Déclaration faite par l’actuel patron de la Ligue de football professionnel du Cameroun hier samedi lors de la cérémonie d’installation des organes juridictionnels de l’instance qu’il dirige depuis quatre ans
Il se doutait bien que les journalistes lui poseraient cette question. Celle relative à sa possible candidature à la tête de la Lfpc. Et le Général d’Armée à la retraite n’a pas attendu qu’on lui remonte les épaulettes pour cracher le morceau. Il l’a déclaré comme un gamin excité à qui on demande s’il veut des jouets pour la fête de Noël.
« Je serais candidat car je pense pouvoir poursuivre ma mission. Vous savez, le gouvernement m’a mis en mission ; j’ai commencé cette mission, je ne vais pas la terminer en cours de route », a lâché l’air serein celui qui est depuis deux ans, président de la Commission transitoire de l’instance chargée d’organiser et de coordonner l’effectivité du football professionnel sur l’étendue du territoire camerounais.
Visiblement très satisfait de la composition des têtes pensantes qui constituent la Commission électorale dont il a eu l’honneur d’installer les membres samedi à Yaoundé, Pierre Semengue n’attends plus que la publication officielle de la liste de ses challengers. « Je pense qu’il faut laisser le temps à la Commission électorale d’étudier les textes, de s’en imprégner parfaitement et de publier les candidatures. Bref, en temps opportun, les candidats pourront donc se déclarer », poursuit-il. C’est donc clair. L’ancien président de la Ligue nationale de football (Linafoot) a officiellement manifesté sa volonté de poursuivre son bail à la tête de la Lfpc.
Champ de compétence Installé à la tête de cette instance en 2011 pour un mandat de deux ans non renouvelable, le général d’armée à la retraite a d’abord bénéficié de huit mois de sursis qui lui ont été « gracieusement » accordés par Pr Joseph Owona, alors président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Lequel l’a reconduit à la tête du Comité provisoire de gestion (Cpg) dans un contexte particulièrement agité puisque les clubs réunis au sein de l’Association des clubs d’élites du Cameroun (Acec), posaient déjà comme condition de la reprise du championnat, sa démission manu militari. Dans la foulée, ils avaient même réussi à réduire le champ de compétence de l’emblématique soldat en décidant séance tenante de la création d’un Conseil d’administration et d’un Comité de surveillance à la tête de la Ligue. Salué et adoubé au début de l’aventure, l’homme se sentait déjà à l’étroit.
Déclaration des biens Lui qui avait pourtant promis lors de son installation le 25 juillet 2011, de « mettre sur pied une structure qui n’existe que sur du papier ». Il s’agissait pour Semengue de traduire une idée en un fait ; en mettant en place les structures de la Lfpc, indispensable au développement du football local. Les joueurs étant les pièces maîtresses de cet édifice. L’homme avait été porté à ce poste pour remettre de l’ordre dans le football camerounais. « La discipline dans le football camerounais sera mon principal chantier. On ne peut rien faire sans discipline. C’est une mission pour laquelle j’apporterai tout mon savoir faire. La discipline doit régner dans le football à tout prix, et à tous les prix », prévenait-il. Se voulant intègre, le général d’armée avait même indiqué que les membres de la Ligue vont, avant de prendre fonction, déclarer leurs biens à la Commission nationale anti- corruption (Conac). Une décision courageuse fièrement accueillie par les présidents de clubs qui voyaient en cela un souci de transparence et d’équité. Mais, au final, des bonnes résolutions restées hélas, sans effet sur le plan de leur matérialisation.