L'État, ce grand ami invisible du Président de la FECAFOOT

Un observateur de la scène sportive camerounais a pondu une réflexion que Camerounweb vous propose.

L'État, ce grand ami invisible du Président de la FECAFOOT

Il est fascinant de constater à quel point l'État, cette entité omnipotente, peut être à la fois présent et absent. Le Président de la FECAFOOT, Samuel Eto'o, figure emblématique du football camerounais, continue de naviguer avec habileté dans les eaux parfois tumultueuses de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). Et malgré toutes les rumeurs, il semble que l'État, cet ami que l'on accuse à tort d'inimitié, soit plutôt bienveillant à son égard.

Car, en effet, si l'État en tant qu'institution avait véritablement voulu écarter le Président de la FECAFOOT, ne l'aurait-il pas fait dès les premiers mois de turbulence ? Il est plus qu'intrigant de penser qu'un État supposément opposé à un dirigeant continue pourtant de soutenir financièrement l'organisation qu'il dirige. Que dire de ces dérogations budgétaires et autres financements accordés aux Lions Indomptables toutes catégories confondues dont celle qui participe actuellement à une coupe du monde en Colombie ou encore les U20 en stage? Voilà des gestes pour le moins curieux de la part d'un État prétendument hostile.

Cette situation invite donc à la réflexion : ne serions-nous pas plutôt en présence de divergences d'intérêts au sein de l'appareil étatique, que d'une véritable opposition institutionnelle ? Le Président de la FECAFOOT, en fin stratège qu'il est, semble avoir saisi cette nuance. Conscient que la force de l'État, lorsqu'elle se manifeste dans toute sa splendeur et sa puissance est invincible, il comprend qu'il ne s'agit pas de l'État tout entier contre lui, mais plutôt de quelques acteurs internes.

Finalement, l'État, dans sa complexité, est peut-être bien le meilleur allié du Président de la FECAFOOT. Du moins, tant que ce dernier parvient à jouer avec les subtilités des forces en présence. Car dans ce jeu, il ne faut jamais oublier que si l'État se réveillait vraiment, toute autre force, fût-elle Samuel Eto'o Fils, ne serait plus qu'un fétu de paille dans la tempête.

Face à l'Atlantique, le 4 septembre 2024

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