Par courrier daté du 4 juillet dernier et adressée à Bello Bourdanne, le président de la Fédération camerounaise de volleyball (Fécavolley), la Confédération africaine de volleyball (Cavb) a annoncé le report du démarrage du tournoi de la Coupe d’Afrique des nations senior dames de la discipline. « La Cavb a approuvé la révision des dates du tournoi… ». Lequel se tiendra du 14 au 25 août 2023, au lieu de la période du 6 au 14 août initialement retenue. Bouchra Hajiij, la patronne de la Cavb, se contente d’indiquer avoir « des pourparlers avec le comité local d’organisation », et « notre conversa‐ tion téléphonique », pour justifier ce décalage. Sans plus. Il est clair donc, que c’est le Cameroun qui a sollicité le décalage de la période de tenue de cette CAN dont le nouveau président de la Fécavolley a arraché l’organisation en mars dernier, face à une Egypte qui avait constitué un dossier solide pendant que le Cameroun était encore englué dans des querelles électorales. A la Fécavolley, on explique ce glissement par le fait que : « le calendrier international est surchargé dans les prochaines semaines, avec notamment les championnats du monde U19 dames pour lesquels le Cameroun est qualifié et qui se terminent le 11 août prochain. Aussi, les championnats que nous organisons sont qualificatifs aux championnats du monde ; et donc la présence des experts inter‐ nationaux est incontournable. Alors la Fédération a saisi la Confédération pour un report. Il y a eu des concertations entre la Fédération et les autorités du pays, en associant la Confédération qui a donc approuvé la demande de report », explique Louis Marie Sandeau Nlomtiti, chef de la cellule de communication de la Fécavolley et rapporteur de la commission marketing du Comité local d’organisation de la CAN.
SERGE ABOUEM TENTE LA RÉCUPÉRATION
Ce courrier arrive dans un contexte post-électoral marqué par une crise de leadership que Julien Serge Abouem, l’ancien président de la fédération, continue d’entretenir sur l’espace public. L’homme qui est entré en indélicatesse avec l’Assemblée générale de la fédération, avant d’être mis au banc au terme du processus électoral, a poursuivi un processus électoral parallèle, pour se faire élire au poste dont il était déjà déchu. Depuis lors, l’homme sème le trouble au sein de l’opinion. Julien Serge Abouem a également écrit à la confédération pour solliciter le report du tournoi. Du coup, la lettre de la présidente de la Confédération au président de la fédération camerounaise, tombe comme une réponse à sa saisine : « ceux qui continuent de se leurrer n’ont qu’à constater que la Cavb a bien répondu à la lettre de Serge Abouem, le président légal et légitime de la Fécavolley », croit un des communicants de l’ancienne équipe qui brandit ce courrier du 4 juillet comme un trophée de guerre. De quoi amuser à la Fécavolley : « la lettre de la présidente de la Cavb est nominative ; elle est adressée à ‘’monsieur Bello Bourdanne, président de la Fédération camerounaise de vol‐ leyball’’ ; ça veut tout dire », s’en moque Sandeau Nlomtiti. Et de se demander « comment une personne X peut faire une demande et la réponse est servie à une personne Y de façon nominative ?» La coïncidence de la concomitance des lettres du président légal et son prédécesseur peut perturber, tant le second qui est aux abois depuis son éviction et qui a constitué une commission d’organisation parallèle pour la CAN à venir, a balancé sur les réseaux sociaux son courrier adressé à la Cavb, et se bombe le torse face au silence de son successeur à la tête de la fédération : « les discussions au sujet du report se sont faites entre la fédération et les Services du Premier ministre ; c’est de là que monsieur Abouem a été mis au parfum de la question et a voulu jouer sa carte personnelle pour qu’on ait l’impression que c’est encore lui qui est reconnu à la Confédération», explique un cadre du Comité local d’organisation de la CAN 2023. Entre temps, les différentes commissions sont à pied d’œuvre. « Le temps n’est pas à la distraction ; toutes les commissions travaillent pour la réussite de cet événement majeur du calendrier confédéral et qui est placé sous la présidence du Chef de l’Etat », assure-t-on à la Fécavolley