Les joueurs ont sollicité une revalorisation de ce qui était prévu en cas de victoire finale.
La question anime les débats depuis quelques jours. Un peu comme à chaque fois que le Cameroun se trouve en compétition, a-t-on envie d’ajouter. Même si le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Tombi à Roko Sidiki, est formel : il n’y a pas de problème de primes dans la tanière.
Les montants des primes avaient été rendus publics le 12 janvier dernier par la Fécafoot à travers un communiqué du SG, Blaise Moussa. Le document prévoit une prime de présence (500 000 F) et de qualification de 15 millions F, auxquelles il faut soustraire les 11% de taxes.
Des sommes perçues par les joueurs avant leur départ pour le Gabon. Le texte prévoit également qu’en cas d’atteinte des quarts de finale, « chaque joueur aura perçu 27 500 000 F. En se qualifiant pour la demi-finale, chaque joueur percevra de manière cumulée 30 500 000 F ». Si les Lions atteignent la finale, ce sera pour percevoir au total 40 500 000 F.
« Il y a clairement eu un problème à un moment et je crois que les joueurs ont été embrouillés par ces sommes cumulées », avance un journaliste. Mieux, hier en conférence de presse, Hugo Broos a reconnu le malaise. « Nous tous dans l’équipe, et pas seulement les joueurs, nous ne sommes pas forcément contents de la situation mais j’ai lu dans la presse qu’on a refusé de s’entraîner. Ce n’est pas vrai.
Et je voudrais dire qu’avant de penser à l’argent, nous nous concentrons sur ce que nous avons à faire sur le terrain. Nous jouons pour nous, pour nos supporters. L’argent est un bonus. Ça vient après ». Si l’on en croit des sources internes, les joueurs auraient demandé des explications quant au retrait des 11% lors du paiement de la prime de qualification pour les quarts de finale.
Tout comme ils n’auraient pas compris pourquoi ils touchent 2 600 000 F pour être dans le dernier carré, soit cinq fois moins que la somme perçue à l’étape précédente. « Il y a eu une réunion avec le ministre des Sports et de l’Éducation physique pour aplanir ces incompréhensions.
Les joueurs n’ont pas menacé ou posé des conditions », explique-t-on dans la tanière. Mais les 23 joueurs ont clairement demandé que la prime prévue en cas de victoire finale soit revalorisée. Une doléance qui est à l’étude.
Toutefois, le flou persiste encore sur le sort de plusieurs membres de l’encadrement administratif de l’équipe (Team Press, Team Manager…) qui n’ont rien perçu jusqu’ici. Même si on assure qu’une solution sera trouvée. Question de garder toute l’équipe soudée avant le match de ce jeudi.
A propos des primes…: Tombi à Roko Sidiki:« Les joueurs demandent un ajustement »
Président de la Fédération camerounaise de football.
On entend beaucoup parler de primes dans la tanière. Quel est le problème, puisqu’il y en a visiblement un ?
Nous avons appris à travers les médias qu’il y a un problème de primes. Vous savez que les réseaux sociaux font des ravages.
Si un jeune pose une question sur une prime, pour comprendre quelle est la part des impôts et qu’un journaliste des réseaux sociaux écrit pour dire qu’il y a un problème, c’est regrettable. Je ne sais pas si les joueurs ont dit qu’il y avait un problème de primes. Pour le moment, il n’y a rien de ce genre.
Si des joueurs disent, dans l’euphorie des victoires : « nous sommes très motivés et si grâce à Dieu, vous pouvez ajuster les primes en cas de victoire ultime », et qu’on considère cela comme un problème, ça veut dire qu’il y en a un.
Nous ne considérons pas cela comme un problème car avant de partir du Cameroun, on avait communiqué aux joueurs ce que les pouvoirs publics avaient décidé de leur donner. Tous les joueurs étaient alors d’accord. Aujourd’hui, c’est un ajustement qu’ils demandent. Et c’est normal. Moi-même à leur place, j’aurais fait pareil.
Qu’est-ce qui a été décidé dans ce cas ?
Pour l’instant, nous ne pouvons pas communiquer la décision prise mais le discours des joueurs a été entendu et nous faisons des démarches au niveau de la hiérarchie pour régler cette question.
Déjà, il faut qu’on arrive en finale et comme nous ne voulons pas mettre la charrue avant les bœufs… Les joueurs font confiance aux pouvoirs publics et ils ont montré leur détermination à nous emmener au bout de cette compétition.
Comment comprendre la réussite actuelle de l’équipe ?
L’équipe est en reconstruction. Ce qui m’a surpris, c’est l’extrême motivation de ces joueurs. Aujourd’hui, c’est un groupe d’amis qui s’est créé.
Des jeunes qui ont compris que pour mieux défendre les couleurs de leur pays, ils doivent s’entendre, se supporter, malgré les divergences. Pour la suite, l’équipe va forcément être renforcée pour avoir au Cameroun, en 2019, un groupe solide qui pourra faire la fierté des Camerounais.
Qu’en est-il de ceux qui ont refusé de rejoindre la sélection ?
Il faut analyser la situation froidement. En tant que président, je crois que je suis le père de tous les footballeurs au Cameroun. Je ne voudrais pas, pour éviter les frustrations, faire un jugement par rapport à ce qui se passe. On peut compter sur les absents dans le futur.
Si des joueurs camerounais, à un moment donné, ont pensé préserver leurs acquis en clubs pendant la CAN, j’essaie de les comprendre.
Penser que nous ne les appellerons plus jamais, je dis non. Ce n’est pas la bonne décision. Il faut les revoir, en discuter et voir s’ils sont toujours motivés à venir défendre les couleurs de leur pays avant de prendre une décision.