La question agite le landerneau du sport au Cameroun depuis quelques jours. Tout est parti de la première résolution prise par le Comité exécutif de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), réuni à Limbe le 5 septembre 2016. Laquelle résolution indique que «le Comité Exécutif met en place un Comité ad hoc de suivi-évaluation des travaux de construction des stades de Bamenda, Bangangté, Bafia et Sangmélima par l’entreprise Prime POTOMAC. Le Comité est composé ainsi qu’il suit: Président: Hon. KOA Luc; Membres: Me. NGUINI Charles; M. KABA Christopher».
Cette résolution a quelque peu refroidi les ardeurs des acteurs du football camerounais les plus optimistes concernant la construction des stades en gazon synthétique dans les villes sus-évoquées. C’est en avril 2016 que les travaux ont été officiellement lancés avec la pose des premières pierres. À un mois de la fin du délai initial de six mois, les chantiers n’ont pas vraiment avancé.
Répondant à une question de journaliste au sortir de la réunion du dernier Comité exécutif, le président de la FECAFOOT a donné quelques éclairages. «Nous avons signé un contrat avec un opérateur. Mais nous avons constaté que le rythme des travaux n’est pas tel que nous l’espérions. C’est pour cette raison que nous avons mis un comité afin qu’il fasse un suivi, une sorte de marquage à la culotte», a indiqué Sidiki Tombi à Roko.
Se vantant de n’avoir pas encore dépensé la moindre somme pour les travaux, le président de l’instance nationale du football n’a pas écarté l’hypothèse d’un retrait du projet au constructeur américain Prime POTOMAC. «L’avantage, aujourd’hui c’est que la FECAFOOT n’a pas encore payé un franc à cet opérateur. Nous, nous croyons fermement à la convention qui a été signée entre les parties et nous espérons que cette convention sera respectée.
Mais ce qui est sûr, c’est que nous avons les moyens de notre politique à savoir sortir certains stades des villes qui ont été ciblées de terre avant la fin de notre mandature. Vous voyez que sur le terrain, même dans les marchés de la CAN (féminine 2016, NDLR), il y a des entreprises défaillantes qui ont été remplacées par d’autres. Nous n’hésiterons pas en cas de défaillance constatée à prendre nos responsabilités. Le but ultime étant que les engagements qui ont été pris soient respectés», a martelé Tombi à Roko.
Il n’en fallait pas tant pour faire sortir le partenaire de la FECAFOOT de sa réserve. Dans son numéro en kiosque du 13 septembre 2016, L’Œil du Sahel relaie la réaction de l’administrateur général de Prime POTOMAC sur les ondes de Royal FM, une radio urbaine émettant à Yaoundé. «Il n’a jamais été question d’un quelconque paiement par la FECAFOOT avant l’exécution des travaux. Nous n’avons pas exigé le moindre franc. Il se trouve que nous avons demandé une caution bancaire devant garantir le règlement de notre facture au terme des travaux, ce que la FECAFOOT n’a pas pu faire», a déclaré Ben Modo.
Selon le journal, «il se trouve qu’au titre de la garantie exigée, la FECAFOOT avait procédé à un premier dépôt d’un montant de 782 millions FCFA auprès de la Banque Camerounaise des Petites et Moyennes Entreprises. Cette somme était susceptible d’être complétée par un second versement quelques jours plus tard d’un montant d’un peu plus de 800 millions FCFA. Le montant global, soit 1,6 milliard FCFA, devait constituer la caution exigée. Il ne sera procédé à aucun autre versement par la FECAFOOT».
Le bihebdomadaire publie par ailleurs les extraits d’une correspondance signée de l’administrateur général de Prime Potomac Cameroon le 26 juillet 2016 et adressée au président de la FECAFOOT. «Vous m’avez ordonné de tout arrêter pour qu’on s’entende sur les sous-traitants, leurs budgets et leurs plannings. (…) Nous attendons toujours que cette ‘‘entente’’ se concrétise afin que nous reprenions effectivement les travaux», écrit Ben Modo.
Dans cette correspondance, le constructeur suggère à la FECAFOOT de fixer au 31 décembre 2016 le nouveau délai de livraison des travaux. Cette proposition sera-t-elle suivie par l’équipe de Tombi à Roko ? Rien n’est moins sûr. En attendant, les détracteurs des responsables de la «maison de Tsinga» s’adonnent à cœur joie dans la critique.