La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a dévoilé, en fin de semaine dernière, la liste de la soixantaine d’entraîneurs ayant postulé pour prendre les commandes des Lions indomptables. En attendant la publication, dans les prochains jours, de la short list, un nom revient déjà avec insistance : Willy Sagnol.
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Comment en est-on arrivé-là? Dans un pays où les réseaux fonctionnent parfois mieux qu’un CV bien étoffé, la candidature du technicien français de 41 ans est soutenue par le très influent Samuel Eto’o. Du côté de l’organe technique qu’est la Fecafoot, on attend plus que l’approbation du ministère des Sports et de l’Education physique, qui a la charge de négocier et d’approuver les conditions salariales pour entériner cette nomination.
Willy Sagnol, c’est l’histoire d’un ancien international français (58 sélections, zéro but) qui aurait pu rester longtemps dans le cocon de la Fédération Française Football (FFF) avec les Espoirs. Mais en bon compétiteur-né, Willy Sagnol n’a pas pu résister au challenge proposé par les Girondins de Bordeaux, à savoir un grand saut dans le bain de la Ligue 1, le 23 mai 2014, à 37 ans. « J’ai cassé un certain confort (…) Je ne voulais pas me la couler douce », assure l’ancien latéral, retraité depuis 2008.
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En tant qu’entraîneur, son principal fait d’armes reste une sortie médiatique. Lors de son passage sur le banc des Girondins de Bordeaux (2014-2016), son image d’entraîneur a été ternie par la polémique de ses propos sur les «joueurs typiques africains», quand il avait laissé entendre qu’ils manquaient de «technique, d’intelligence et de discipline». Même s’il parviendra à faire retrouver les joutes européennes aux Bordelais, Sagnol a très mal vécu ce tourbillon médiatique qui provoquera des tensions avec les groupes de supporters.
Avant de chercher à être performant avec les Lions, au cas où il est retenu, il devra d’abord travailler à déconstruire cette image de «raciste» qui lui colle aujourd’hui à la peau. A dire vrai, de son enfance, en passant par les clubs où il a évolué (As Saint Etienne, As Monaco et le Bayern Munich), aucun élément ne vient soutenir cette thèse. Bien au contraire, pendant son passage au Girondin de Bordeaux, il a fait du défenseur sénégalais Lamine Sané son capitaine. Pendant que cette polémique enflait, le président de la FFF, Noël Le Graët, avait assuré que « Willy Sagnol est quelqu’un qui a toujours donné une image exemplaire du football français » et que « tout au plus peut-on le taxer de maladresse ».
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Il gagnerait dorénavant à bien gérer sa communication, afin d’être moins maladroit. Et surtout, on en vient à souhaiter qu’il apprenne vite du Cameroun, et de l’Afrique. Au chevet des Lions indomptables, il serait face à des défis et des problématiques plus complexes que ceux auxquels il a eu à faire face jusqu’à maintenant. Qui qu’il soit, la principale et impérative tâche du nouveau coach du Cameroun sera de l’aider à garder le trophée de la Can 2017. Un sacré défi.
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