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Les raisons du 'match amical' Minsep-Fecafoot

2626 XFecafoot060815750.pagespeed.ic.fMGWL7QQnq Photo utilisée juste à titre d'illustration

Thu, 17 Dec 2015 Source: carmer.be

Le processus de désignation du nouvel entraîneur des Lions indomptables connaît sa vitesse de croisière depuis hier. Présidée par Oumarou Tado, actuel directeur de développement du sport de haut niveau au ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep), la commission ad-hoc, mise en place mardi dernier par le président de la Fecafoot Tombi à Roko, en vue de l’examen des dossiers de candidatures relatifs au poste d’entraîneur de l’équipe nationale « A » du Cameroun, a finalement rendu sa copie dans la soirée d’hier.

De ses assises tenues au siège la Fecafoot au quartier Tsinga à Yaoundé, aucune information n’a filtré. Mais une chose est certaine, ce conclave s’est déroulé dans un climat « détendu ». Et, comme on pouvait s’y attendre, le futur entraîneur des Lions sera « un expatrié », confie l’un des acteurs des travaux.

C’est dire si les conclusions des membres de cette « Commission mixte » (Minsep-Fecafoot), également représentée par d’Elethère Manga Zambo, chef de la Division de la cellule des affaires juridiques au Minsep, Jean Manga Onguené, directeur technique national et son adjoint Etienne Sockeng sont déterminantes pour l’étape finale de désignation du successeur de Volker Finke.

Si une réunion du comité exécutif de la Fecafoot est prévue ce matin afin de définir la short-list de cinq candidats retenus pour le dernier tour de piste, il n’en demeure pas moins que l’intrusion de certains responsables du ministère des Sports dans le grand jury étonne et détonne. Notamment au regard du décret du chef de l’Etat n°2014/384 du 26 septembre 2014 portant « organisation et fonctionnement des sélections nationales de football ».

Lequel acte de Paul Biya attribue la gestion des sélections nationales de football à la Fecafoot : « La gestion administrative, sportive et technique des sélections nationales de football relève de la compétence de la Fédération camerounaise de football » (article 3, alinéa 1). Contrairement donc à ce qui se faisait jusque-là, et selon le texte du « premier sportif camerounais », le choix du patron du banc de touche de l’équipe nationale de football n’incombe plus au patron des sports, mais au président de la Fecafoot. D’ailleurs, face aux députés vendredi dernier, le ministre des Sports, qui a été interpellé sur la question, l’a si bien rappelé.

Dès lors, comment comprendre la présence dans la commission des émissaires du Minsep tels que Tado Oumarou, auteur de l’ouvrage « Le sport camerounais, malade de sa gestion : un programme pour une refondation » (président) et Elethère Manga Zambo (rapporteur), respectivement directeur de développement du sport de haut niveau et chef de la Division de la cellule des affaires juridiques cette institution ?

Consensus

« La Fecafoot et le ministère des Sports sont de bons partenaires », justifie Laurence Fotso. Le chef du département communication et marketing de la Fecafoot explique que « certes la nomination d’un entraîneur relève de la fédération, mais c’est l’Etat du Cameroun, à travers le ministère [des Sports] qui s’occupe du paiement de ce technicien une fois qu’il a pris fonction. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de l’accompagnement du ministère des Sports durant l’ensemble du processus».

« Après quatre ans de déchirements, l’heure est désormais à l’apaisement entre le ministère des Sports et la Fecafoot », indique, pour sa part, Alphonse Ateba Ndoumou, responsable de la communication au Minsep. Ce dernier souligne qu’ « Il va falloir s’y habituer. Les deux institutions travailleront désormais main dans la main, afin d’éviter tout malentendu. C’est une approche par consensus. Elle permet de gagner en temps, compte-tenu des défis qui attendent le Cameroun pour ce qui est de l’organisation de la Can féminine en novembre 2016 et masculine en 2019 ».

Tout en reconnaissant le fait que le texte du chef de l’Etat accorde les pleins pouvoirs à la Fecafoot pour le choix des différents entraîneurs des Lions, Ateba Ndoumou constate cependant que « c’est à cause du droit qu’on a passé deux ans sans président à la Fecafoot. Tout le monde lisait les textes du droit. Jusqu’à présent on n’est toujours pas entièrement sorti de ce juridisme. Ça pose fondamentalement quel problème éthique que la Fecafoot et le ministère des Sports décident de travailler ensemble, dans un souci d’efficacité et pour l’intérêt du football camerounais ? A mon avis aucun », tranche le journaliste.

Source: carmer.be