Le triste quotidien de l'ex-défenseur des Lions Onana Eloundou [Retro]

C’est au quartier Oyom’abang que nous avons rencontré l’ex-international camerounais Onana Eloundou, la soixantaine sonnée, avec un air jovial l’ancien sociétaire de Fédéral de Foumban tient toujours débout, solide comme un soldat, il est en pleine lessive lorsque nous arrivons chez lui. A la seule évocation du mot football Onana Eloundou s’est mis à nous narrer le passé glorieux des lions indomptables dans les années 80.

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En effet, ce natif d’Okola a débuté sa carrière comme gardien de but ,c’est suite à la déception de ses défenseurs qu’il s’est résigné à devenir un joueur de champs .Parvenu à un âge majeur ,il s’est engagé avec Santos d’Okola en deuxième division ,il nous révèle que lors d’une rencontre avec le TKC ,les dirigeants du club de Mvog Ada à l’époque(1971) ont voulu qu’il signe ,mais le sous-préfet d’Okola s’est opposé catégoriquement en déclarant à Onana Eloundou que si il signait là-bas il allait l’embastiller. En 1973, après des émeutes entre Santos d’Okola et Diamant de Yaoundé, le défenseur a eu à faire un tour à la prison centrale de Yaoundé. En 1977, Onana Eloundou a déposé ses valises à Fédéral de Foumban, grâce à son charisme et son jeu limpide, il est vite adulé par les Bamouns qui lui donnent le titre de Panka.

A la question de savoir comment était l’aventure du mondial en 1982 en Espagne ?

C’est avec un sourire qu’il nous raconte cette épopée extraordinaire. « Deux jours avant notre première rencontre contre le Pérou ,notre sélectionneur de nationalité française Jean Vincent a informé les joueurs que je serai titulaire au détriment de notre capitaine Ndoumbe Lea ,ce qui a suscité des courroux au sein de la tanière ,toutefois après le premier match j’ai mis tout le monde d’accord ,après cette expédition nous avons été accueillis comme des princes à notre retour . » nous révèle Onana Eloundou, il s’en suivra une séparation entre le natif d’Okola et Fédéral de Foumban, car ce dernier va s’engager avec le Canon de Yaoundé.» Les Bamouns m’ont montré la vraie sorcellerie, il arrivait des fois au Canon de Yaoundé que je donne le ballon à mon adversaire, je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait » malgré ces pratiques occultes, j’ai fait partie de l’expédition ivoirienne en 1984 et nous avons salué le Chef de l’Etat, exhibant fièrement sa photo avec le président Paul Biya.

Mais hélas aujourd’hui je vis presque dans la précarité, vous voyez un ancien international comme moi je suis obligé de payer le stade quand les lions jouent. Un jour j’étais allé voir le président de la FECAFOOT Tombi à Roko, durant des heures, il ne m’a pas reçu, je suis déçu, alors qu’on a tout fait pour ce pays déclare Onana Eloundou.

A la lumière de notre entretien, nous pensons qu’il est impérieux de verser des pensions à ces anciens joueurs qui ont mouillé le maillot pour la patrie.