Dans moins de deux heures, Léonard Nseke sera inhumé dans son village à Souza. Hier, j'étais à sa veillée à Bonangang. J'y ai vu des gens...Michel Kaham, Joseph Antoine Bell, Bonaventure Djonkep, Jean Pierre Sadi, la Grande équipe des techniciens de l'Ecole de Football Brasseries du Cameroun et certains coaches.
Je n'ai pas vu d'autres, beaucoup plus nombreux...Des joueurs qu'il a encadrés, des autorités qu'il a servies. J'ai vu sa famille mobilisée, éplorée, je n'ai pas vu le tiers ce ceux qui criaient de joie au stade le 10 Octobre 1993, ou le millième de ceux qui criaient de joie des quatre coins du pays pour la qualification des Lions à USA 94.
J'ai vu qu'avant minuit, la foule de proches et curieux avait déserté les lieux pour certains, réfugiés aux bars proches pour d'autres...j'ai réalisé la solitude de ces moments, et l'ingratitude qui les accompagne.
C'était l'Entraineur des Lions Indomptables! Ils ne sont pas plus de six camerounais à avoir eu ce privilège. Comment ne pouvons-nous pas honorer dans ce pays, six camerounais d'élite qui ont eu le bonheur de diriger notre plus grand symbole? Fobete est parti il y a peu, quasiment dans le même anonymat. Nseke lui a emboîté le pas...il vous reste quatre pour essayer de vous rattraper.
Pays de l'ingratitude et de l'oubli ! Quel est leur crime? Avoir accepté servir le drapeau? Léonard Nseke est parti sans ses primes de qualification de la Coupe du Monde 94, sans les Honneurs que ce pays lui doit. C'est INQUALIFIABLE !
Ala ô Souza nu yaï wa na Musango Coach! La terre de tes vrais ancêtres t'y attends! Le Cameroun est-il vraiment le "Berceau de nos ancêtres" à tous?