En stage avec les Lions Indomptables pour préparer les matchs amicaux contre la Tunisie et la Guinée, le sélectionneur des Lions Indomptables a accordé une interview à l’agence de sport Onegoal pro. Hugo Broos revient sur le sacre à la CAN et se projette vers l’avenir.
Question : Hugo Broos, hier peu connu en Afrique, aujourd’hui vous êtes passé de l’ombre à la lumière au terme de la CAN Gabon 2017…
Hugo Broos : Les débuts ont été difficiles dès mon arrivée au Cameroun (12 février 2016, ndlr). Beaucoup de personnes étaient très sceptiques sur ma qualité d’entraîneur. En un an, j’ai bien bossé pour arriver au résultat attendu, c'est-à-dire une victoire finale à la CAN. J’ai ensuite senti le respect que les camerounais ont pour la victoire.
Question : Le groupe que vous avez conduit à la victoire finale est composé de jeunes joueurs pour l’essentiel. Quel est le secret de votre réussite ?
Hugo Broos : Je travaille certes avec de jeunes joueurs, mais ce sont des joueurs qui ont faim. Avant la Can, ils n’avaient pas encore gagné grand-chose. Ils en avaient donc envie et c’était déjà une bonne mentalité. Naturellement, il y avait aussi un bon dosage avec des joueurs qui avaient une expérience pour avoir déjà disputé la coupe d’Afrique. Je parle de Moukandjo, Nkoulou… Ce bon mixage de jeunes et de joueurs expérimentés nous a fait gagner la CAN.
En deuxième lieu, ces jeunes ont de la qualité. Nous avons bien prospectés pendant des mois en Europe mon assistant (Sven Vandenbroeck ndlr) et moi-même. Nous avons trouvé des joueurs que peu de gens connaissaient au Cameroun. Nous savions, pour les avoir vu jouer, qu’ils avaient les qualités pour nous aider et je pense que nous avons eu raison.
Question : Vous avez rappelé Choupo-Moting, Zambo Anguissa…, des joueurs qui avaient refusé la sélection avant la CAN. Qu’avez-vous dit à ces joueurs-là au début du regroupement ?
Je n’ai pas fait de discours particulier. La seule chose que j’ai faite après la CAN c’est d’avoir annoncé à ceux qui n’étaient pas avec nous [à la CAN] que la porte de l’équipe nationale leurs restait ouverte, mai que l’initiative devait venir d’eux, que ce n’est plus moi qui allait les appeler, que ce n’est plus moi qui allait avoir un entretien avec eux pour les convaincre de venir. La balle était dans leur camp. Ces joueurs ont répondu positivement à ma convocation et ils sont là. Ce sont des joueurs qui possèdent de grandes qualités et qui peuvent nous aider.
Question : Considérez-vous les absents de la dernière CAN comme des champions d’Afrique ?
Hugo Broos : Pourquoi pas ? Ce ne sont pas les 23 joueurs qui ont remporté la CAN ! J’ai bien senti que c’est tout le pays qui l’a gagné. Ceux qui n’ont pas joué une seule seconde ou ceux qui ont été tout simplement absents au Gabon sont ici et ils sont des lions. Je ne fais pas de différence entre ceux qui étaient au Gabon et ceux qui n’y étaient pas.
Question : Les camerounais de Belgique veulent savoir si, face à la Guinée le 28 mars prochain ici à Bruxelles, votre équipe proposera un match à la dimension de ceux que vous avez disputés au Gabon…
Hugo Broos : Ce n’est pas parce que le prochain match est un match amical que le résultat n’est pas important. Vous pouvez être certain que nous allons préparer l’équipe pour vaincre deux fois ; d’abord en Tunisie [vendredi] et puis ici [à Bruxelles] mardi prochain contre à la Guinée. Il est évident que nous ne pouvons plus nous permettre de cafouiller notre jeu. Nous sommes les champions d’Afrique et nous avons notre statut à défendre. Après notre triomphe à la CAN, nous devons gagner nos deux prochains matches parce que cela va donner un plus au sacre. Je vais demander à mes joueurs la même mentalité, la même concentration et le même engagement pour aborder ces deux matches amicaux.