa candidature en 2014, Joseph Antoine Bell, s’était entouré d’une équipe : la « TEAM NEW-DEAL » qui prône le retour au sport fanion. Une équipe dite renforcée par des personnes intègres et amoureuses du ballon rond, et du Cameroun. Joseph Antoine BELL en sera à sa troisième tentative en cas de candidature officielle. Déjà en 1996, il a présenté sa candidature à la présidence de la Fécafoot, sans succès. Il dénonça alors la corruption des membres électeurs, les textes statutaires inéquitables, etc.
Voici l'interview avec Le Jour:
Quelle est votre position maintenant que les textes ont été adoptés à la Fécafoot et que le processus électoral peut désormais se poursuivre?
Je crois que je vais d’abord tirer mon chapeau à ceux qui n’étaient pas d’accord hier et qui le sont aujourd’hui, parce que je sais que chacun aime avoir raison et qu’il n’est pas évident que les gens changent de position.
Maintenant, il ne faut quand même pas changer d’opinion sans toutefois comprendre pourquoi. Il se trouve qu’en réalité, les textes n’étaient querellés que par les candidats et non par ceux que vous appelez les contestataires car, ils n’ont jamais contesté les textes, mais plutôt la forme.
Ceci est cohérent avec leur position d’hier de concepteurs de ces textes, car ce qu’ils revendiquaient était le fait que M. Iya Mohammed ayant été empêché à un moment, ils souhaitaient que l’un des leurs, qui était alors viceprésident, soit porté au pouvoir pour bénéficier des mêmes textes viciés par eux-mêmes. Ils n’ont jamais demandé à changer les textes.
Ce qu’ils souhaitaient était tout simplement l’application de l’article sur la vacance du pouvoir qui le leur aurait conféré et qui leur aurait permis d’utiliser ces mêmes textes qui sont déjà décriés par la Fifa et qui sont en réalité la partie centrale même de la mission du Comité de normalisation.
Pourquoi le dites-vous ?
Parce que le jour où ils sont appelés à s’entendre et à mettre un peu le mouchoir par dessus leurs revendications, ils sont contents d’être reconnus, mais ne revendiquent rien sur les textes. Les quelques modifications qu’il y a eu ne viennent pas d’eux. En fait, les vraies modifications qu’on doit apporter à ces textes sont des modifications d’ordre structurel et qui ont des conséquences mathématiques n’ont pas été apportées.
Les conséquences mathématiques et démocratiques n’ont pas été apportées, et donc, pour un bon observateur de la scène, il se dirait qu’il y avait un conflit à l’intérieur de la Fécafoot avant l’élection de mai 2013, lequel conflit était déséquilibré, parce qu’il y avait un président en face qui avait le pouvoir et qui avait écarté ces cinq personnes qui n’en avaient pas.
C’est ce conflit qu’on a réglé aujourd’hui, c’est-à-dire rassembler les fils de Iya dans le même camp et de pouvoir mettre en face d’eux ceux qui disent bien avant la Fifa que les textes de la Fédération camerounaise de football ne son pas bons. Ceux qui le disent avec le chef de l’Etat, qui avait prescrit depuis 2004 une relecture des textes qui n’a jamais été appliquée, n’ont pas été amenés à exprimer leur point de vue.
Vous en faites partie…
Naturellement, j’en fais partie. La remise en cause de ce texte n’a pas eu lieu parce que l’assemblée de 2009 qui, après avoir procédé à la réconciliation du camp « Iyayiste », est celle qui fonctionnait sans s’en apercevoir sur la base de mauvais textes ou en toute conscience. Quand vous la renvoyez pour aller adopter des textes, elle le fera en toute conscience ou alors tout en ignorant qu’il y a des vices dans ces textes qui sont très clairs.
Il ne faut donc pas oublier que dans le processus électoral de 2014, ce qu’on a constaté ne dépendait pas de ces cinq contestataires qui ne se manifestaient pas du tout. Or, ces vices qui ont conduit l’Etat du Cameroun à intervenir pour que l’élection soit annulée, parce que le peuple du Cameroun était prêt à se soulever, n’ont pas été corrigés et on retourne droit à la case départ, c’est-à-dire, sauf présélection d’une sorte que je ne peux pas déterminer, on retourne a des élections à liste unique partout, parce que ces articles là n’ont pas été modifiés et donc je voudrais en parler clairement en disant que ces articles là, ce n’est pas l’avis d’Antoine Bell mais un constat.
Vous parlez d’un constat et non d’un avis ?
Oui je dis bien un constat. Lorsque vous rédigez des textes qui disent que dans une assemblée régionale, et que vous avez fait le choix du scrutin de liste, quand on fait ce choix, c’est parce qu’on estime que toute personne a la latitude de composer une liste et parce que des gens pouvant remplir sa liste doivent être légion et qu’il a le choix de ces personnes-là.
Or, dans notre cas, nous sommes dans une élection à grands électeurs, ça veut donc dire que le nombre d’électeurs est réduit, et le nombre de personnes éligibles, vous l’avez réduit par la force du règlement. Et donc quand vous dites que la liste doit comporter un délégué de chaque département, vous avez déjà restreint le champ du choix, et quand vous avez pré-choisi les délégués de chaque département, en déterminant le nombre qui est de trois, vous avez encore restreint le champ du choix.
Ça veut donc dire qu’un candidat n’a pas la liberté de composer la liste de son choix, étant donné qu’il est tenu par la qualité et par le nombre. Or, en disant trois dans une région et trois par département, ça veut dire qu’on ne peut pas avoir plus de trois listes. Il aurait fallu avoir déterminé par quel mécanisme on procède à une présélection pour arriver au compétiteur de trois.
Quand on ajoute que dans certaines régions, certains départements, leurs clubs en compétition ont droit d’avoir deux noms dans une liste, ça veut dire qu’on passe de la possibilité de faire trois listes et pas plus à l’impossibilité de faire plus d’une liste, parce que deux n’est qu’une fois dans trois. Alors ceci n’est pas un avis de Joseph Antoine Bell, mais un constat mathématique de Joseph Antoine Bell.
Donc, si vous faites cela, on ne peut constituer une seule liste, en plus ayant restreint la qualité et le nombre, vous enlevez la possibilité démocratique à ces délégués d’accepter ou de refuser. Or, un délégué n’est pas tenu d’accepter ou de refuser une liste. Ceci est une démocratie à camisole de force, car vous enlevez la liberté aux uns pour en plus condamner les autres.
Pensez vous que c’est fait à dessein ?
C’est à eux de nous dire maintenant qu’on voit cela. Si vous refusez de le faire alors c’est fait à dessein. Parce que les mathématiques ont ceci de particulier qu’ils ne s’expliquent pas mais ils se démontrent. Et là on est dans la démonstration qu’il est impossible de faire des élections dans la démocratie et en toute liberté, vu que la composition des listes n’est pas libre et que l’entrée dans les listes n’est pas libre non plus, alors le choix qu’aurait le candidat n’est pas libre, mais forcé.
On lui dit voilà les gens qu’il faut prendre, mais ils sont en nombre tel que ceux qui veulent se présenter n’auront pas la possibilité d’avoir le choix, dès que quelqu’un a pris une liste, les autres n’ont plus personne à prendre. Il est donc facile de constater que structurellement, les textes ne permettent pas la démocratie, qu’on ne peut donc pas parler d’élection s’il n’y a qu’un parti
Pensez vous qu’on a dupé ceux qui ont adopté ces textes et qui nous font savoir que ce n’est pas les exécutifs de 2009 qui sont en train d’être convoqués dans certaines ligues départementales ?
Je pense qu’il y a une malformation congénitale du Comité de normalisation qui fait en sorte qu’on ne peut pas éviter cette situation. Lorsque le comité de normalisation, supposé être neutre, a gardé le même secrétaire général qui, lui, veut être candidat en plus, car le Comité de normalisation n’aurait pas du garder le même secrétaire général, qu’il soit candidat ou pas. Ce Comité arrivait comme une force nouvelle.
Et pour qu’elle soit nouvelle, il ne fallait pas qu’elle soit quelque part entachée du passé. Or, en gardant le secrétaire général, qui est la cheville ouvrière de la fédération, vous avez gardez le même système automatiquement. Et aujourd’hui, en plus, ce secrétaire général, qui est candidat et à qui vous donnez 10 jours avant le scrutin pour pouvoir partir, va construire des collèges électoraux en fonction de ses besoins à lui.
Donc, aujourd’hui à l’heure où nous parlons, les adoptions de textes posent déjà problème dans les départements. Et vous êtes témoin, je viens de recevoir un coup de téléphone qui dit que entre l’adoption dernière qui a été annulée par le vice de forme et celle d’aujourd’hui, les membres de l’AG ont changé parce qu’il s’agit notamment de la Sanaga Maritime où l’AG n’était pas favorable au camp du Sg en place ; du coup, ils ont convié d’autres procès verbaux pour d’autres clubs. Vous voyez donc que c’est cette malformation congénitale qui entache le système ; ce n’est qu’un constat.
S’il n’est pas capable de s’expurger de ce candidat qu’il traine comme un boulet, si M. Owona continue à trainer son cadeau de mariage, eh bien le Cameroun continuera à souffrir et sa fédération restera une fédération à problèmes.
Et vous M. Antoine Bell, avec tout ce que vous décriez, accepteriez vous d’être candidat au poste de président de la Fécafoot ?
Aujourd’hui plus que jamais, je vais vous expliquer.
Il suffit de réfléchir pour constater que toutes les fois où je n’avais pas été candidat, les élections à la Fécafoot s’étaient déroulées dans le calme. Personne n’a rien contesté, ni les textes, ni les candidats et, surtout, elles se sont déroulées à candidature unique partout sans que personne ne soit gêné.
Et donc, sachant cela et sachant ce que pensent les Camerounais, je suis plus que jamais candidat, car plus ils feront du désordre, plus je serai candidat et vous savez, sans révélateur, on ne voit rien et c’est la nuit qui permet d’apprécier le jour, alors je pense qu’il faut que tout le monde sache que je suis plus que jamais candidat.