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Le divorce est consommé entre Eto'o et les lions

EtooConf Photo d'archive utilisée juste à titre d'illustration

Sat, 19 Sep 2015 Source: camer.be

Tous les mariages ne sont pas parfaits. D’ailleurs, il n’en existe pas.

Chaque jour dans le mariage est une épreuve. Il n’y a que des mariages qui résistent à l’épreuve, jamais de mariage parfait.

Tout ce qui ressemble à un mariage parfait est vu de l’extérieur ou dans l’idéal de vie de ces personnes qui vous racontent leur vie de couple qui est loin de ce que leurs esprits imaginent.

La difficulté du mariage est surtout naturelle, c’est qu’il est difficile de fondre, au point de confondre, son être à celui d’un autre. Etre deux, cesser d’être soi-même, essayer d’être ce que l’autre veut alors qu’on arrive déjà pas à être ce que l’on veut soi-même, est une entreprise difficile.

La première cause du mariage, celle que plusieurs ne surmontent pas, celle qui fait qu’on recherche dans l’infidélité la cause du divorce, c’est l’incompatibilité.

On s’apprécie au départ, on pense pouvoir surmonter les défauts de l’autre sur lesquels on ferme les yeux. Mais, le temps a vite fait d’enlever le maquillage pour nous faire voir la monstruosité de l’autre. La moindre faute, est alors impardonnable.

Toute raison invoquée pour mettre fin à un mariage, n’est qu’un prétexte. Il n’y a que l’incompatibilité, et en tant qu’humains, nous sommes presque tous, incompatibles.

L’homme est incapable de soumettre sa dignité, sa liberté, à un autre que soi. L’homme même instinctivement est incapable de renoncer à soi-même. Mais, nous ne développons pas une théorie du mariage plutôt celle du divorce.

Le mariage entre Eto’o et l’équipe nationale aura duré 17 ans (mars 1997 contre le Costa-Rica première sélection) Le 27 août 2014 il a annoncé personnellement le divorce. 17 ans d’une belle aventure où le meilleur buteur de toute l’histoire des Lions aura offert à son épouse plusieurs voyages de noces, où il aura offert des cadeaux parfois cher payés. 17 ans de fidélité et d’attention. Mais comme tous les hommes, il y a eu des soirs où il n’y a pas eu la forme pour assumer son devoir conjugal.

Les femmes sont impatientes dans ce domaine. Elles s’attendent à grimper les sommets à chaque fois. Et quand, une, deux, trois fois, vous manquez le but, le voisinage commence à être au courant de vos problèmes internes. C’est d’abord une copine, ensuite deux… Après, c’est le quartier, ou même le pays entier qui est au courant que le mari ne pète plus la forme.

Que tous ces tirs sont ratés, pas cadrés. Et là, on oublie aussitôt les victoires d’hier. On oublie que les enfants nés du couple sont plus ou moins les preuves que l’homme n’était pas stérile, infécond. Mais l’ingratitude est une chose quand un mariage va mal. Là on attribue la paternité des enfants même au voisin.

Voilà à peu près le grand classique du mariage, qui est aussi celui d’Eto’o et de l’équipe nationale du Cameroun. Il est passé du mari attentionné au mari infidèle, irresponsable. Il est devenu l’homme qui apaise son cœur sur le corps de sa femme en la violentant. Il est devenu l’homme sans scrupules qui va même appeler le renfort pour violer, abuser de sa femme.

L’homme qui fouille dans le porte-monnaie de sa femme pour lui piquer des sous afin de s’offrir avec ses maitresses des virées. Eto’o a cessé d’être le mari adulé, respecté, pour devenir un quelconque individu. L’ingratitude est l’une des pièces de l’acte de mariage. Il ne faut jamais s’attendre au bord de la rupture que le mérite soit reconnu. Rarement c’est le cas. Il faut bien diaboliser l’autre pour se donner l’impression de n’être qu’une victime.

Ce n’est ni le mariage ni le divorce qui est difficile, c’est l’après-divorce. Lorsqu’il faut faire face à la réalité de l’absence de l’autre. Se rendre compte que malgré tout, l’autre n’était pas si mauvais que ça. On croit toujours trouver mieux lorsqu’on divorce.

Mais, quand on a tout essayé, ou même parfois sans avoir essayé, on se rend compte que de tous les maux celui qu’on avait était le moindre, le regret seul ne suffit pas. On commence à multiplier des actions, parfois en feignant l’innocence.

On envoie un message à l’autre pour lui « dire bonjour », on l’appelle « juste pour savoir comme il/elle va ». Ensuite, on prend un premier rendez-vous, « juste pour le/la voir ». Enfin, on s’engage à multiplier les démarches. C’est le schéma classique des arrangements post-divorce. On ne peut rien savoir des appels qu’Eto’o aurait reçus entre-temps.

Mais ce qu’on sait, c’est qu’il a été bel et bien au palais de l’Unité il n’y a pas longtemps. Et depuis quelques jours, il se suppute dans les bars, les réseaux sociaux, les journaux, la possibilité du retour de l’ancien capitaine des Lions dans la Tanière.

Une délégation selon ces informations, aurait été déployé pour ramener illico presto celui qui fait le beau temps à Antalyaspor en Turquie actuellement avec 5 buts en 4 matchs. L’épouse regrette-t-elle de voir son époux heureux dans d’autres bras ? On ne se rend compte de la valeur des choses que lorsqu’on les a perdues.

La Can 2017 risque de se faire sans le Cameroun. Et même si la nationale passe, il y a des doutes sur ses chances à tirer son épingle du jeu. Nous ne sommes pas spécialistes de foot, laissons-donc à ces experts le soin de commenter.

Revenons-en à nos moutons, de politiques, qui pensent que le foot est une thérapie au mal dont ils sont pourtant les virus. On ne peut guérir la société camerounaise en détournant le regard de la société des problèmes existentiels pour les plonger dans la distraction, le divertissement, le jouissif.

Cela a marché pendant un certain temps. Cette époque où les Lions brillaient par leurs résultats et extasiaient le peuple. Mais ce n’est plus le cas. On devrait tirer les conséquences qu’il faut de cette situation précaire. On ne peut garantir la survie politique d’un peuple sur les résultats de foot, et quelques pronostics à la « Pari mutuelle urbain ».

Le bonheur d’un peuple ne peut se construire sur le sable de quelques stades de foot. A moins de créer une race de « sur joueurs » ou de « super joueurs » qui ne rencontreront jamais de défaites, un tel exploit politique est une illusion. Tout pouvoir qui compte sur la jouissance pour se maintenir, se trompe dans la formule. Le peuple devient si accro que la seule minute de manque peut-être explosive.

Mais cela est une autre paire de manches. Eto’o doit comprendre que l’amour seul n’est pas une raison pour vivre avec l’autre. On peut aimer l’autre à la folie, mais instinctivement, on défend son honneur, sa dignité. On refuse de la mettre en jeu pour sauver un mariage de pacotille. Un mariage dans lequel, l’intérêt de l’autre prime sur le nôtre.

Il n’y a peut-être aucun intérêt supérieur à celui de la nation, de la patrie. Mais quand la patrie se confond avec l’intérêt de quelques individus, on doit refuser de se prostituer, de copiner, de vivre par procuration. Le faire, revient à collaborer avec ces individus contre le peuple. Le Cameroun n’a pas nécessairement besoin de foot pour se sentir bien et se développer, le Cameroun a besoin d’institutions sérieuses et d’individus sérieux.

Les intérêts de ceux qui gouvernent le foot camerounais et ceux qui gouvernent le Cameroun simplement, sont incompatibles avec les intérêts d’Eto’o. A moins que ce ne soit pas le cas, et qu’il nous le prouve en revenant jouer à l’équipe nationale. On comprendra alors, qu’il s’est rangé du côté des ennemis du peuple qui veulent utiliser le foot pour formater le cerveau de ses membres.

Mais si Eto’o aime le Cameroun comme il le prétend, il devrait renoncer à ce mariage avec les Lions, un arrangement d’une famille politique de fauves avec à sa tête le Lion qui menacent en permanence notre écosystème politique. La vérité, c’est que ceux qui lui tendent la main aujourd’hui ne l’aiment pas. Mais comme toute activité humaine, l’intérêt est au cœur du mariage.

Source: camer.be