Le coup d’envoi de la saison 2016 de football est prévu pour le 9 janvier 2016. Et comme on peut l’imaginer, l’heure est déjà à la rentrée dans les clubs des Ligues 1 et 2. Au-delà des questions liées au fonctionnement des équipes, une autre se pose : sur quels stades vont se dérouler les matchs ? La Ligue de football professionnelle du Cameroun (LFPC) doit, en effet régler l’épineuse et perpétuelle préoccupation des infrastructures sportives.
Sauf que cette fois, la situation est encore plus compliquée, du fait de la fermeture de plusieurs stades. Dans la perspective de la coupe d’Afrique des nations féminine, que le Cameroun accueille en novembre 2016, des travaux de réhabilitation ont été lancés à Yaoundé et Limbé. Dans le même ordre d’idées, la Fédération camerounaise de football a lancé dans la foulée un programme de construction d’aires de jeu dans sept mairies, question de pallier le déficit d’infrastructures.
Le stade Omnisports de Yaoundé et ses annexes sont donc fermés depuis plusieurs semaines pour cause de réhabilitation. Du coup, des équipes comme Canon, Cosmos, Tonnerre, Apejes et Renaissance se retrouvent pratiquement à la rue. Ou du moins, elles doivent désormais trouver où jouer. Une situation également visible du côté de la région de l’Ouest où les équipes jouant à Bafang et Bangangté doivent se reloger. Cette situation ne concerne pas seulement les clubs puisqu’il va falloir trouver un palliatif pour les sélections nationales qui jusque-là, jouaient à Yaoundé.
Justement, les solutions de rechange ne courent pas les rues, il va falloir se rabattre sur des infrastructures qui ne répondent pas toujours aux normes. Faute de mieux, il faudra donc se contenter des stades de Mfou, Mbalmayo, Mbankomo, Bafoussam et Douala qui demandent eux-aussi énormément de réaménagements en si peu de temps. Comment comprendre qu’en 2016, des joueurs se produiront encore sur du sable ou des terrains accidentés, avec des main-courantes, des vestiaires et autres commodités inexistantes ? Sans oublier ce que tout cela implique en termes de gymnastique pour la programmation des rencontres et le respect du calendrier.
Dans tous les cas, il va falloir faire des sacrifices et serrer les dents. Comme le reconnaît Thérèse Pauline Manguele, secrétaire générale de la LFPC, la saison « s’annonce difficile ». Sur la vingtaine de stades utilisés jusqu’ici, seuls huit sont encore disponibles. On peut penser que le professionnalisme, qui semblait pourtant sur le bon chemin au cours de la saison dernière, connaîtra un nouveau temps d’arrêt. Un coup dur en perspective pour certains aspects comme la retransmission des matchs ou encore la qualité du spectacle offert.
Cette situation va remettre au goût du jour la nécessité pour les clubs, qui se disent professionnels, de disposer d’infrastructures propres. Sans parler du Programme de développement des infrastructures sportives si cher à l’Etat, dont la relance est plus qu’urgente. D’autant que la situation pourrait s’aggraver dans les mois à venir. Les stades de Garoua et Douala sont concernés par le projet de réhabilitation dans la perspective de la CAN 2019. Les travaux pourraient donc y démarrer à tout moment. Ce qui compliquerait davantage une saison qui ne sera certainement pas de tout repos.