Qu’est-ce qui peut justifier l’intérêt des hommes politiques pour les élections à la Fecafoot ?
En effet, on constate que de nombreux hommes politiques sont intéressés par les joutes électorales qui ont lieu dans les fédérations sportives en général et au sein de la Fédération camerounaise de football en particulier.Cela est dû au fait que le football est une sphère qui apporte une visibilité supplémentaire à ces opérateurs politiques.
Dès lors, ceux-ci, lorsqu’ils investissent l’espace politique, peuvent bénéficier d’une plateforme supplémentaire comme la communication politique. Par ailleurs, la logique des luttes qui ont lieu au sein des sphères sportives en général et de la sphère footballistique en particulier correspond largement aux traits de la logique de ceux qui s’engagent dans la compétition politique pour chercher unmandat ou l’accès à un certain nombre de postes de décision.
Y a-t-il, à votre avis, incompatibilité entre le sport et la politique ? Non, il n’y a pas d’incompatibilité entre le sport et la politique. Dans une certaine mesure, il y a même des affinités. La politique, surtout la politique parlementaire, est envisagée comme une politique basée sur le fair-play, c’est-à-dire, une compétition loyale qui se déroule grâce à des moyens pacifiques.
Et, de la même manière, le sport est une compétition qui suppose l’affrontement de protagonistes qui ne recourent pas à la violence. Ils recourent plutôt à un effort physique réglé et discipliné. Il y a de grandes affinités entre le sport et la politique. L’implication de ces hommes politiques ne dessert-elle pas finalement le football ?
La présence des hommes politiques est un état de chose qui peut fonctionner dans les deux sens. Soit cela peut être un élément facilitant la gestion du football parce que la sphère footballistique bénéficierait à des personnes qui occupent un certain nombre de positions de pouvoir qu’il soit électif ou administratif ; ces acteurs présents dans lemonde politique et footballistique pourraient aider dans l’élaboration des décisions favorables dans le monde du football.
Cela peut également jouer dans le sens inverse, c’est-à-dire, dans le sens négatif lorsque ces acteurs politiques importent dans le monde sportif un certain nombre de comportements, de manoeuvres et d’intrigues qui viennent de leur accoutumance. A partir de là, ils peuvent transformer la sphère du football en une sphère de compétition incessante.
Les batailles électorales à la Fecafoot ne servent-elles pas d’antichambre pour d’autres types de lutte ?
Il est évident que les batailles à la Fecafoot, surtout celles qui ont trait aux élections qui ont lieu dans les différentes instances de la Fédération camerounaise de football, sont des batailles politiques. Je les appelle des batailles footballisticopolitiques ; il s’agit ici des luttes pour contrôler les instances, les positions du pouvoir footballistique.
Ce sont des luttes qui fonctionnent selon des principes existant dans la lutte politique et professionnellemême si ces luttes concernent une sphère spécifique qui est celle de l’administration et de la gestion du football, ainsi que celle de la représentation footballistique.