Les raisons pour lesquelles MTN veut abandonner le football camerounais

Juste une simple volonté. La LFPC et la société de téléphonie mobile déjà un an après la signature de convention parlent à présent de concession au moment où les esprits avertis décrient la gestion du football professionnel du Cameroun.

L'information se confirme. Il se susurre que MTN Cameroun envisage de ne plus sponsoriser les championnats d’élite du pays. La Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) et MTN s'accordent en coulisses sur l'essentiel dans le sens de sauvegarder l'essentiel de cette convention. Juste une simple volonté. Que déjà les deux parties parlent de concession sans que les esprits avertis soient fixés sur la gestion du football professionnel du Cameroun. Ils trouvent un lien sur les promesses non tenues jusqu'ici au lendemain de la signature de la convention entre MTN Cameroun et la LFPC.

Le Syndicat national des footballeurs camerounais, du fait que des clubs d'élite One et Two « ne remplissent pas leurs engagements salariaux » vis-à-vis de « la grande majorité des joueurs de football sur le triangle national » a dénoncé les dérives des dits clubs. L’écho a été favorable, la LFPC se sentant secoué avec le retrait de MTN Cameroun va accorder cette semaine une manne financière aux clubs. Il va sans dire que les clubs vont se plier à cette exigence de régler « quasiment tous des arriérés de salaires et autres primes » voire « des impayés qui dans certains clubs vont jusqu’à trois mois » et au-delà qui pour le SYNAFOC avait atteint un seuil critique. C'est le pourrissement au point où « certains clubs ne daignent même plus verser aux joueurs la prime d’entrainement, soit la modique somme de 1000 Francs CFA par séance et par joueur ». Pourtant à la signature de ce partenariat le 11 mai 2017, la société de téléphonie mobile était en droit d’« insister sur la professionnalisation des clubs » et la LFPC rappelait que « MTN veut accompagner notre progression ».

Pratiquement un an après, les notes n'ont pas été positives. Les signes de «redonner au football camerounais toute son influence en Afrique» ne sont pas jusqu'à présent perceptibles. Le pays du Canon de Yaoundé, de l’Oryx de Douala, de l’Union de Douala ne représente que des broutilles en coupe et champions League africain de clubs. Deux clubs camerounais ont disputé le tour préliminaire contre quatre précédemment. Le football camerounais est tombé si bas. La Ligue ne réussit pas encore à conduire ce football sur le chemin de la professionnalisation. Elle peine aussi à promouvoir le football local. On est loin du compte à l'approche de la coupe d'Afrique des nations en 2019 "d’arriver avec un minimum de joueurs locaux représentés au sein de l’équipe nationale". Autant de sortie de route, la société de téléphonie mobile accuse le coup à tel enseigne qu'elle n'a aucune certitude que le football camerounais va retrouver « tout son dynamisme sur le plan local, et toute son influence en Afrique».

La valeur de ce soutien financier, chiffrée il y a un an à environ trois milliards de Fcfa sur une période de trois ans va suite à la décision de cette société de téléphonie mobile, sponsor officiel de la LFPC de se retirer de ce football va baisser. Nul ne veut déterminer à quelle hauteur se trouve la nouvelle cagnotte. Elle mesure seule la portée de ce recul stratégique. Sans nul doute les dispositions réglementaires prises au niveau de la Ligue permettent encore de retomber dans les mêmes travers du passé.