Je me joins aux milliers de Camerounais enthousiastes qui massés hier à l’aéroport de Yaoundé et dans les rues de la capitale camerounaise ont rendu un hommage vibrant à nos valeureux lions indomptables du Cameroun, victorieux dimanche face à l’Egypte de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) 2017 disputée au Gabon et promus de ce fait à leur cinquième étoile.
Au-delà de la belle victoire si heureusement acquise au terme d’un parcours inattendument brillantissime car les absences à bien des égards de certains ténors faisaient craindre une sortie plutôt mitigée, l’heure du bilan pour ceux qui souhaitent d’un Cameroun émergent en 2035, non de façon théorique mais réel et pratique devrait être désormais arrivée ce mardi matin. Pourquoi ? Parce qu’on ne va pas indéfiniment gloser sur cette belle victoire que dans le sens de l’épanchement mondain qu’elle procure comme moyen de festoyer à tous vents. Le Cameroun connaît de sérieux problèmes actuellement. La vidéo du célèbre gardien ONDOA qui d’une touche très techniquement politique a rappelé les régions dites anglophones est à propos significative de ce que l’extrême jovialité d’une victoire ne saurait et ne peut éluder la dure réalité d’un Homme, d’une famille, d’un peuple, d’une nation, d’un Etat, d’un pays. Au demeurant si les thuriféraires du régime BIYA veulent en faire une victoire du chantre du renouveau jamais renouvelé, ce ne pourrait être à tort car c’est bien à son actif que cette cinquième coupe d’Afrique des Nations est gagnée par le pays qu’il dirige depuis 34 ans sans partage et qui organisera enfin en 2019 une compétition de football de cette envergure. Mais on peut tout de même dépasser cette simple victoire pour lui retrouver d’autres atouts plus que footballistiques et sociales de mon point de vue.
On imagine au demeurant combien ce post peut rendre colériques les férues des débits de boissons avides de fêtes qui le trouveraient rabat-joie mais l’idée est de saluer la leçon du renouvellement que laisse savourer cette victoire.
Les joueurs qui ont participé à cette compétition sont issus pour la plupart d’une génération nouvelle. Il s’agit de jeunes talents qui ont accepté de porter et de mouiller le maillot de leur équipe nationale contre vents et marées avec pour seul objectif l’honneur de leur patrie. Comment ne pas féliciter cette belle bande à Benjamin MOUKANDJO ?
Par ailleurs, le gouvernement du RDPC et d’autres partis politiques, le SDF, l’UDC etc. peuvent-ils en tirer des leçons ? L’Homme ou les Hommes providentiel(s) existe(nt)-t-il(s) ? Existent-ils des Hommes indispensables ? Les lions nous prouvent que non ! La belle moralité de cette belle victoire est que nos hommes et femmes politiques qui trônent depuis 50 ans aux devants de la scène politique et administrative au Cameroun doivent bien comprendre qu’ils ne sont pas indispensables. Une alternance, un renouvellement de la classe politique peut redonner au pays du souffle, de l’agilité, de l’éclairage, de l’engouement et faciliter cette émergence que nous appelons de nos vœux en 2035. L’autre moralité de cette victoire pour la jeunesse camerounaise est qu’elle doit se saisir de ces lions comme d’un bel exemple de comportement pour bien noter que l’on peut partir de rien et gagner une belle bataille s’il en a la volonté et la foi. Ceci suppose bien sûr un esprit patriotique à la base, un amour pour son pays et l’évitement de tout comportement ne visant que l’enrichissement personnel, l’intérêt particulier plutôt que l’intérêt général. Encore merci à nos chers lions pour ces belles leçons morales.