La gestion du football en Côte d'Ivoire semble offrir une leçon à la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot), alors que des interrogations persistent autour de la transparence des finances au Cameroun. La Fédération Ivoirienne de Football (FIF) a récemment annoncé avoir reçu plus de 8 milliards de FCFA de la Confédération Africaine de Football (CAF), en retombées de la dernière Coupe d'Afrique des Nations (CAN) organisée sur son sol. Ce montant sera alloué au développement du football ivoirien, aussi bien pour les jeunes que pour les sections masculine et féminine. Une démarche qui met en lumière une gestion transparente et responsable du football ivoirien.
Pendant ce temps, au Cameroun, les fans de Samuel Eto'o, appelés les "Églisiens", continuent de défendre une transparence supposée autour des finances de la Fecafoot sous sa présidence. Pourtant, la somme versée par la CAF après l’organisation de la CAN 2022 au Cameroun reste un mystère. Aucun détail n’a été rendu public concernant l’utilisation de ces fonds, laissant les observateurs perplexes quant à la gestion de l’argent versé par l’instance continentale. Cette opacité tranche avec l’image que les partisans d’Eto'o veulent projeter de son mandat à la tête de la Fecafoot, notamment avec des slogans comme « redonner toute sa grandeur au football camerounais ».
De plus, alors que la FIF montre l'exemple avec une gestion financière claire, les partisans de la Fecafoot cherchent à détourner l’attention sur des projets plus anciens. Ils évoquent par exemple les travaux de réaménagement du centre technique de la Fecafoot, ainsi que la construction d’un hôtel cinq étoiles et d’un bâtiment administratif, des projets hérités du Comité Exécutif précédent. Ces réalisations, financées par la FIFA via son programme Forward, sont issues du budget de l'exercice 2020, bien avant l’arrivée de Samuel Eto'o à la tête de la fédération. Malgré les tentatives pour attribuer ces succès à son mandat, il est évident que Eto’o n'a joué qu'un rôle de continuité.
Les promesses de campagne d'Eto'o, parmi lesquelles figuraient l'amélioration de la gouvernance, la restructuration de l'administration fédérale, et la signature de nouveaux partenariats, semblent pour l'instant loin d’être concrétisées. Les observateurs attendent toujours des résultats tangibles concernant l'amélioration du championnat camerounais, ainsi que les conditions de vie des acteurs du football.
Dans ce contexte, certains critiques pointent du doigt la proximité grandissante d'Eto'o avec le pouvoir politique camerounais, notamment avec le parti au pouvoir, le RDPC. Ils y voient une stratégie pour obtenir davantage de financements publics, tout en détournant les fonds, comme certains l'affirment déjà. Ce climat de soupçons fait écho à de vieux dossiers, notamment la polémique autour des garanties financières que Samuel Eto'o et ses partenaires auraient sollicitées auprès du gouvernement pour organiser la CAN 2019, une compétition qui avait finalement été retirée au Cameroun en raison de retards dans la préparation.
Affaire à suivre.