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Mission avortée de la CAF: qui va payer l'addition?

Ahmad Ahmad Menace Cameroun Le président de la CAF, Ahmad Ahmad, aurait voulu influencer le cabinet Price water house coopers.

Tue, 22 Aug 2017 Source: quotidienlemessager.net

Entre frais de mission avancée, annulation des réservations d’hôtel de prestige, déblocage de sommes faramineuses pour assurer le séjour et autres commodités liées à l’arrivée des experts du cabinet d’audit désigné par la Confédération africaine de football ; le désistement de Pwc a certainement coûté une bagatelle au Cameroun.

Annoncés à grandes pompes, ils ne sont plus venus. Le tapis rouge et l’accueil princier que le Cameroun entendait leur réserver, est tombé à l’eau. Les charmantes hôtesses, les chambres d’hôtels huppés, les dîners à prix d’or, les attentions et les soins du gouvernement prévus pour ses hôtes, attendront encore longtemps. Il n y aura pas de mission d’inspection de la Caf au Cameroun ; du moins pas ce mois d’août comme préalablement convenu.

A 72h de leur arrivée au pays hôte de la Coupe d’Afrique des nations 2019, les experts du cabinet privé Price Waterhouse Coopers (Pwc) spécialement recruté pour évaluer l’état des infrastructures et d’avancement des travaux, s’est désisté contre toute attente. Prêtant ainsi le flanc à moult interprétations.

Surtout à ceux qui peinent à comprendre comment une structure de cet acabit a été désignée pour conduire une mission d’inspection de chantiers d’infrastructures alors qu’elle est foncièrement spécialisée dans l’audit financier et comptable. Pour beaucoup, il s’agit d’un coup de théâtre, un twist et même un cliffhanger, pour emprunter au domaine du cinéma.

Ahmad Ahmad pris au piège ( ?)

Quoique l’implication de cabinets d’audit dans les missions d’inspection de la Caf était l’une des grandes nouveautés annoncées par le président de l’institution, Ahmad Ahmad, après le fameux symposium sur le football africain de Rabat au Maroc. Si pour beaucoup le cabinet indépendant, à travers ce désistement de dernière minute, étale l’improvisation et la précipitation ainsi que des arrière-pensées vengeresses du patron de la Caf vis-à-vis du Cameroun, un pays qu’il veut écarter de l’organisation de la Can parce que n’étant pas à jour de son cahier de charges. Pour d’autres, le président de la Caf a effectivement voulu influencer le travail du cabinet londonien mais a reçu une fin de non recevoir de Pwc qui ne s’est pas fait prier pour se désolidariser de son partenaire.

Mais, le vrai débat reste celui de la note salée que va coûter ce report sine die au pays de Roger Milla ; à un moment où plusieurs Camerounais se demandent encore si cette compétition pourra se jouer d’autant plus que le nouveau cahier des charges avec une compétition à 24 équipes au lieu de 16, est beaucoup plus lourd pour une nation qui avait déjà de la peine à boucler le budget de construction des stades de compétition. A moins de deux ans, les deux mastodontes de 60 000 places à Olembe et 50 000 places à Japoma, avec plus d’une vingtaine de stades d’entraînement, ne sont pas encore sortis de terre, et l’on a déjà atteint des chiffres de 500 milliards de Fcfa. Il faudra au total, 700 milliards pour tenir un pari que l’orgueil patriotique de certains acteurs qualifie de possible, grâce à des analyses faisant totalement fi de la situation précaire des autres secteurs catastrophés du pays (santé, éducation, élevage, agriculture, etc).

La Can de Paul Biya

Qui va payer la note des différentes dépenses engagées dans le sens d’accueillir la fameuse mission ? La réservation des hôtels, les missions avancées effectuées dans les différentes villes hôtes de la compétition, les perdiems des différentes commissions techniques dont les membres ont été installés vendredi dernier ? Qui devra supporter le coût de la location des véhicules réquisitionnés pour la circonstance, le comité d’accueil et toutes les commodités y afférentes ?

Loin de vouloir faire un procès d’intention au Comité local d’organisation, on craint juste que les conséquences de ce revers de dernière minute n’ouvrent la voie à des actes de gabegie. Au motif qu’il s’agit de la Can du président Paul Biya, le ministre des Sports et de l’éducation physique, Bidoung Mkpatt avait prescrit à ses collaborateurs, engagement et professionnalisme, afin de mener à bien les missions qui leur ont été confiées. Ce, dans le but d’assurer un bon déroulement de cette première mission d’inspection finalement reportée. Tout cet argent débloqué est-il tombé à l’eau ? Questions à trois sous.

Source: quotidienlemessager.net