Lions Indomptables: les bannis divisent Broos, Mboma et Pape Diouf

Le premier prédit le chaos, alors que les deux autres se montrent plutôt excités à la seule idée de revoir certains joueurs rejoindre la sélection nationale de football du Cameroun. Des arguments techniques évoqués de part et d’autres.

L’ex entraîneur sélectionneur, le Belge Hugo Broos sait certainement de quoi il parle lorsqu’il évoque le retour du gardien de but Idriss Carlos Kameni, Allan Nyom, Jean Armel Kana Biyick, Fabrice Olinga, Eric Maxim Choupo Moting et bien d’autres «amis » de Samuel Eto’o, capitaine déchu des Lions indomptables au lendemain du fiasco de la Coupe du monde de football Brésil 2014. A l’occasion du match amical que le Cameroun a disputé le 25 mars 2018 à Koweit City, contre l’équipe locale, Alexandre Belinga, le coach intérimaire a retenu plusieurs joueurs bannis ou qui avaient volontairement choisi de se retirer de la sélection nationale de football du Cameroun. Bien qu’elle n’émane pas de lui, cette décision est diversement appréciée. Alors qu’il a été récemment nommé directeur sportif du KV Ostende, un club de première division de Belgique, Hugo Broos, qui avait remporté la CAN 2017 au Gabon avec le Cameroun, n’a pas loupé Samuel Eto’o et les autres ex-bannis et autoexclus de la sélection nationale. « Sans ces soi-disant titulaires, tout le monde se donnait à fond et nous avons gagné la CAN. Maintenant qu’ils sont de retour, ce sera de nouveau olé olé », assène-t-il dans Sport/Foot Magazine. « Je peux vous dire avec certitude que ce n’est pas le coach qui a décidé de les rappeler, sa sélection a été corrigée. Samuel Eto’o a à nouveau énormément d’influence et ses petits copains sont de retour en équipe nationale.»

Le 18 mars, l’ancien buteur des Lions Patrick Mboma, meilleur joueur africain et médaillé d’or olympique en 2000 à Sidney adopte une position très nuancée. «Sportivement, c’est imaginable déjà parce qu’il est encore en activité… », a-t-il déclaré au cours de l’émission Talents d’Afrique de Canal+. Et d’ajouter : «Il est possible que pendant plusieurs mois loin de la sélection, Samuel ait pu nourrir ce sentiment de regret. » Pape Diouf dans la mêlée «Magic Mboma» n’est pas sûr qu’Eto’o soit lui-même candidat à un retour qui est quand même à double-tranchant. En effet, «il y a le public qui va aller parler de son problème d’âge, qui va aller dire qu’il faisait partie des histoires. Mais si sportivement il est à la hauteur et qu’il réussit à convaincre de ce fait, il a le droit. Il est Camerounais comme un autre. » Par contre, pour les cas des joueurs auto-exclus, à savoir parmi eux, on peut citer Eric Choupo-Moting l’attaquant de Stoke City en Angleterre, Allan Nyom arrière droit (West Bromwich), André Onana le gardien de but (Ajax d’Amsterdam), André Zambo Anguissa un milieu défensif (Olympique Marseille), qui avaient décidé de préserver leur poste en club au détriment des couleurs nationales pendant la CAN 2017 au Gabon, Patrick Mboma aujourd’hui consultant sportif chez Canal+ avait déjà donné sa sentence. «Tu ne viens pas aujourd’hui, tu ne viens plus. La Nation, on la chérie ou on ne la chérit pas».

Aussi, préconisait-il des sanctions à l’encontre de ces joueurs. Pour lui, la sanction qui s’impose est la non convocation future de ceux-ci. Ils ne devraient plus jamais être rappelés en sélection nationale. Le débat franchit les frontières nationales, pas à cause d’Abdouraman Baba Hamadou, le président d’Etoile filant de Garoua, club de deuxième division, qui pense qu’il est temps de « rendre à César ce qui est à César». Mais, c’est davantage à cause du Franco-Sénégalais Pape Diouf qui semble favorable au comeback de Samuel Eto’o, qu’il considère comme « l’un des plus grands talents que l’Afrique ait connus. » Mais, affirme-t-il, «il y a l’âge maintenant et il est un fait indéniable qu’il ne peut pas réclamer une place de titulaire. Est-ce qu’il est prêt précisément à faire partie d’un groupe et éventuellement répondre si on fait appel à lui ? Je ne sais pas. » Pape Diouf se rappelle de la légende de football Roger Milla, qui était un peu dans la même situation en 1990, lors de la Coupe du monde en Italie.

Âgé de 38 ans, « L’Officier de réserve » avait quand même conduit les Lions en quarts de finale du Mondial, après deux doublés face à la Roumanie et la Colombie. Pas sûr cependant que l’histoire puisse se répé- ter à la CAN 2019 avec Samuel Eto’o, le principal instigateur du désordre dans le groupe/