La fin du championnat national Ligue 1 déchaine des passionnés. Quelques matchs depuis le début de la phase retour, ont été émaillés d’incident à la fin. C’était notamment le cas au stade municipal de Bafang le 6 juillet dernier. L’équipe locale Unisport du Haut-Nkam, recevait alors Coton sport de Garoua, en match comptant pour la 25ème journée du championnat.
Au coup de sifflet final de cette rencontré sodée sur le score de parité (2-2), les supporters des Tamkouo, ont bravé les grilles de sécurité pour envahir l’aire de jeu. Non pas pour jubiler avec leurs joueurs, le point du nul pris face au champion du Cameroun en titre, mais pour s’en prendre violemment au trio arbitral et aux joueurs de l’équipe adverse. Visiblement impuissant face à la furie des supporters d’Unisport, les quelques policiers et gendarmes présents n’ont mieux fait que de se cacher pour voir se battre ces pauvres acteurs.
Les reporters qui osaient prendre une image de ces actes entraient immédiatement dans la liste des personnes à châtier. Au cours de cette même 25ème journée, l’on a vu au stade de la Réunification, des supporters de Yong sport academy (Yosa) de Bamenda remontés contre l’arbitrage. Heureusement, la distance entre l’aire de jeu et la grille de sécurité a permis d’éviter le pire. La journée précédente, les supporters de Racing de Bafoussam avaient eux aussi fulminé leur mécontentement. Nonobstant la victoire de leur club (1-0) sur Eding sport de la Lékié, ils en voulaient au trio arbitral qu’ils ont trouvé partial tout au long de la rencontre, pour avoir selon eux, frustré à mainte reprises leurs joueurs de par leurs décisions.
Selon le responsable de cellule de communication de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc), ce problème est pris à bras le corps par cette structure chargée de l’organisation des championnats professionnels Ligue 1 et 2 au Cameroun. « Nous allons dans les prochains jours, prendre des mesures beaucoup plus sévères à l’encontre de certains stades, et de toutes personnes susceptibles de nuire à la bonne marche des activités de la Ligue », annonce Richard Tong. Celui apprend en plus, qu’outre les mesures provisoires prises ou à prendre, la Lfpc a ouvert une enquête dont le but est de tordre le cou à la corruption qui, d’après un constat, est la source de ces actes de violence qui reviennent en force dans les stades camerounais.
La lutte contre la corruption, source de violence semble être en marche. Et cela aurait déjà conduit à plusieurs auditions dont celle de Pauline Manguele, secrétaire général de la Lfpc. « Cette saison, la commission d’enquête dans le cadre de l’assainissement des mœurs dans le milieu arbitral, travaillera de la sorte à extirper la mauvaise graine qui gangrène notre championnat. J’aimerais vous rassurer en vous disant que dans le cadre des travaux de cette commission d’enquête, le secrétaire général a été entendu, ses collaborateurs aussi.
Il y a 20 arbitres qui ont déjà été entendus. Après il me semble que les acteurs autres que la Ligue et son personnel, dont les noms sont cités seront également convoqués pour être entendus. Cela veut dire que les présidents de club doivent s’attendre à être entendus », renseignent Richard Tong qui fait aussi savoir que l’objectif du président de la Lfpc, à défaut de remonter la chaine de la corruption, est de la réduire à un strict minimal.