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Le onze de rêve du football africain avec Milla Et Nkono

RogermillaRoger Milla,ex international Camerounais

Thu, 26 May 2016 Source: francefootball.fr

Ils ont enthousiasmé l’Afrique et le monde du temps de leur splendeur. Ils ont été choisis pour incarner ce 11 de rêve en cette journée internationale de l’Afrique. Revue d’effectif.

Gardien

Thomas N’Kono (Cameroun)

Dans cent ans et plus, le Cameroun et tout le reste de l’Afrique continueront de se déchirer pour déterminer, qui de Thomas N’Kono ou de son rival Joseph-Antoine Bell, fut le meilleur gardien du pays et du continent pendant une quinzaine d’années.

N’Kono, dans sa sobriété et sa longévité, aura brillé tant au Canon de Yaoundé qu’en Espagne (Espanyol Barcelone) après s’être révélé au Mondial 1982.

Douze ans plus tard, aux Etats-Unis, il était encore de la partie.

Son duel à distance avec Bell, explosif et spectaculaire (et grand spécialiste des tirs au but) aura égayé les années 1980-1994.

Surnommé «Tommy» en référence au Togolais Tommy Geraldo Sylvestre, meilleur gardien africain de la CAN 1972, N’Kono a lancé la mode des pantalons noirs chez les gardiens.

Il a gagné la CAN lui aussi et atteint les quarts de finale du Mondiale 1990, après que Bell, alors titulaire, ait été écarté par les autorités en défendant les intérêts du groupe…

Qu’importe, les deux méritent désormais d’être associés car ils représentent la belle école camerounaise des gardiens.

Défense

Hany Ramzy (Egypte)

Du talent et énormément d’élégance à un poste de libero – un peu comme son compère algérien Fodil Megharia – où ses qualités techniques et de premier relanceur en ont fait un élément apprécié au Ahly du Caire avant de passer pro en Europe.

Champion d’Afrique 1998, il a participé très jeune à la Coupe du monde 1990.

Capitaine des Pharaons à la CAN 2002 au Mali, il fut désigné meilleur milieu défensif du tournoi, à 33 ans.

Sa carrière professionnelle l’a conduit de Suisse en Allemagne, avant de réussir une belle reconversion comme entraîneur.

Sa particularité : Ramzy était le seul chrétien (copte) de l’équipe nationale d’Egypte et offrait souvent une Bible en arabe à ses amis.

Lucas Radebe (Afrique du Sud)

Leader des Bafana Bafana sud-africains après la réadmission du pays au sein de la fraternité internationale du football en 1992, le gamin de Soweto fut d’abord un milieu défensif de qualité aux Kaizer Chiefs avant de se reconvertir avec succès au poste de défenseur central.

Transféré en 1994 à Leeds United, dont il devint rapidement le capitaine, «Rhoo» fit partie de la toute première équipe nationale sud-africaine lors de sa relance.

Doté de grandes qualités athlétiques et leader naturel, il a disputé deux Coupes du monde (1998 et 2002) et remporté la CAN 1996 chez lui, avant de se retirer en 2005 en raison de blessures.

Il demeure une légende dans son pays, même s’il a choisi de ne pas poursuivre sa carrière en tant que technicien. Pour l’instant du moins.

Stephen Keshi (Nigeria)

Que ce soit à l’Africa Sport d’Abidjan, à Anderlecht ou à Strasbourg, le nom du solide stoppeur nigérian est régulièrement fêté parmi les joueurs qui ont compté dans l’histoire de ces clubs.

Après des débuts dans le Championnat nigérian à 17 ans, il se révèle au New Nigerian Bank, avant de rejoindre la Côte d’Ivoire.

Finaliste de la CAN 1984, il remporte le trophée avec les Super Eagles dix ans plus tard en tant que capitaine.

Il sera aussi de l’expédition à la Coupe du monde aux Etats-Unis, malgré une blessure qui le handicapera.

Elégant, sûr dans ses interventions et surtout capable de marquer de loin, sa carrière pro s’est étirée sur vingt années avant qu’il ne devienne à son tour un entraîneur et sélectionneur respecté, qui a encore remporté la CAN mais sur le banc cette fois avec son pays (2013).

Milieu de terrain

Yaya Touré (Côte d’Ivoire)

Avant même l’avènement de Yaya Gnegnery, son mentor Jean-Marc Guillou avait annoncé l’arrivée d’un grand talent dans le football africain et mondial. Et Guillou, une fois encore, n’avait pas menti.

Même si Touré est désormais sur le versant déclinant de sa carrière, il demeure un milieu de terrain box to box qui aura marqué l’histoire.

De l’ASEC à Manchester City, il y a eu Beveren, l’Ukraine, la Grèce et Monaco avant de signer au Barça où il s’est forgé un palmarès exceptionnel.

L’académicien est le symbole de la réussite d’une philosophie qui aura marqué deux décennies de football dans son pays.

Manieur de ballon exemplaire, ses qualités de buteur ont éclaté en Premier League.

Une forte personnalité associée à un gros tempérament.

Bédi Ayew Pélé (Ghana)

Héritier d’une longue lignée de fabuleux manieurs de ballon au Ghana – d’Osei Kofi à Karim Abdul Razak – il fut un talent très précoce (vainqueur de la CAN 1982) avant de devenir le symbole de l’OM triomphant au début des années 1990.

Abedi Ayew Pelé fut l’un des solistes les plus collectifs de son temps, tant avec ses clubs qu’avec le Ghana.

Privé de finale 1992 pour un carton jaune injuste reçu en demi, il n’a jamais pu jouer de Coupe du monde.

Mais il a réservé son talent pour les joutes européennes et la D1, puis la Serie A et la Bundesliga.

Le père de Rahim, André et Jordan, tous pros, demeure le héros de millions de jeunes Africains pour lesquels il a incarné le talent à l’état pur. Un artiste et un vrai.Rabah Madjer (Algérie)

Souvent, un geste reste associé à l’histoire d’un joueur.

C’est le cas pour l’Algérien Madjer, dont la talonnade en finale de la Coupe des clubs champions d’Europe permit à son club, le FC Porto, de remporter la compétition aux dépens du Bayern.

Elève du grand Rachid Mekhloufi qui l’appela rapidement en sélection, c’est après son court passage en France (Matra Racing puis Tours) que le joueur du NA Hussein Dey a pris une dimension exceptionnelle, à Porto essentiellement.

Son plus haut fait d’armes, outre la participation aux Coupes du monde 1982 et 86, sera d’avoir conduit l’Algérie à la victoire finale lors de la CAN 1990 à Alger, où il fut élu meilleur joueur.

Ahmed Hassan (Egypte)

Recordman mondial des sélections A (il en a accumulé 184 entre 1995 et 2012), le milieu égyptien Ahmed Hassan a remporté des titres à la pelle : en Egypte, avec le Ahly du Caire, mais aussi en Belgique (Anderlecht) et en Turquie, avec ses nombreux clubs dont Besiktas.

Champion d’Afrique avec les Pharaons à quatre reprises (1998, 2006, 2008, 2010), il fut un capitaine exemplaire et un milieu de terrain offensif très précieux, à la fois passeur et buteur.

Bien qu’il n’ait jamais eu la chance de disputer une Coupe du monde, il a terminé sa carrière à 38 ans au Zamalek, le club rival de l’Ahly, dont il fut le moteur entre 2008 et 2011.

Un leader sur le terrain et en dehors, respecté en Afrique et en Europe.

Attaque

Didier Drogba (Côte d’Ivoire)

Inconnu du grand public international jusqu’en 2004 et une finale européenne perdue avec l’OM, l’avant-centre ivoirien a vu sa carrière décoller en même temps qu’il rejoignait la Premier League et Chelsea.

Avec son mentor Mourinho, il a très largement garni son armoire à trophées, tant au plan collectif qu’individuel.

Il a ainsi remporté la Ligue des champions 2012 et toutes les compétitions anglaises.

En sélection, il a permis à la Côte d’Ivoire de disputer trois phases finales de Coupe du monde (2006, 2010 et 2014) mais n’a jamais gagné la CAN, avec deux finales perdues en 2006 et 2012 aux tirs au but, sa retraite internationale intervenant quelques mois avant le sacre de 2015.

Double ballon d’or Africain, sa carrière est l’illustration parfaite du joueur bosseur qui a su s’élever à force de travail et de patience, après des débuts sans relief.

Son rôle de fédérateur en 2005, en plein conflit fratricide dans son pays, et ses appels à la paix ont gagné le coeur des gens, à la manière d’un Weah.

Sa rivalité à distance avec son contemporain Samuel Eto’o, autre joueur couvert d’or en clubs et en sélection, a agité l’Afrique depuis de longues années.

Après des passages en Chine et en Turquie, il a découvert l’an passé un troisième continent : l’Amérique, où il continue de faire se lever les foules à 38 ans, sous le maillot de l’Impact de Montréal en MLS.

Une longévité qui rappelle Roger Milla.Roger Milla (Cameroun)

Les plus jeunes se souviennent de son dernier but international contre la Russie lors de la Coupe du monde 1994, à 42 ans bien sonnés.

Mais Roger Mooh Miller, dit Milla, c’est beaucoup, beaucoup plus que ce record.

Première licence à 13 ans, un titre de Ballon d’Or africain en 1975 puis un transfert à Valenciennes. De Monaco à Montpellier en passant par Bastia et Saint-Etienne, le spectaculaire canonnier aura été un serviteur exemplaire.

Mais c’est surtout avec les Lions indomptables que le Vieux Lion a pris une dimension planétaire : deux victoires à la CAN et trois participations à la Coupe du monde, avec un quart de finale en 1990 agrémenté de 4 buts !

Un phénomène de technique et de finesse, à la classe mondiale.

Et un héros africain révéré partout sur le continent.

George Weah (Liberia)

Bien avant d’être de nouveau candidat à la magistrature suprême de son pays (élection en octobre 2017), Mister George est devenu le premier Ballon d’or africain en 1995. Repéré au Cameroun par Claude Le Roy, il se révèle à Monaco, avant de prendre une autre dimension au PSG puis au sein du grand Milan AC.

Weah a ensuite connu la Premier League avant de repasser par la France (OM). Pendant la douzaine d’années de guerre civile dans son pays, il a été celui qui a littéralement maintenu sa sélection en vie en la finançant et l’en équipant.

Il a participé à deux CAN (1996 et 2002) et fut tout proche de qualifier la Lone Star pour le Mondial 2002. Tout se joua à un match près.

Preuve de l’influence qu’il a exercée, il demeure à ce jour le modèle et l’idole de très nombreux grands attaquants africains, d’Eto’o à Drogba, qu’il considère comme ses petits frères.

Mais Aussi…

Si l’on devait adjoindre quelques réservistes de luxe à cette équipe de rêve, nous citerions : Badou Zaki (MAR, gardien), Rigobert Song (CAM, défense), Mahmoud Guendouz (ALG, défense), Lakhdar Belloumi (ALG, milieu), Marc-Vivien Foe (CAM, milieu), Tarak Dhiab (TUN, milieu), Théophile Abega (CAM, milieu), Jay Jay Okocha (NGA, milieu), Chérif Souleymane (Guinée), Samuel Eto’o (CAM, attaquant), Mohamed Abou Treika (EGY, attaquant), Ndaye Mulamba (RDC, attaquant).

Source: francefootball.fr