Dans une interview accordée aux confrères de la CRTV, le sélectionneur des Lions Indomptables revient sur la déconvenue au Nigeria. Même s’il sait que les chances du Cameroun sont désormais réduites, Hugo Broos veut y croire à fond.
Après la défaite face au Nigeria (4-0), des rumeurs ont fait état de votre démission. Vous restez bien le Coach des Lions Indomptables ?
Hugo Broos : Tout à fait. Je n’ai jamais compris pourquoi cette nouvelle est apparue dans les journaux. Ce n’est pas la première fois que l’équipe est dans une situation inconfortable. C’était déjà le cas en novembre 2016 après le match contre la Zambie et aussi après les deux matchs contre l’Afrique du Sud (avril 2016 Ndlr). Pour moi, ce n’est pas une occasion de m’enfuir. C’est surtout une motivation pour démontrer à tous ceux qui critiquent, démolissent l’équipe qu’ils ont adulée il y a six mois, qu’ils ont tort. Chaque fois, j’ai réussi et je réussirai encore.
Beaucoup de critiques également sur le choix de vos joueurs. Subissez-vous des pressions dans la sélection des joueurs ?
Hugo Broos : Je n’ai aucune pression. J’ai pleinement confiance en mes joueurs. On peut cataloguer le match de vendredi dernier comme un accident de parcours. Un accident grave, parce que nous sommes presqu’éliminés de la Coupe du monde 2018. Nous avons 7 points de retard alors qu’il reste trois matchs. On doit gagner ces trois matchs et au même moment, le Nigeria doit perdre. Donc ce ne sera pas évident. Cela est naturellement très grave.
Mais il faut aussi savoir qu’on ne pouvait pas prévoir ce genre de défaite. Il n’y avait aucun signe précurseur tout au long de la semaine sur le fait que les joueurs n’étaient pas bien, moralement et physiquement. Bien au contraire, ils semblaient en confiance. Tout le monde était concentré sur ce match, donc ce qui est arrivé sur le terrain est presqu’inexplicable.
Depuis la fin de la CAN, le Cameroun a joué 6 matchs pour deux victoires et quatre grosses défaites. Comment vous l’expliquez-vous ?
Hugo Broos : Il faut savoir qu’après la victoire au Gabon et l’euphorie, il y a eu une décompression. C’est tout à fait normal. Nous avons été adulés, nous étions les héros de tout un pays. Après, c’est un tout petit peu difficile de revenir à la réalité. Ça s’est vérifié à la Coupe des confédérations. Une période au cours de laquelle les joueurs étaient hyper sollicités. Mais je crois qu’ils ont retrouvé leurs esprits.
Et je me demande toujours qu’est-ce qui a pu arriver pour qu’ils livrent une prestation comme celle contre le Nigeria. On n’a pas reconnu l’équipe du Cameroun, pas de collectif, pas de combativité. Tout ce qui a fait notre succès à la CAN. Lorsqu’on regarde le match contre le Nigeria, on se rend compte qu’on a tout perdu de cela.
Quels sont vos critères de sélection ?
Hugo Broos : Il n’y a qu’une personne qui sélectionne les joueurs. C’est moi. Personne ne m’influence. Je travaille avec mon staff. Alexandre Belinga supervise le championnat local. Sven Vandenb… et moi faisons le même travail en Europe. Et ensemble on échange avant la sélection des joueurs. A la fin, c’est moi qui décide. Ceci est loin des rumeurs complètement ridicules que je lis sur le fait qu’il y aurait des joueurs qui appartiennent au Team Manager Alphonse Tchami. Le but de ce genre de choses, c’est de perturber l’équipe.
Vous dites être encore avec les Lions Indomptables. Jusqu’à quand ?
Hugo Broos : Jusqu’au moment où je vais penser qu’il faut partir. Moi je n’ai aucune raison de partir maintenant. Mais si les gens qui disent beaucoup de mensonges continuent, peut-être à un certain moment, ça deviendra impossible de travailler dans la sérénité. Et à ce moment, on va s’assoir autour d’une table et discuter. Mais pour l’instant, il n’y a aucune raison de démissionner.