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Nouvelles révélations : main basse sur le Centre d’excellence de la Caf

CAF Centre Mbamoko Image illustrative

Wed, 31 May 2023 Source: Le Messager

Tombé en décrépitude et abandonné à son triste sort pendant des années, le joyau architectural, fonctionnel depuis 2010 et récemment rénové par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), susciterait aujourd’hui, la convoitise des pouvoirs publics en pleine négociation pour obtenir son entière gestion.

Affaire d’Etat ! L’intense activité épistolaire enregistrée entre les membres du gouvernement ces trois derniers mois au sujet de la « rétrocession définitive du Centre d’excellence de la Caf à l’Etat du Cameroun », est un indicateur avéré de ce que l’opération de hold-up de cette infrastructure sportive, a atteint le sommet de l’Etat. En témoigne une correspondance du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) à la haute attention de son collègue des Sports et de l’éducation physique portant en objet : « recommandations issues de la réunion tenue dans les Services du Premier ministre au sujet de l’Anafoot ». Dans ce courrier signé le 7 mai dernier avec ampliations au ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République, au Secrétaire général des Services du Pm et au Dg de l’Académie nationale de football (Anafoot), Alamine Ousmane Mey marque sa « disponibilité à œuvrer avec et sous votre impulsion, à la mise en œuvre de toutes les actions visant le parachèvement dudit processus ». Allusion faite ici au processus de finalisation de la rétrocession de ce patrimoine de la Confédération africaine de football (Caf) qui a sombré dans un état de décrépitude à couler des larmes avant que la Fécafoot, sous le magistère de Samuel Eto’o, ne décide de lui redonner sa gloire d’antan

La Fécafoot à l’étroit

A bien cerner le message du Minepat, le gouvernement a déjà mis la machine en branle pour prendre le contrôle de ce joyau architectural qui du fait du gel des financements destinés à l’entretien et au payement des salaires du personnel du Centre en 2017, a été abandonné et complètement délabré. Une opération pernicieuse avec sans doute pour dessein d’offrir de nouvelles installations à l’Anafoot qui est depuis sa création par décret présidentiel en 2014, en quête de logis à la dimension de ses missions. Le plus intrigant, c’est que tout s’opère bien loin de la Fécafoot qui a pourtant obtenu sa gestion provisoire et a consentis de moyens colossaux pour le rénover et le rendre à nouveau opérationnel. C’est que, depuis quelques jours, des « rumeurs persistantes » font état de transactions avancées pour « la vente par la Caf de cette infrastructure au gouvernement camerounais à l’insu du partenaire direct de la Caf au Cameroun qui n’est autre que la Fecafoot », confie sous cape, une source très proche du dossier. Mis à l’étroit et complétement écartée de cette opération, l’instance faîtière du football ne sait pas s’il s’agit d’une intox ou d’informations fondées. S’il est acquis que les pouvoirs publics veulent assurer l’entière gestion de ce centre, cette démarche constituerait un précédent, puisque les associations sœurs du Sénégal et de l’Ethiopie se sont retrouvées dans la même situation. Mais, contrairement au Cameroun, les centres d’excellence leur ont été rétrocédés au moment du retrait de la Caf de la gestion de ces infrastructures.

A quoi joue la Caf ?

Par ailleurs, si la procédure de vente ou de cession du Centre d’excellence de Mbankomo à l'Etat du Cameroun est engagée, pourquoi cette nouvelle orientation imposée dans la gestion des centres d’excellence n’est inscrite à aucun ordre du jour d’une Assemblée générale de l’instance que dirige Dr Patrice Motsepe, afin d’en débattre souverainement ? « Ce centre est encore sous l’autorité de la Caf. Il n’a pas encore été cédé ou rétrocédé au gouvernement. Les négociations pour sa cession ou sa rétrocession sont en cours, mais en attendant, il a été placé sous la supervision de la Fecafoot », déclarait Narcisse Mouelle Kombi à l’issue d’une visite de l’infrastructure le 13 août 2020. Dans la foulée, le patron des Sports promettait sa rénovation afin qu’elle « garde sa splendeur et soit un outil de la promotion des performances et d’excellence des sportifs camerounais ». Que s’est-il donc passé entre temps pour que ce ne soit qu’à la fin des travaux de rénovation initiés par la Fécafoot que l’Etat (en complicité avec la Caf) décide de vouloir en prendre le contrôle ? Mystère et boule de gomme ! Interrogé, ni le Minsep encore moins la Fécafoot, ne souhaite s’étendre sur le sujet. Rappelons que le Centre d’excellence de la Caf de Mbankomo est composé d’un hôtel 3 étoiles, trois terrains d’entrainement, une piscine et plusieurs autres commodités. Ce domaine de plusieurs dizaines d’hectares construit en banlieue de Yaoundé a été inaugurée en 2014 et sa conception fut l’œuvre d’Issa Hayatou, ancien président de la Caf et de Sepp Blatter à l’époque aux commandes de la Fédération internationale de football association (Fifa). Sa mission première était celle d’un Centre d’excellence et de haute performance de la Caf dans la sousrégion Afrique Centrale. Affaire à suivre !

Source: Le Messager