‘On fragilise l’entraîneur du Cameroun’

Le football a évolué de telle manière que les adjoints naturels du coach en chef, c’est d’abord sur l’aspect technique et tactique, l’analyste vidéo. L’adjoint numéro 2, c’est le préparateur physique. Quand on travaille sur le terrain, celui qui donne le temps de travail, celui de récupération de manière précise, c’est le préparateur physique. L’autre adjoint, c’est l’entraîneur des gardiens de buts et on peut les appeler assistants.

C’est eux qui doivent être au banc de touche, parce qu’ils ont un rôle à jouer (…) L’assistant fait l’analyse vidéo ; ce que nous appelons aujourd’hui les data. Il met ça à la disposition de son patron, qui est le visionnaire de l’équipe. L’assistant est une force de proposition, parce qu’il prend tous ces éléments et remet au coach de manière précise. Ça signifie qu’entre eux, il y a ce qu’on appelle le feeling. Ils se connaissent parfaitement. Alors, si vous coupez le bras de l’entraîneur, en prenant ce qu’on appelle « assistant », pour le mettre dans les tribunes, l’entraîneur va faire comment ? On s’auto flagelle.

A ce jour, la formation des entraîneurs a évolué. Pour être entraîneur, vous devez manipuler le numérique avec le logiciel. Si vous n’avez pas de logiciel, vous n’avez pas de numérique, vous allez manipuler la tablette, la caméra comment ? La caméra, l’assistant l’utilise sur le terrain. Regardez bien les matchs au niveau professionnel. L’assistant est assis juste derrière l’entraîneur et après, il fait des notes qu’il remet à l’entraîneur sur du papier au terrain. Nous avons amputé l’entraîneur Marc Brys de son assistant. Il a raison d’être mécontent. C’est un gros problème quand vous enlevez l’assistant. Je pars de la formation, de la maîtrise et du feeling entre les deux.

C’est pour ça qu’on dit aujourd’hui que l’entraîneur amène son staff. Le consensus ne détruit pas la technique, parce que dans le cas d’espèce, on a détruit la technique. Et en détruisant la technique, on fragilise la prestation de l’équipe sur le terrain. Moi, je félicite même cet entraîneur. Je me demande comment il travaille dans ce contexte, dans une ambiance bizarre. Je vais plus loin. Est-ce que vous savez qu’on est encore une fois en train de fragiliser l’entraîneur camerounais, avec ce genre de comportement ? Demain, quand ce sera un entraîneur camerounais, on va lui imposer des gens qu’il ne veut pas.

Et il devra accepter. Il faut qu’on apprenne à être à la page. On parle au terrain des zones, des demi-zones qu’il faut maîtriser. Si vous ne maitrisez pas ça, vous allez faire comment pour travailler avec votre entraîneur en chef. Lui, maîtrise et vous assistants, vous devez lui apporter des solutions et pas des problèmes. En mettant au banc de touche quelqu’un qui n’est pas dans sa manière de penser, vous lui apporter plutôt des problèmes qu’il doit résoudre. Ça fait plusieurs problèmes. Vous voulez que Marc Brys travaille comment ?