Le chef du cabinet du secrétaire général de la Caf et son employeur ont "mutuellement convenu" de se séparer ce jour.
Junior Binyam n’est plus employé de la Confédération africaine de football (CAF). Le journaliste camerounais ne servira plus l’instance faîtière du football africain. Du moins de l’intérieur. Lui qui vient de déposer sa démission auprès de son employeur. Un départ « mutuellement convenu », se contente-t-il, semblant réfuter une crise d’humeur ou de confiance avec le successeur de son compatriote Issa Hayatou. Mais pour l’instant, le départ du siège de la Caf n’est pas encore acté. « Je suis encore en Egypte ; et demain j’irai au bureau », a-t-il assuré.
Juste le temps de finaliser la procédure pour la séparation. Et puis direction le Cameroun, son pays.
Arraché à la Fédération camerounaise de football où il était depuis quatre ans chef du département communication, l’ancien rédacteur-en-chef du quotidien Mutations est arrivé à la Caf en septembre 2013 pour occuper les fonctions de directeur des médias la communication. Quatre années durant, l’homme a servi en patron de ce département. Mission interrompue avec l’arrivée brusque d’Ahmad élu en mars 2017. Quelques mois après, le Camerounais s’est retrouvé sous l’éteignoir.
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Au profit de l’ancien conseiller en communication d’Ahmad, l’ancien journaliste Hedy Hammel. Depuis mars 2018, Junior Binyam a définitivement quitté le département communication pour devenir chef du cabinet du secrétaire général de la Caf, cédant la place à Nathalie Rabe, la dévouée et sympathique compatriote d’Ahmad, très connue par la presse internationale dont elle est souvent la principale interlocutrice pendant les grandes compétitions.
Même si Junior Binyam celui qui, dans son ascension, était déjà officier media de la Fifa lors de la Coupe du monde Brésil 2014, refuse de se laisser aller dans des conjectures se rapportant au climat à la maison du football africain au Caire, il reste que cela survient au moment où Ahmad vient de relancer la guerre avec son pays, au sujet de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019.
Après un temps de répit, le successeur d’Issa Hayatou a repris avec une rhétorique visant à retirer l’organisation de la prochaine édition de la plus grande compétition de la Caf au pays de son prédécesseur. Le Malgache a engagé une chasse aux sorcières contre le legs de son prédécesseur, s’attaquant jusqu’aux compétitions dont l’organisation a été attribuée sous Issa Hayatou, avec lui-même au sein du Comité exécutif. En commençant par le Cameroun pour lequel il a récemment déclaré qu’« il n’y a pas de plan B ».
De quoi endormir les autorités de Yaoundé, juste pour quelques semaines, avant de reprendre le fouet.
Quoi qu’il en soit, Junior Binyam ne vivra plus cela en martyr de l’intérieur. L’homme, la cinquantaine bientôt, a préféré jeter l’éponge et engager une nouvelle aventure. « Je vais d’abord gérer la transition, puis j’aviserai », a-t-il déclaré en substance.