Les joueurs du FC Barcelone, anciens ou actuels, ont décidément beaucoup de tracas avec le fisc espagnol. Après Lionel Messi, Javier Mascherano, Adriano ou Alexis Sanchez, c'est au tour de Samuel Eto'o d'avoir quelques démêlés avec la justice pour des questions d'impôts et de revenus perçus au titre de leurs droits à l'image. Le parquet espagnol a requis des peines représentant au total dix ans de prison et le paiement de 18 millions d'euros d'amendes à l'encontre de la star camerounaise poursuivie pour fraude fiscale, a-t-on appris jeudi de sources judiciaires.
Dans des réquisitions datées du 10 novembre le parquet assure que l'ancien joueur du Barça, qui a quitté la Catalogne pour l'Inter Milan en 2009, a mis en place un montage de sociétés pour éviter de déclarer une partie des revenus tirés de ses droits à l'image à partir de 2006. Cette fraude représenterait un manque à gagner de quelque 3,9 millions d'euros pour le fisc.
Une société basée en Hongrie
«Le footballeur a simulé que ces droits avaient été cédés à deux sociétés domiciliées respectivement en Hongrie et en Espagne, dans le but de réduire son impôt de manière frauduleuse», affirme le parquet dans ces réquisitions consultées par l'AFP et transmises à un juge de Barcelone, en charge de l'enquête sur cette fraude présumée.
Une société basée en Hongrie, détaille le parquet, déclarait ses gains dans ce pays, où le taux d'imposition est un des «plus bas d'Europe». Une deuxième, espagnole, les déclarait en Espagne, mais ces gains étaient imposés au titre de l'impôt sur les sociétés, inférieur à l'impôt sur le revenu qui aurait dû être payé selon le fisc. Le Camerounais «était le vrai titulaire des droits à l'image», affirme le parquet, qui estime que l'attaquant a cédé ses droits de manière frauduleuse à ces sociétés.
Le ministère public estime de ce fait que l'attaquant doit être condamné au remboursement au fisc du montant de la fraude présumée (3,9 millions), majoré des intérêts et d'amendes représentant 14,3 millions d'euros au total. Le parquet requiert aussi une peine d'un an et demi de prison pour la fraude présumée de l'année 2006 et de trois ans pour chacune des trois années suivantes jusqu'en 2009. Soit dix ans et demi en tout. Rappelons toutefois qu'en Espagne, et contrairement à la France, les réquisitions du parquet sont rendues avant le renvoi devant le tribunal. Celui-ci n'a pas encore été prononcé dans le cas de Samuel Eto'o.